Des milliers de fidèles aux obsèques du cardinal Frédéric Etsou

                                            Des milliers de fidèles ont rendu un dernier hommage au cardinal Frédéric Etsou, décédé le 6 janvier en Belgique et inhumé lundi en la cathédrale Notre-Dame du Congo à Kinshasa.

La messe d'action de grâce à la mémoire de Mgr Etsou, archevêque de Kinshasa, a été célébrée par le cardinal Christian Tumi, archevêque de Douala (Cameroun) et délégué par le pape Benoît XVI.

Mgr Tumi a rendu un long hommage au prélat, saluant son "courage" et son combat "pour l'avènement d'un Congo meilleur et sans guerre", d'un "Congo uni", alors que ce vaste pays d'Afrique centrale sort à peine d'une difficile transition politique initiée en 2003 après près de cinq années de guerre.

Il a rappelé quelques parole fortes de l'archevêque de Kinshasa, qui très affaibli par le diabète, dénonçait encore en novembre dernier un conflit qui "a servi à tous les belligérants pour s'enrichir et vendre le pays aux étrangers" et ces Congolais qui "se plaisent dans la corruption et dans un enrichissement scandaleux en dépit de la misère de nos populations".

Assistaient notamment à cette messe le président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila et son épouse Olive Lembe, le président du Congo voisin Denis Sassou Nguesso et son épouse Antoinette, plusieurs hauts responsables politiques congolais, des représentants de la communauté internationale à Kinshasa et des églises de plusieurs pays africains.

Des milliers de Kinois étaient massés à l'extérieur de la cathédrale, sur le parvis et autour du bâtiment, silencieux et le visage grave, pour rendre un dernier hommage à leur archevêque.

Plusieurs fidèles ont éclaté en sanglots lors de l'inhumation du cardinal, dont les images étaient retransmises sur écran géant à l'extérieur de la cathédrale.

Membre de la congrégation du Coeur immaculé de Marie, le prélat était archevêque de Kinshasa depuis 1990. Il avait été nommé cardinal par le pape Jean Paul II en 1991. Il est décédé à l'âge de 76 ans.

Sur son site internet, l'église catholique congolaise a rappelé la "sollicitude" de Mgr Etsou "pour la nation tout au long du processus de la démocratisation du pays" et son implication "pour résoudre les problèmes de la jeunesse, de l'éducation, notamment".

Il a été inhumé dans un caveau de la cathédrale, aux côtés de son prédécesseur à l'archevéché, le cardinal Joseph-Albert Malula.

Le jour de ses obsèques a été décrété jour de "deuil national" par le président Kabila et déclaré chômé et payé par le ministère du Travail.

Après la fin de la cérémonie, Jean-Pierre Bemba, adversaire malheureux de M. Kabila à la présidentielle du 29 octobre, a fait une apparition remarquée. De retour du Portugal, où il a subi une opération après une fracture à la jambe, il a été chaleureusement accueilli par la foule dans une capitale qui l'avait plébiscité à la présidentielle et où il brigue désormais un poste de sénateur.