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LOSAKO
14 juin 2007

La RDC sous le choc après le meurtre d'un célèbre journaliste de radio Okapi

SGEProfessionnels des médias, gouvernement et ONG étaient jeudi sous le choc après le meurtre de Serge Maheshe, journaliste à Radio Okapi, abattu mercredi soir par des inconnus à Bukavu, dans l'est volatil de la République démocratique du Congo (RDC).

A Bukavu comme à Kinshasa, la nouvelle de la mort de Serge Maheshe qui, à 31 ans, dirigeait la rédaction de la station de Bukavu de Radio Okapi (parrainée par l'ONU), a semé la consternation parmi les professionnels des médias, qui ont dénoncé un "assassinat" dont les mobiles restent pour le moment un mystère.

Les messages de condoléances et de solidarité ont afflué dans les rédactions de Radio Okapi, pour laquelle Serge Maheshe travaillait depuis son lancement en 2002, alors que la RDC était encore plongée dans une guerre régionale (1998-2003).

A Bukavu, des dizaines de proches et de collègues se sont rendus jeudi au domicile de Serge Maheshe, marié et père de deux enfants.

Sa famille, qui a prévu un enterrement vendredi après-midi à Bukavu, s'est refusée à toute déclaration. Seul son père a fait part de son incompréhension.

Jeudi matin, la police a mené des opérations de contrôle dans le quartier d'Ibanda, près du centre-ville de la capitale du Sud-Kivu, où le journaliste a été tué de cinq balles par des hommes en civil armés de kalachnikov. En milieu d'après-midi, les forces de l'ordre n'avaient procédé à aucune arrestation.

Depuis Kinshasa, le Premier ministre Antoine Gizenga a, par la voix de son porte-parole Godefroid Mayobo, condamné "avec la plus grande énergie" ce crime et "a demandé à la Monuc (Mission de l'ONU en RDC) et aux services de sécurité (congolais) de tout entreprendre pour que cet acte ignoble soit puni".

De leur côté, syndicats de la presse, ONG nationales et internationales ont exigé l'ouverture d'une enquête "indépendante" et des "garanties de sécurité" pour les journalistes en RDC.

"Cet assassinat (est) le quatrième qui frappe des professionnels des médias (3 journalistes et un technicien) en RDCongo en moins de deux années", a rappelé l'ONG locale Journaliste en danger (JED).

"De part le modus operandi de ce crime", JED "est fondée à penser que les tueurs non seulement connaissaient la victime mais aussi qu'ils étaient venus pour le tuer".

C'est aussi l'avis de l'ONG internationale Reporters sans frontières (RSF), qui a dénoncé un "assassinat ciblé".

Selon des témoignages recueillis par l'AFP, Serge Maheshe a été tué devant le domicile d'un ami à qui il venait de rendre visite en compagnie d'un autre ami.

Alors que les deux visiteurs s'apprêtaient à remonter dans la voiture de service de Serge, marquée du sigle des Nations unies, deux hommes en civil se sont approchés et ont ordonné aux trois amis de s'assoir sur le trottoir.

Lorsque ces derniers ont demandé si les agresseurs voulaient de l'argent, l'un d'eux a "pour toute réponse (..) tiré deux coups de feu dans les deux jambes du journaliste" avant de l'achever "de trois balles dans la poitrine", selon JED, qui souligne que les tueurs "n'ont rien emporté et n'ont même pas tenté de tirer" sur les amis de la victime.

De son côté, Radio Okapi restait très prudente, indiquant ignorer si ce crime était lié ou non à la profession de Serge Maheshe.

Professionnel intègre et talentueux, il avait couvert tous les grands épisodes de la vie politique congolaise des dernières années: des accords de paix de 2002 aux élections de 2006, en passant par la brève prise de Bukavu, en juin 2004, par des officiers tutsis congolais dissidents.

Selon ses collègues, il avait reçu, à plusieurs reprises, des menaces dans le cadre de son travail, émanant aussi bien de militaires congolais que de groupes rebelles.

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Commentaires
J
A fleur d'age, tu as été fauché<br /> Non pas dans ton lit mais sur la voix publique, dans l'une des rues de Bukavu que tu parcourais à longueur des journée à la recherche des nouvelles pour édifier tes concitoyens, pour planter la paix dans les coeurs meurtris par tant de violences fruits de la folie des hommes.<br /> <br /> Tu étais un esclave de la vérité<br /> Les injustices te revoltaient<br /> Tu étais un médiateur né<br /> Grâce à ton travail, Bukavu n'était plus cette terre lointaine,<br /> Bukavu était là chaque jour pour nous rappeler<br /> que les fils des hommes créés à l'image du créateurs étaient aussi là.<br /> <br /> Un mois avant ta mort, tu as senti venir la fin avec ces menaces de mort.<br /> Comme le fils de Dieu tu as eu peur pour toi, pour ta famille.<br /> <br /> De là où tu es implore pour nous et aide nous à savoir ce qui s'est passé et pourquoi. Aide nous Serge, c'est de cette seule maniere que sur ton sang versé; nous pourrions écrire pour l'éternité le mot LIBERTE car c'est pour elle que tu es tombé.<br /> <br /> Tes tueurs ne t'ont pas eu. Car tu vis encore, plus libre encore.<br /> <br /> Va l'ami et que ta mémoire demeure.
J
Une voix s’est éteinte dans la nuit sombre de Bukavu. les coupures inopinées de la société nationale d’électricité, la présence des troupes "mixées" ainsi que celle des forces négatives, participent et amplifient le sentiment d’insécurité dans une province qui s’isole et échappe peu à peu au contrôle du pouvoir central de Kinshasa. <br /> Une voix s’est éteinte dans la nuit sombre de Bukavu, les assassins savaient qui était Serge Makeshe. En dépit de l’obscurité, ils ont dû remarquer le logo des Nations Unies qui orne les véhicules de la mission. <br /> Le défi d’informer en dépit de la situation de crise, c’est aussi la noblesse du métier de journaliste. <br /> Alimenter le débat, contribuer à la contruction d’une opinion éclairée, participer à l’émergence d’un citoyen congolais émancipé.....pour cela, Serge Makeshe a payé le prix fort, <br /> <br /> Dans l’obscurité de Bukavu, un cri strident déchire nos coeurs. <br /> <br /> Je pense à toi
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