François Bozizé : Bangui n’a jamais retiré sa plainte contre Jean-Pierre Bemba
Pour le Président centrafricain François Bozizé contrairement à ce que certains pensent, la République Centrafricaine n’a jamais retiré sa plainte contre Jean-Pierre Bemba.
Arrivé jeudi dans la soirée à Kinshasa pour une visite d’amitié, le président centrafricain, François Bozizé, est reparti à Bangui hier vendredi 24 août. Avant de s’envoler pour son pays, il s’est entretenu pendant une heure, au Palais de la nation avec son homologue congolais, Joseph Kabila Kabange. L’entretien entre les deux chefs d’Etat a tourné autour des questions de la coopération entre Kinshasa et Bangui. Ils ont également évoqué le problème de la réouverture de la frontière entre la République Centrafricaine et la République Démocratique du Congo. En effet, depuis l’intervention à Bangui en 2002 des éléments de Jean-Pierre Bemba, alors chef rebelle, la frontière entre les deux pays avait été fermée et elle l’est restée jusqu’aujourd’hui.
Cette fermeture a eu des conséquences néfastes sur l’économie du Nord de l’Equateur, notamment à Gbadolite et autres localités de cette province qui font le commerce avec Bangui. Dernièrement, des commerçants Congolais, avaient lancé un cri de détresse afin que cette frontière soit réouverte.
Le président Bozizé a souligné que Bangui avait préféré d’abord que l’armée régulière congolaise réoccupe cette partie du pays avant d’envisager sa réouverture. “ Nous avons discuté de ce problème avec le président Kabila. A mon retour à Bangui, nous allons prendre des mesures pour ouvrir la frontière entre Bangui et Zongo“, a promis François Bozizé. Par ailleurs, du côté jardin Mmme Olive Kabila et Monique Bozizé se sont entretenues aussi au Palais de la nation.
Au cours de la conférence de presse qu’il a animé au salon d’honneur de l’aéroport international de N’Djili, le président de la RCA a indiqué que les relations entre les deux pays sont au beau fixe. “Il n’y a aucun nuage dans nos relations. La RDC peut compter sur la RCA au plan sécuritaire. Vous avez constaté le climat qui règne entre nos deux pays, il n’y a pas de problème de frontière ni sécuritaire “, a-t-il déclaré.
La plainte contre J-P Bemba maintenue
Concernant l’évolution de l’instruction sur la réquisition d’information de la Cour pénale internationale (CPI) au sujet de l’intervention des éléments du MLC à Bangui, il a laissé entendre qu’il appartient à la CPI de répondre. Il a ajouté que la justice a toujours été trop lente, il faut donc beaucoup de temps pour réunir toutes les preuves avant que la CPI ne se mette en branle. Toutefois, François Bozizé a tenu à préciser que, contrairement à ce que certains pensent, la République Centrafricaine n’a jamais retiré sa plainte contre Jean-Pierre Bemba. “II n’en est pas question. A ma connaissance, il n’y a rien de cela “, a-t-il martelé.
Il faut souligner que François Bozizé revenait d’une visite de travail de 48 heures en Ouganda. Lors du tête-à-tête qu’il a eu avec Joseph Kabila, il lui a transmis les salutations de Yoweri Museveni Kaguta. Il a précisé qu’il n’avait aucun message particulier. Seulement, pense-t-il, le président ougandais est disposé à s’entretenir avec son homologue congolais. “Je n’avais pas un message précis me confié par le président Museveni. Je laisse aux deux chefs d’Etat de s’entretenir “, a-t-il dit.
Sur le volet de la politique intérieure de la RCA, François Bozizé a exprimé sa surprise des déclarations de l’ancien chef rebelle Abdoulaye Mesquine. Nous avons signé un accord en février 2007 que la partie gouvernementale respecte normalement. C’est dans ce cadre là que nous avons nommé M. Mesquine Conseiller auprès du président de la République afin qu’il puisse entreprendre des dispositions pour le cantonnement de ses combattants, leur insertion dans la vie militaire ou civile. Malheureusement, il se trouve en Libye où nous sommes surpris qu’il fait des déclarations dans le sens contraire de l’accord “, a souligné le président Centrafricain.
Rappelons que la délégation du président François Bozizé était composée de M. Come Zumara, ministre des Affaires étrangères, Dieudonné Stanislas Mbango, conseiller politique du chef de l’Etat, Francois Bozizé et le directeur de cabinet du ministre centrafricain de la Défense.