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LOSAKO
25 mai 2007

Et oui ! Mr. Bemba, il est l’heure... Retour incertain au pays natal ?

100268Il reste moins de dix jours avant d’atteindre le chiffre de 60 jours réglementaires qu’on avait accordé à Jean Pierre Bemba pour commencer et terminer des soins médicaux au Portugal, mais l’intéressé ne donne pas de signes avant coureurs de son retour en RDC. *Le mutisme du chef du Mlc sur cette question contraste avec ses prises de position récentes, notamment au sujet de son éventuelle mise en examen par la CPI dans l’affaire des massacres de Bangui, en République centrafricaine. *Ce silence fait s’interroger l’opinion congolaise qui croit que le chef du Mlc serait prêt à renoncer à son mandat de sénateur pour commencer dès à présent à peaufiner sa stratégie de défense dans le procès qui approche à vitesse grand V. *Compte tenu de son absentéisme prononcé, JP Bemba risque d’être rayé de la liste des sénateurs ; par voie de conséquence, l’homme n’a plus aucune bouée de sauvetage pour s’y accrocher et différer tant soit peu le moment où il serait rattrapé par le rouleau compresseur de la justice internationale.


L’Opposition congolaise ressemble depuis quelques temps à une hydre sans tête ni davantage de membres.

Depuis le départ de Jean Pierre Bemba au Portugal pour raison de santé, la fièvre obsidionale d’entre les deux tours de l’élection présidentielle est retombée en République Démocratique du Congo. Ce départ survenu au lendemain des affrontements qui avaient opposé les éléments armés de l’ancien Vice président de la République aux militaires de l’armée régulière congolaise, avait laissé un goût de cendres dans les gosiers de ses fidèles du Mouvement de libération du Congo. Mais il avait aussi donné à la classe politique congolaise l’espoir d’évoluer dorénavant vers l’installation d’un Etat de droit, sans bruit de bottes ni menaces verbales quotidiennes. On espérait également que le chef du MLC mettrait à profit son séjour de 60 jours au Portugal pour se refaire une virginité politique afin de reprendre sa place au Sénat où il a été élu de la plus régulière des façons. Aujourd’hui ce séjour est en voie d’expiration et l’opinion s’interroge si Jean Pierre Bemba va tout bonnement revenir au Congo Démocratique pour jouer son rôle d’opposant. Car entre temps, beaucoup d’eau a déjà coulé sous les ponts depuis ce 02 avril2007.

Le Sénat appelé à prendre son rôle au sérieux pour se prononcer sur l’absentéisme de JP Bemba

Selon nos informations le président du Mlc et de l’Un se porte maintenant comme il faut. Sa santé s’est notablement améliorée depuis qu’il soigne sa jambe au Portugal. Sur la paire des béquilles qui le soutenaient depuis, il n’en reste qu’une moitié. L’homme a même réagi dernièrement à sa manière vigoureuse, sur l’ouverture de l’enquête de la Cour Pénale Internationale sur les évènements de Bangui en Centrafrique en 2003, et qui semble le viser en particulier. Il a nié en bloc une quelconque participation de sa personne dans les massacres qui ont ponctué la tentative par le Général Bozizé de prendre le pouvoir, détenu à cette époque par l’ancien président Ange Félix Patassé. Une autre manifestation de la vitalité du "Chairman " est le fait qu’il communique souvent avec ses amis ; l’homme a parlé à plusieurs reprises au téléphone avec l’Ambassadeur du Portugal en RD Congo, M Costa Duarté qui venait de passer quelques jours dans son pays.

