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LOSAKO
24 janvier 2007

Corruption aux sénatoriales : consternation, frustration et interpellation de la justice

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Tristesse, consternation et frustration, tels sont les sentiments qu’ont exprimés toutes les personnes interrogées lundi par Radio Okapi à propos des cas de corruption dénoncés à Kindu, Kisangani et Matadi lors de l’élection des sénateurs vendredi dernier.

«Je suis très triste et j’espère, pour notre pays, que cela ne s’est passé qu’au Maniema», a déclaré lundi à Kindu (Maniema) Thambwe Muamba, député national, alors que l’Ongdh Groupe Justice et Libération stigmatisait à Kisangani des résultats entachés de corruption.

« Si cela est établi, ce serait une très grande déception de la population et de tout le monde », s’est indigné Dieudonné Mirimo, rapporteur de la Commission électorale indépendante (CEI).

ABSENCE D’UN IDEAL

Plusieurs activistes des droits de l’homme sont d’avis que les actes de corruption, dénoncés aux sénatoriales, seraient le fait de l’absence d’un idéal dans le chef des acteurs politiques congolais. Ils seraient également la manifestation des anti-valeurs profondément enracinées dans les mœurs congolaises.

Pour le sénateur RCD Moïse Nyarugabo, invité lundi de l’émission « Dialogue entre Congolais », la corruption aurait été présente tout au long du processus électoral (sénatoriales, provinciales, législatives et présidentielle), sans autre indication.

S’agissant des sénatoriales, «tout Kindu est au courant de ce qui s’est passé. Certains candidats malheureux ont envoyé des commandos chez des députés provinciaux et leur ont exigé de restituer de l’argent et des motos, faute de quoi, ils allaient les tabasser», a indiqué Alexis Thambwe Muamba. « D’après lui, face à cette menace, plusieurs députés provinciaux ont dû effectivement rembourser les cadeaux reçus », selon la radio onusienne.

De son côté, Mme Eve Bazaiba Masudi, rapporteur de l’Union pour la nation (UN), a épinglé l’« absence d’un idéal » pour justifier la propension des Congolais à la corruption et à la manipulation.

Au fil des mois depuis le démarrage du processus électoral en 2005, il s’est créé des regroupements politiques. Ceux-ci se sont cristallisés en 2006 en deux plates-formes électorales autour du président Joseph Kabila et du vice-président Jean-Pierre Bemba.

Au finish, c’est l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP), dont la majorité à l’Assemblée nationale lui permet aujourd’hui de contrôler le gouvernement central, qui vient de recueillir plus de la moitié des 108 sénateurs élus par les députés provinciaux, le 19 janvier 2007.

De son côté, l’Union pour la nation (UN), avec quelque 120 députés nationaux sur 500 et 28 sénateurs sur 108, veut sauver les meubles en cherchant à placer ses hommes tant à la tête de quatre provinces qui lui sont théoriquement acquises que dans leurs gouvernements provinciaux : Kinshasa, Bas-Congo, Equateur et Kasaï Occidental.

Ces considérations pourraient bien expliquer, selon certains observateurs, un tas de choses survenues sur la scène politique congolaise, dont l’achat des consciences.

APPEL A LA JUSTICE

« Même si la corruption est difficile à établir », comme le craint le rapporteur « consterné » de la CEI, les Congolais souhaitent voir la justice larguer des inspecteurs de la Brigade criminelle sur terrain en vue de rechercher les indices de culpabilité. D’autant que, selon la Ligue nationale pour les élections libres et transparentes (Linelit) citée par l’AFP, « dans certains cas, les députés provinciaux ont reçu jusqu’à 1000 dollars ou des vélos, des motos », se basant sur des informations transmises par les observateurs de son organisation à travers le pays.

«Aucune province n’a été épargnée. Ces pratiques se sont retrouvées chez tous les partis et aussi chez les indépendants», a-t-il souligné.

Le président de la Linelit, Jérôme Bonso, qui note que le « mental des politiques congolais n’a pas changé », demande que la justice se saisisse des cas de flagrance afin de contraindre corrupteurs et corrompus à répondre de leurs actes.

Aussi, interpelle-t-il, toujours selon la radio onusienne, «le président de la République, le président de l’Assemblée nationale, qui ont fait de la lutte contre la corruption leur cheval de bataille, de saisir les instances judiciaires ». Etant donné que, relève pour sa part l’Ongdh Groupe Justice et Libération de Kisangani, le choix opéré par les députés provinciaux ne reflèterait « pas les aspirations et les attentes de la population ».

Aux dires de son président Kibaka Kalanga, « les députés provinciaux ont foulé aux pieds toutes les recommandations de la base (…). C’est pour dire que nous ne nous retrouvons pas dans ces sénateurs qui viennent d’être élus au second degré ».

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