Les choses sérieuses sur le Congo sont cachées dans les livres,journaux,internet…réellement indépendants du pouvoir politique !
Il semble que pour cacher certaines choses aux nègres, il faut les placer dans les livres. Les nègres ne liraient pas ! La brutalité de cette affirmation et sa généralisation abusive n’enlève rien à sa part de vérité. Si un bon nombre de nos populations d’en bas se méfient des politiciens à cause de leur roublardise, des « pseudo-intellectuels », partisans du mangeoire dont regorge notre pays font beaucoup de bruit en français ou en nos langues vernaculaires. Mais ils ne se forment pas par la lecture. Une lecture suivie et critique.
Sur ce point nommé, certains de nos médias rendent un service catastrophique à notre pays. Ils saluent des avancées, au niveau régional, en matière de la paix et de la sécurité là où les hommes et femmes liges à Kinshasa parachèvent le plan de l’insertion du Congo dans l’économie mondiale de la prédation.
Ces dernières semaines ont vu Joseph Kabila signer plus d’un accord avec certains pays présents au Congo depuis le début de la guerre de prédation en 1996. Il s’agit entre autre de l’Ouganda et de l’Afrique du Sud. Les plus naïfs d’entre nous ont salué en Joseph Kabila l’artisan de la paix en oubliant le rôle qu’il joue depuis tout un temps : faire sauter les verrous handicapant la mondialisation l’économie congolaise. Des sondages d’opinons complaisants faits par le Soft de Mulumba Kin Key le créditent de 70 % d’opinion favorable au Congo de Lumumba.
Et pourtant, pour « les fouineurs » de l’actualité congolaise, il est de plus en plus clair que le jeune président congolais a atteint une vitesse de croisière dans l’intégration du Congo dans l’économie mondialisée de la prédation. Les preuves crèvent les yeux avertis.
I. Pourquoi l’engouement pour l’Afrique centrale ?
En effet, plusieurs d’entre nous ne savent pas que « depuis que l’économie s’est mondialisée, il n’y a plus de tabous. Les frontières ne sont plus inviolables, l’autorité des Etats n’est plus souveraine, le droit internationale lui-même est sujet à distorsions. Quant aux ressources, elles sont désormais à prendre, par le plus rapide, le mieux armé, le plus proche…Le monde entier est ainsi devenu un champ pour les multinationales à la recherche de profits à court terme. C’est ce qui explique l’engouement pour l’Afrique centrale (…). » (C. Braeckman, Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale, Paris, Fayard, p.180) Une relecture récente de notre histoire confirme cette étude. Kahemba est passé à l’Angola. Le pétrole du lac Albert sera exploité par l’Ouganda et le Congo. Le Rwanda et le Burundi s’invitent au Congo à leur guise. Les Mbororo s’installent dans la Province Orientale.
Les aérodromes des Kivus facilitent le pillage des multinationales. (Lire Nuages sur Bukavu de Charles Djungu-Simba)
Malheureusement, la lecture que certains de nos médias font de tous ces faits donner à penser. Le retrait de l’armée de l’Ouganda de nos frontières n’est pas un fait favorisant la paix, comme certains médias kinois l’ont présenté. Il favorise le pillage de nos richesses. Accepter que l’Angola occupe Kahemba ne favorise pas de bonnes relations de voisinage ; mais plutôt le pillage de nos diamants. Les accords signés avec ces différents pays répondent à la logique de l’économie mondialisée de la prédation. Cette logique ne prend jamais en compte les intérêts des peuples mais ceux des affairistes. Elle a fini par banaliser et la vie et la mort au nom de l’argent.
Il est navrant d’entendre Joseph Kabila dire, lors de son dernier point de presse, le jeudi 13 septembre à Kinshasa, que le Congo ne signe jamais des accords en position de faiblesse pendant qu’il est en train de brader nos richesses à vil prix en satisfaisant les appétits voraces de nos voisins, ceux des multinationales et les siens propres.