Logiquement le retour de Jean Pierre Bemba en République Démocratique du Congo ne pose plus problème, du moins sur le plan strictement sanitaire. Les choses se compliquent lorsqu’on aborde le problème Bemba à la lumière de nombreux avatars politiques qui accompagnent sa vie sociale. Tout d’abord ses ambitions politiques sont revues à la baisse, et pour cause. Si M Bemba avait suivi un parcours normal, avec le score électoral à l’élection présidentielle qui a fait de lui automatiquement le chef de file de l’Opposition, il aurait été élu président du Sénat. Ce poste est aujourd’hui occupé par un vétéran de la politique, Kengo Wa Dondo, qui n’est pas spécialement un ami de la famille Bemba en dépit de certaines accointances provinciales.

Dans le même ordre d’idées, si son parcours politique n’avait pas été émaillé d’incidents militaires, il aurait devant lui tout son avenir politique, étant donné qu’il est encore assez jeune pour s’assagir et attendre son temps. Au lieu de cela, cet avenir semble compromis par des menaces sérieuses d’arrestation. La CPI a donné le ton mardi dernier dans l’affaire du massacre de Bangui, la capitale centrafricaine, et il est à peu près sûr que le bouillant homme d’Etat ne va pas échapper aux mailles du filet de la justice internationale. Une certaine presse locale sur place ici en RD Congo s’est donnée beaucoup de mal pour affirmer que le retour de JP Bemba à Kinshasa serait un modèle soviétique du triomphalisme ; elle prétend que l’homme marchera à pied de l’aéroport de N’djili au centre ville à pied comme une parade. Rien n’est moins sûr. Jean Pierre Bemba a beaucoup de plomb sur ses ailes pour continuer à survoler le ciel politique congolais, tel un aigle royal.

Tout bien considéré, l’homme est entrain de se poser mille et une questions, même si il n’a rien perdu de sa verve oratoire. Cette réflexion prolongée risque de l’amener à dépasser le délai réglementaire de 60 jours qui lui avait été imparti pour accomplir son check up au Portugal. Dans un tel cas, le Sénat congolais pourra éventuellement constater son absentéisme, et vraisemblablement décider de son expulsion de ce corps législatif, au profit d’un suppléant beaucoup moins conflictuel. A ce sujet, il est à noter que depuis son élection comme Sénateur, JP Bemba n’a pour ainsi dire, pas mis les pieds au Palais du peuple pour siéger avec ses pairs. Les Congolais savent que l’homme qui a perdu les élections présidentielles n’a pas plus envie de siéger au Sénat que d’aller se replonger dans les maquis de l’Equateur. Le poste de sénateur n’est pour lui qu’un pis aller, sinon ça aurait été un strapontin pour autre chose qui n’est malheureusement pas arrivé.

Sans parapluie protecteur, JP Bemba est à la merci des griffes de la CPI

Le séjour au Portugal de M Bemba n’est pas un exil proprement dit. Il en aura certainement besoin dans les jours qui viennent. Le monde qui est déjà si petit par la technologie de l’information, est entrain de s’amoindrir encore pour M Bemba. Au Portugal où il se trouve, le chef du Mlc dispose d’un visa français sous le label " Schengen ".

Les autorités portugaises n’ont donc aucun droit d’exercer sur lui des contraintes pour hâter son retour dans son pays, la RDC. Libre pour un temps, JP Bemba n’a cependant pas l’embarras du choix quant au pays où il compte demeurer pour du bon, dans le cas d’un renoncement de son mandat de sénateur. Mais le visa Schengen ne lui donne aucune garantie de sécurité contre la redoutable justice internationale.

Tous les pays de cette zone sont signataires des traités d’extradition mutuels. Contrairement aux allégations d’une certaine presse, Kengo Wa Dondo, le président du sénat congolais ne constitue pas un bouclier zoulou pour la sécurité de JP Bemba et son retour triomphal en RDC. La RDC d’ailleurs peut se laver les mains sans trop se préoccuper de ce qui va arriver à son illustre fils d’adoption. A ce niveau du développement de la situation, il ne reste pour lui qu’à se résigner, ou à se battre pour affronter avec dignité le destin qui est le sien. Une chose est sûre, on n’échappe pas à son destin.

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