Cinq chantiers : Che-Guevara lance un appel à la mobilisation générale ! SALONGO HE HE , SALONGO ALINGA MOSALA !
J’en appelle à la mobilisation de toutes les énergies pour que se mettent en
place, les conditions de changement du vécu du peuple congolais. Nous devons
bannir à jamais toutes les antivaleurs : qu’il s’agisse de la corruption, du
tribalisme, de l’impunité, des tendances séparatistes, de l’immoralité politique
», a lancé Joseph Kabila, le jeudi 17 mai à l’occasion du 10ème anniversaire de
la prise de pouvoir d’Etat par l’ADFL.
Le message du Président Kabila à
l’occasion de la commémoration du 10ème anniversaire de la prise de pouvoir
d’Etat par l’AFDL n’a pas fini d’être décrypté par les analystes politiques.
Chacun, évidemment, prend l’aspect qui l’intéresse. Au regard des défis à
relever dans la reconstruction de la RD Congo, la question de la mobilisation
des énergies est la plus importante. Joseph Kabila, tenu à l’obligation des
résultats à l’issue de son mandat, a compris que, pour accomplir les promesses
électorales faites à la population, il lui faut mobiliser les Congolais. « A cet
effet, j’en appelle à la mobilisation de toutes les énergies pour que se mettent
en place, les conditions de changement du vécu du peuple congolais. Nous devons
bannir à jamais toutes les antivaleurs : qu’il s’agisse de la corruption, du
tribalisme, de l’impunité, des tendances séparatistes, de l’immoralité politique
», a lancé Joseph Kabila, le jeudi 17 mai. Ceci dit, la question que d’aucuns se
posent est celle de savoir comment le nouveau pouvoir va s’y prendre pour
mobiliser les Congolais, du moment que, près de six mois après l’investiture du
Président de la République et trois mois après celle du gouvernement, des
signaux forts se font toujours attendre. Dans certains milieux diplomatiques, on
affirme que le camp Kabila à lui seul n’est pas en mesure de mobiliser les
Congolais. Même observation pour ce qui concerne le camp Bemba. Il faudrait donc
un vaste rassemblement. Le gouvernement est sérieusement attaqué et,
actuellement, beaucoup d’acteurs politiques se battent pour faire admettre avec
succès la thèse de l’absence du gouvernement. Comment mobiliser alors les
Congolais ?
En France, Nicolas Sarkozy, à peine élu, a fait une ouverture à
gauche et au centre. Tous ceux qui veulent servir la France sont les bienvenus.
Sarkozy n’entend pas leur demander de renier les convictions qui sont les leurs.
Pas non plus question d’abandonner leurs amis. N’ayant pas de temps à perdre,
tout ce qui compte pour lui, c’est l’intérêt supérieur de la France. Certes, la
RDC n’est pas la France. Toutefois, il n’est pas interdit d’imiter. C’est
d’ailleurs la première étape dans le processus de création, de découverte.
L’unité du peuple, Kabila n’y pense pas seulement qu’en se rasant
Le
Président Kabila a, dans son discours, reconnu que le défi du développement
national, qui se comprend comme l’appropriation par le peuple des solutions
adaptées à ses problèmes quotidiens, doit être relevé grâce à l’unité de toute
la Nation et surtout à la volonté commune de dépasser les antagonismes
idéologiques pour construire un Congo Uni, Fort et Prospère. Reste qu’il faut
travailler effectivement en faveur cette unité du peuple. Ce qui passe par la
réconciliation des communautés, l’utilisation rationnelle des compétences, le
respect du principe de représentativité provinciale…
Message du
Président de la République à la Nation.
Mes Très Chers Compatriotes,
Il
y a dix ans, jour pour jour, notre pays, la République Démocratique du Congo
réussissait un changement politique révolutionnaire par la victoire du peuple,
sous la houlette de M’zee Laurent-Désiré KABILA.
Le 17 Mai 1997 n’a pas été
la victoire d’un camp sur un autre. Il s’est agi plutôt de l’aboutissement d’une
lutte fondée sur l’espoir de tout un peuple dans la possibilité d’un changement
qui devait mettre fin à la gabegie, au népotisme et autres pratiques
inacceptables qui empêchaient le décollage d’un pays au potentiel économique
extraordinaire et aux ressources humaines admirables.
Ce combat que M’zee
Laurent-Désiré KABILA avait repris en 1960, s’inscrivait dans la trame de la
quête pour la liberté et l’indépendance de nos héros à travers l’histoire
ancienne et récente; qu’il s’agisse de Simon KIMBANGU, de Patrice Emery LUMUMBA,
de Pierre MULELE et d’autres qui, au moment fort de la grande décision, ont
accepté de livrer le bon combat, celui de la dignité et de la liberté.
Nous
devons nous incliner devant la mémoire des hommes et des femmes qui ont sacrifié
leurs intérêts personnels pour sauvegarder et promouvoir l’intérêt général et
national.
Nous devons leur rendre un hommage appuyé et mérité afin que la
jeunesse sache qu’il y a des modèles à suivre pour préserver l’unité et
l’intégrité de notre pays.
Mes Chers Compatriotes,
La raison d’être de
la libération du 17 Mai 1997 était de remettre le pouvoir au peuple qui devait
en être à la fois l’origine et la finalité.