Petit à petit, plusieurs d’entre nous sont en train d’oublier que « bien avant la chute de Mobutu, le potentiel du Congo faisait rêver ses voisins africains. Et les Rwandais ne furent pas les seuls, loin s’en faut, à songer à asseoir leur développement sur la « mise en valeur » (autrement dit l’exploitation) des ressources de la cuvette centrale. Museveni rêvait d’une route qui aurait relié Kampala à Kisangani, les Ethiopiens et les Erythréens se préparaient à s’associer à l’aventure. L’Afrique australe ne fut pas en reste : l’Angola engagea des troupes, (…) et l’Afrique du Sud était alors bien décidée à empocher des dividendes (…). » (C. Braeckman, o.c., p.182) Et dès la première guerre de 1996, « les multinationales furent présentes. Elles avancèrent les capitaux nécessaires à la réussite de ce premier joint-venture africain. » (Ibidem, p.183)
II. Une paix sans pain
Les accords signés pour servir ce dessein funeste ne peuvent jamais être bénéfiques pour notre pays. Celui qui les signe ne peut pas être compté parmi les luttants militant pour la souveraineté du pays. Cela d’autant plus qu’à cause de la signature de « ces accords de prédation » le Congolais manque de pain, de l’eau, d’habit et d’abri. Et « aujourd’hui comme hier, tomber malade pour un Congolais s’apparente à une malédiction. Tant nos hôpitaux sont toujours hors de portée des compatriotes désargentés. Donc de l’immense majorité. » (J. NAWEJ, Goût d’inachevé, dans Forum des As du 14 septembre 2007) Malheureusement, certains parmi nous croient que ces agents de l’économie mondialisée de la prédation finiront par se transformer en agents du patriotisme économique pratiqué par leurs maîtres et parrains. Nous en sommes là ; dans un cercle vicieux où l’émotion et le sentiment vouent aux gémonies les plus avertis d’entre nous.
Dans ce contexte, les hommes et femmes liges de l’économie mondialisée de la prédation ne peuvent que recourir régulièrement aux promesses fallacieuses comme moyen soporifique adéquat pour nos populations. Juridiquement, appliquant la règle de deux poids deux mesures, ils chercheront à négocier politiquement avec des criminels de grand chemin comme Laurent Nkunda sur qui pèse un mandat d’arrêt international tout en le dénigrant publiquement.
En fait, l’économie mondialisée vit des distorsions du droit international. Les Etats (formels) qui y participent se sont transformés en Etats-manqués. C’est-à-dire ceux qui « ne peuvent pas ou ne veulent pas protéger leurs concitoyens de la violence, voire de la mort. Ils ont tendance à se croire au-dessus des lois nationales ou internationales, donc libres de se livrer à des agressions et à des méfaits. Et, quand ils ont les dehors d’une démocratie, ils souffrent d’un grave « déficit démocratique » qui prive leurs institutions formelles de contenu réel. » (N. CHOMSKY, Les Etats manqués. Abus de puissance et déficit démocratique, Paris, Fayard, 2006, p.8)
Quand nos médias créditent ces gouvernants de notre Etat-manqué de 70 % d’opinion publique favorable, ils participent, pour des raisons de « manducratie » à la descente de notre pays aux enfers. Ils travaillent au décervelage de nos populations ; cette arme dont les « Etats-manqués » se servent pour asseoir leur puissance.
Heureusement que « les ascètes du provisoire » existent au Congo ! Avec « les veilleurs-protecteurs » de la mémoire historique de nos populations et les autres empêcheurs de penser en rond, ils ont fait un pari : « Mettre, à temps et à contretemps, à la disposition de nos peuples ces choses cachées que contiennent les livres et qui jettent toujours une lumière neuve sur les accords de la mort signé au nom de l’économie mondialisée de la prédation. Les répéter régulièrement. » Ils savent que c’est une question de vie ou de mort…
JM Mbelu