Affaire atrocités des soldats congolais à Bangui : Jean-Pierre Bemba obligé d’emprunter le chemin de Golgotha !
Ce qui n’était l’an dernier qu’une simple vue de l’esprit pour les uns,
et un souhait pour ses pires adversaires est devenu une réalité
lancinante : la Cour pénale internationale vient de placer Jean-Pierre
Bemba sur sa ligne de mire pour les atrocités commises en Centrafrique,
en 2003 par ses soldats.
C’est Radio France Internationale (Rfi) qui a fait de cette information
sa tasse de café de ce mardi matin 22 mai 2007 dans sa première
livraison sur l’Afrique de 4h.30 en annonçant que Jean-Pierre Bemba est
rattrapé par l’histoire, la Cour pénale internationale (Cpi) ayant
décidé de lancer probablement dans le courant de la journée
d’aujourd’hui deux mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de l’ex
Président centrafricain Ange Félix Patassé et de l’ancien
vice-Président congolais Jean-Pierre Bemba Gombo.
Selon la radio française, l’ouverture de l’enquête tendant à
instrumenter sur les crimes commis en République Centrafricaine en 2003
par la soldatesque de l’Alliance de libération du Congo, la branche
militaire du Mouvement de libération du Congo (Mlc) de Jean-Pierre
Bemba alors en guerre contre le pouvoir de Kinshasa commence ce mardi
22 mai.
Pour mémoire, c’est à la demande de l’ancien Chef de l’Etat
centrafricain Ange Félix Patassé que Jean Pierre Bemba avait envoyé en
2005 un corps expéditionnaire en République Centrafricaine pour l’aider
à repousser les rebelles de Bozize.
Le coup de main des soldats du Mlc s’est soldé par des atrocités
innommables commises sur les populations civiles : tueries, vols, viols
et pillages ont laissé de graves séquelles sur ces populations pour
lesquelles le gouvernement centrafricain s’en est remis à la justice
internationale.
Il y a deux ans, au plus fort de la tempête politique qui a précédé la
période électorale, les partisans de l’ex vice-Président congolais
Jean-Pierre Bemba actuellement en séjour médical de 60 jours au
Portugal, théoriquement jusqu’à la fin de ce mois de mai avaient sans
preuve prêté au Président Joseph Kabila l’intention d’appuyer la
démarche du gouvernement centrafricain auprès de la Cpi, arguant
faussement que de la sorte, le Raïs chercherait à se débarrasser de son
encombrant adversaire en faisant cause commune avec Bangui. Comme si
les atrocités dont se sont rendus coupables ses hommes ne parlent pas à
suffisance pour attirer l’attention et du gouvernement centrafricain et
des portes de la Cour pénale internationale qui a compétence extra
gouvernementale pour juger les crimes de guerre et les crimes contre
l’humanité, sans pour cela attendre la dénonciation d’un pays tiers !
Ainsi donc, à tout considérer, les ennuis judiciaires tant redoutés par
l’ex vice-Président de la République Jean-Pierre Bemba se précisent. Il
est à craindre que Kinshasa ne puisse avoir les moyens d’interférer sur
la procédure judiciaire qui va se déclencher jusqu’à son issue. Ni
qu’aucune gesticulation politique impensable ne puisse influer sur le
cours de l’histoire pour sauver le leader du Mlc qui va bientôt
s’engager sur le chemin de Golgotha.
Selon certains magistrats congolais, le Sénat congolais dont
Jean-Pierre Bemba fait partie n’aura même pas à exciper de l’immunité
parlementaire de son membre en raison de la gravité des faits qui
pèsent sur lui. Si bien que, ironisent les mauvaises langues, « la Cpi
va manger du Bemba après que ses hommes se soient régalés des Pygmées à
Mambasa et violenté les femmes en Centrafrique » ! Presque à la même
époque !
Terrible ironie du sort, non ?