Entretien des présidents de RDC et d'Angola sur la frontière commune
Le président angolais José Eduardo dos Santos s'est entretenu lundi à Luanda avec son homologue de RDC, Joseph Kabila, sur la situation conflictuelle à la frontière commune qui, selon lui, menace la sécurité nationale, a rapporté l'agence officielle Angop.
"Je demande votre compréhension et votre coopération dans la lutte commune contre le phénomène de l'immigration illégale, qui atteint des proportions alarmantes, à la manière d'une invasion silencieuse mettant la sécurité nationale en danger", a déclaré Dos Santos en recevant le président de la République démocratique du Congo (RDC) pour une visite officielle de 48 heures.
Dos Santos a souligné la nécessité d'éviter tout désordre à la frontière et dénoncé le fait que certains "profitent de la situation pour favoriser l'intrigue et la suspicion, dans l'intention de perturber les bonnes relations entre nos deux pays et le fonctionnement de nos institutions".
Dans ce discours prononcé à l'ouverture d'une réunion de la Commission mixte RDC-Angola, le président angolais a estimé que le retour de la paix et de la stabilité favorisait l'approfondissement des relations bilatérales. "Les ressemblances entre les deux pays permettent une meilleure compréhension de la réalité de chacun", a-t-il affirmé.
Joseph Kabila, accompagné d'une importante délégation ministérielle, a été accueilli lundi matin à l'aéroport international de Luanda par le ministre angolais des Relations extérieures, João Bernardo de Miranda.
Selon le programme de sa visite, il devait s'entretenir en privé avec Dos Santos avant l'ouverture des conversations bilatérales. Puis la délégation congolaise devait se rendre dans la province de Benguela (ouest).
Kinshasa a annoncé que les deux parties aborderaient notamment la question des migrants congolais refoulés d'Angola, l'exploitation des zones pétrolifères à la frontière et l'exportation d'électricité d'Inga (ouest de RDC) vers l'Angola. La présence, sur le territoire congolais, de forces de sécurité angolaises devait également être évoquée.
La RDC avait dénoncé en février une incursion angolaise à Kahemba (sud-ouest), région diamantifère, dont 11 villages auraient été occupés par des forces de sécurité angolaises.
Luanda a rejeté ces accusations, affirmant que les populations congolaises s'étaient déplacées ces dernières années sur le territoire angolais.
Le 19 juillet, l'Assemblée nationale congolaise a confirmé l'occupation des villages et recommandé à Joseph Kabila ainsi qu'au gouvernement "d'user de leurs pouvoirs pour régler rapidement ce conflit".