A 50 ans, Koffi Olomide pique une nouvelle crise d’identité ? SARKOFFI ???
L’artiste musicien Koffi Olomide vient de se donner un
autre surnom. Il n’a pas cherché loin . Sarkozy, se dit-il, le nouveau président
français. Les banderoles aux carrefours de Kinshasa attestent que notre artiste
n’est pas au terme de sa quête de personnalité. Heureusement pour lui,
l’Ambassade de France n’a pas réagi et n’a aucune fatwa à lui brandir.
Koffi Olomide a fait de même à l’élection du Pape catholique en mai
2005. Il s’est appelé Benoît XVI et a vite renoncé à son nouveau surnom du fait
que l’affaire avait fait grand bruit après que Mgr Laurent Monsengwo Pasinya,
Président de la conférence épiscopale nationale du Congo(CENCO) eut menacé de
prendre des sanctions ‘‘canoniques’’ à l’endroit de l’artiste musicien. Le
gouvernement a pris aussi peur devant la sainte colère épiscopale. ‘‘Le manque
de respect’’ envers Sa Sainteté le pape Benoit XVI qu'a dénoncé l’archevêque de
Kisangani a été mis en évidence dans une déclaration dans laquelle la CENCO
s’est dit ‘‘désagréablement surpris qu’un musicien, en l’occurrence Koffi
Olomide, s’est permis de se désigner par le nom Sa Sainteté le pape Benoit
XVI’’.
Crise d’identité
De son vrai nom Antoine Agbepa Mumba,
l’homme parcourt un vrai marathon des pseudonymes. Est-ce le fait d’une crise
d’identité qui prendrait racine dans une enfance peut-être difficile, comme le
décryptent des psychologues? Sa réussite pourtant incontestable dans la patience
et le travail a vu apparaître en lui une boulimie de la grandeur, on dirait une
revanche contre le destin.
Olomide porte de nombreux autres noms
d’emprunt révélateur du personnage qu’il cache : ‘‘Chéri O’’ pour son faible
pour le lyrisme et la ‘‘merveille’’ que Dieu a donné à l’homme; ‘‘Rambo, gang ya
film’’ (traduisez acteur principal, qui rend son goût à occuper les première
places pour faire prévaloir la raison du plus fort) ; ‘‘le mal aimé’’, peut-être
conséquences de ses caprices et de son humeur conflictuelle ; ‘‘Petit frère de
Jésus’’, qu’on comprend toujours mal ; ‘‘Papa Bonheur’’, pour partager le titre
de Papa avec d’autres qui se font appeler ainsi, ‘‘Papa Plus’’, pour les
coiffer, ‘‘Papa sucre’’ ou ‘‘Papa miel’’, attire avec du soft les abeilles (?) ;
‘‘Akhram Oggee’’, ‘‘Grand Mopao’’, le patron qui affiche les signes extérieurs
de sa fortune, ses datchas, son parc automobile mais très peu sa vie familiale
et ses échecs, et ‘‘Mopao Mokonzi’’, car personne n’est devant lui ; ‘‘Héros
national’’, ‘‘Quadra kora man’’, ‘‘Mukululu’’, le malin, un ensemble de noms qui
se passent de commentaires.
L’enfant terrible, aux airs d’enfant gâté,
traîne derrière ses 50 ans, une réputation d’invivable. Sa propension à blesser
des consciences a atteint les cimes avec sa dernière trouvaille ‘‘Sarkozy’’, du
nom du président français fraîchement élu et qui n’a pas bonne presse en
Afrique. Peut-être c’est l’effet recherché.
Les autres aussi
Bien
avant lui, Papa Wemba avait connu une aventure similaire. Il a risqué une fatwa
des Kimbanguistes pour avoir illustré un de ses clips avec une image de
Diangienda recevant les offrandes des fidèles alors que les paroles de la
chanson dénonçaient le commerce du nom de Jésus. Papa Wemba dut s’en échapper en
payant des ‘‘amendes’’ pour obtenir l’indulgence des Kimbanguistes pour cette
chanson intitulée ‘‘Elongi ya Jésus’’ (Le visage de Jésus).
De son coté,
Werrason ne tarda pas à retirer à ses danseuses le surnom de ‘‘Bilenge ya
Mwinda’’ que les catholiques considèrent comme une marque déposée de leur
jeunesse.