J’ai repris à mon compte ce
processus libérateur, un moment interrompu par la disparition inopinée de M’zee
Laurent-Désiré KABILA, et je note aujourd’hui avec satisfaction, que le peuple
congolais a honoré la mémoire de M’zee en se prenant en charge et en conduisant
jusqu’au bout un processus électoral laborieux et difficile.
La République
Démocratique du Congo dispose aujourd’hui d’un Président de la République élu au
suffrage universel, d’un Gouvernement national, d’une Assemblée Nationale et
d’un Sénat dont les membres ont été directement ou indirectement désignés par le
peuple, des Assemblées provinciales élues et des Gouvernements provinciaux.
Dans ce cadre, je salue la mise en place du bureau définitif de l’Assemblée
nationale et celle plus récente du bureau définitif du Sénat et j’affirme que le
processus électoral initié en 2005 ira jusqu’au bout par l’organisation des
élections municipales et locales.
Mes Chers Compatriotes,
La démocratie
que le peuple a commencé à bâtir patiemment dans notre pays, n’est pas une fin
en soi ; elle installe simplement un cadre propice à la reconstruction et au
développement du pays.
Cette vision, implique pour nous tous, la nécessité
de revisiter notre pensée politique, de même que nos pratiques politiques.
Ainsi, chaque Congolais, où qu’il soit et quel que soit son secteur
d’activité, doit prendre conscience que de son effort dépend l’avenir de la
nation. Il n’y a pas d’avenir sans travail, car le travail est l’unique moyen
pour nous d’assumer notre liberté et de donner le vrai sens de la libération du
17 Mai.
Mers Chers Compatriotes,
J’ai conscience des grandes attentes de
notre population et je comprends l’impatience de ceux qui ne semblent pas encore
percevoir le signe annonciateur des changements positifs espérés au quotidien.
Je voudrais vous rappeler que le passage d’une situation de désordre et
d’incurie à un engagement au travail et à la production, ne peut se faire dans
la précipitation. Il requiert, pour sa réussite, une préparation minutieuse et
une programmation détaillée.
Je ne suis pas un homme qui promet sans
réaliser et j’entends respecter, avec le concours de tous, les engagements pris
devant le peuple.
Le défi du développement national qui se comprend comme
l’appropriation par le peuple, des solutions adaptées à ses problèmes
quotidiens, doit être relevé grâce à l’unité de toute la Nation et surtout à
notre volonté commune de dépasser les antagonismes idéologiques pour construire
un Congo Uni, Fort et Prospère.
A cet effet, j’en appelle à la mobilisation
de toutes les énergies pour que se mettent en place, les conditions de
changement du vécu du peuple congolais. Nous devons bannir à jamais toutes les
antivaleurs : qu’il s’agisse de la corruption, du tribalisme, de l’impunité, des
tendances séparatistes, de l’immoralité politique, et j’en passe.
Mes Chers
Compatriotes,
La reconstruction et le développement de notre pays, tâches
auxquelles s’attelle le Gouvernement, ne pourraient prendre de véritable envol
tant que subsisteront dans certaines parties du pays, des foyers de tension et
d’agitation permanentes. C’est le cas au Nord et au Sud-Kivu où des groupes
armés ont repris de l’activité en installant l’insécurité à travers les
campagnes.
Les dispositions que requiert la complexité de la situation sont
en train d’être prises pour y mettre rapidement fin. Il en sera de même du
comportement des individus qui, au Nord et au Sud-Kivu, se montrent réfractaires
au processus de brassage. C’est ici l’occasion de féliciter notre armée
nationale, la police nationale congolaise ainsi que les services de sécurité de
notre pays pour le courage et le sens d’abnégation dans l’accomplissement de
leur mission, malgré les conditions de travail difficiles et souvent précaires.
C’est une préoccupation prioritaire de la nation, de faire aboutir
rapidement le processus de refondation d’une armée républicaine, apte à défendre
le pays à tout moment. Il en est de même de la police nationale et des services
de sécurité dont les structures et l’encadrement connaîtront une amélioration
sensible.
Mes Chers compatriotes,
La date du 17 Mai 1997 marque bien le
lieu de rupture avec ce qui rendait impossible l’émergence d’une nouvelle
société d’équité et de justice dans notre pays. Tout cela appartient désormais
au passé.
Mais restons vigilants pour que ne renaissent les pratiques
destructrices de l’élan populaire et de l’unité nationale. J’ai voulu par ce
message, rappeler le sens historique de la date que nous célébrons ce jour. J’ai
souligné que la libération a rendu possible la démocratie à travers laquelle le
peuple congolais a doté le pays d’institutions républicaines et s’est choisi ses
dirigeants.
Cette démocratie n’étant pas une fin en soi, j’ai convié le
gouvernement et le peuple congolais à plus d’abnégation pour réaliser les
objectifs de reconstruction et de développement. Pour ce faire, les conditions
de sécurité et le cadre macro-économique doivent être améliorés afin que
libération, démocratie et développement concrétisent les aspirations légitimes
du peuple congolais.
J’ai voulu, enfin, vous rappeler que nous sommes tous
aujourd’hui, porteurs de l’héritage de nos héros nationaux qui ont compris que
l’unité de la nation et le bonheur du peuple étaient des idéaux dignes de
sacrifice suprême.
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo !
Je vous remercie.