Occupants d’Immeubles et Terrains de l’Etat : Gizenga lance un dernier ultimatum de 15 jours !
Tous
ceux qui ont spolié les Immeubles et terrains de l’Etat congolais ont
jusqu’au 15 mai prochain pour les restituer. Passé ce délai, ils ne
s’en prendront qu’à eux-mêmes. Gizenga va-t-il se limiter aux
animateurs de la Transition à la touche ou il remontera jusqu’à 1960 ?
Que fera-t-il des dignitaires du régime épinglés dans différents
rapports sur les pillages des ressources naturelles et autres formes
des richesses de la RDC ?
Antoine Gizenga est l’un des très rares leaders congolais à
n’avoir pas battu fortune sur les pillages des ressources du pays.
Quand, le jour de son investiture comme Premier Ministre devant
l’Assemblée nationale, il avait annoncé sa lutte contre les antivaleurs
qui ont élu domicile chez les politiciens, beaucoup d’analystes étaient
sceptiques. Pas parce que Gizenga avait des choses à se reprocher sur
la gestion de la chose publique mais plutôt parce que les gens
doutaient de sa capacité à imposer sa lutte dans un environnement plein
de prédateurs et de brebis galeuses.
Le Premier avait promis, en effet, de combattre la corruption et
à revisiter les contrats léonins qui empêchent au pays de tirer profit
de la flambée du prix du cuivre sur le marché mondial.
Partant, on attendait voir par où Gizenga allait commencer et
comment il répondrait à la question que faire. La réponse est,
peut-être, tombée le lundi 30 avril dernier, pendant que les Congolais
célébraient la fête de l’enseignement. Le Premier a signé et rendu
public un communiqué qui a tout d’un ultimatum. C’est à prendre ou à
laisser. Gizenga donne quinze jours à toute personne physique ou morale
ayant acquis, un ou plusieurs Immeubles ou terrains du domaine public
ou du domaine privé, de se présenter dans un délai de quinze jours
munie de tous les titres et autres documents y relatifs, auprès de la
Commission de récupération pour la ville de Kinshasa et auprès des
Gouverneurs et Maires de ville pour l’hinterland.
Que se passerait-il au cas où les spoliateurs refusaient
d’obtempérer ? La réponse se trouve dans le dernier paragraphe du
communiqué. In venene cauda, comme on dit. « A l’expiration du délai,
le Gouvernement usera de tous les moyens en sa possession pour
récupérer les biens concernés et rétablir ainsi l’Etat dans ses droits,
longtemps méconnus.
Aller jusqu’au bout !
Une Commission de récupération a été mise en place par Antoine
Gizenga. Celle-ci est composée du ministre d’Etat à l’Intérieur ; du
ministre d’Etat aux Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction
; du ministre d’Etat près le Président de la République ; du ministre
près le Premier ministre ; du ministre de la Justice ; de la ministre
des Affaires Foncières ; du ministre de l’Urbanisme et Habitat ; et
d’un délégué du Cabinet du Président de la République. Comme n’importe
qui peut le constater, c’est une affaire du gouvernement. L’initiative
de Gizenga a été très bien accueillie dans l’opinion. Pourvu qu’il
aille jusqu’au bout. Certains analystes craignent de voir l’opération
se limiter seulement aux anciens animateurs de la Transition,
actuellement à la touche. Pourtant, tous ceux qui ont géré le pays
depuis 1960 devraient dire aux Congolais ce qui s’est passé pour que le
morceau de terre le plus riche de la planète ait sa population parmi
les plus pauvres.
A se demander si Gizenga va pousser son culot plus loin jusqu’à
poursuivre les dignitaires du régime épinglés dans différents rapports
sur les pillages des ressources de la RDC qui se retrouvent au jour
d’aujourd’hui en position de juge et partie. Il reste aussi à savoir si
l’audit des entreprises publiques pouvait avoir lieu afin de faire la
lumière sur le déficit de 150 millions de dollars entre janvier et
février de l’année en cours, selon le compte rendu que la délégation du
FMI et de la Banque Mondiale avait distribué à la presse.