ANDY MPUTU AIR-FORCE-ONE... répond à nos questions

"Les plus belles pierres sont celles qui ont de la vie"

A tous ceux à qui j'ai posé la question, le nom de Andy Mputu éveille aussitôt le symbole de la réussite. Bien connu des politiciens et artistes congolais pour les nombreuses oeuvres sociales et éducatives mais beaucoup moins sur la clef exceptionnelle de sa richesse.

Rencontre avec un personnage dont la simplicité n'a d'égale que le diamant... En lui-même.

Lors de son récent passage à Anvers, le diamantaire Andy Mputu nous a accordé une interview peu avant son départ pour l’Afrique du Sud. Issu d’une longue lignée de diamantaire,Il offre son éclairage sur le monde des pierres précieuses.

Portrait d’un trader qui se donne pour ambition de rendre le luxe accessible...aujourd’hui la magie du diamant vous ouvre ses portes… Nous vous souhaitons la bienvenue.

Bonjour Andy, merci de m'avoir accorder cette interview...
A.M. : Bonjour...

Tout d'abord pourriez-vous vous présenter ?
A.M. : Andy Mputu, Je suis diamantaire depuis presque 25 ans. Je suis marié et père de famille. Enchanté de faire votre connaissance !

Qu'est ce qui vous a orienté si jeune vers la magie du diamant ?

A.M. : Notre sous-sol est riche et il est opportun de rappeler que le centre du pays dont je suis originaire est riche en or et en diamant. De ce fait, tout jeune, j'arrivais a m'infiltrer dans les coulisses et, lorsqu'il s'agissait de diamants, je pus découvrir quelques secrets. Le virus de la pierre précieuse commençait a circuler sérieusement dans mes veines.

 

Comment en vient-on à vendre des diamants ?
A.M. : Le diamant, c’est une longue tradition familiale, je suis originaire du Kassaï et je représente la 3ème génération de diamantaire.

Justement, travailler dans le diamant, ça fait briller les yeux des filles non ?
A.M. : (Rires)... Pas que les yeux des filles… on assiste à une situation particulière : ce sont les hommes qui généralement achètent le diamant, en revanche, ce sont les femmes qui en sont les premières consommatrices. Le diamant fait rêver, c’est un vrai enjeu de séduction…

La qualité indispensable du diamantaire ?
A.M. : Etre en mesure de concilier quatre choses : Savoir Faire, Rigueur, Conservation des traditions, et le maintient de l’innovation !

Qu'est-ce qui fait la valeur d'une pierre ?
A.M. : Pour le diamant, les quatre principaux critères pour déterminer sa valeur sont les fameux 4C : sa forme de taille (en anglais "Cut"), son poids ("Carat/weight"), sa couleur ("Color") et sa pureté ("Clarity"). Pour les autres pierres de couleur, les rubis, saphirs et émeraudes, c'est davantage leur rareté, leur couleur, leur luminosité et leur provenance qui est déterminant.

Selon vous, qu'est-ce qui fait la beauté d'une pierre ?
A.M. : Si une pierre a de la vie, si elle dégage quelque chose. Mais c'est assez subjectif et cette perception peut être différente d'une personne à une autre...

Parlons un peu de votre passage en Belgique... Que se passe-t-il à la bourse du diamant à Anvers ?
A.M. : Il existe quatre bourses du diamant à Anvers, qui sont plus ou moins spécialisées dans le diamant brut ou taillé. C'est un lieu de rencontre, d'échange et de négoce de diamants, accessible uniquement par leurs membres. Pour être membre, il faut être parrainé par d'autres membres... Je suis l’un des quelques congolais à être membre de la Bourse du Diamant d’Anvers. C''est un véritable microcosme !

Quelle est la pierre la plus vendue en Belgique ?                          
A.M. : (Sourires)...Je dirais le diamant en ce moment. Les pierres de couleur sont un peu boudés par le grand public, mais cela peut changer.                                                                         
Le diamant est-il un bon placement ?
A.M. : Oui, c'est un bon placement à moyen et long terme, mais pas à court terme, à moins d'investir dans des diamants de couleurs (bleus, roses, jaune intense, etc...)

Et vous, quelle est votre pierre préférée ?
A.M. : Le diamant de couleur rose intense. Il faut la voir en vraie pour comprendre !

On vous prête l'intention d'acheter tout prochainement un avion présidentiel  d'ou le surnom AIR-FORCE-ONE ?
A.M. : (Sourires)... Mon jet privé me suffit. Du moins, pour l'instant.

Que pensez-vous des expulsions à répétition des citoyens congolais de l'Angola ?
A.M. : C'est triste et inamical... Ce qui me choque, c'est le zapping de la mémoire... A l'époque du feu le maréchal Mobutu, le Zaire était une terre d'accueil pour les ressortissants Angolais pendant l'interminable guerre (MPLA-UNITA-FLNA)... C'est une question de culture et de compréhension. Nos compatriotes contribuent de manière positive au développement de leur pays. Ils travaillent sans relâche et, bien souvent, dans des conditions difficiles. À ce titre, ils méritent le respect. Il ne faut pas les confondre avec les clandestins, qui sont une minorité.

Vous êtes intervenu, à plusieurs reprises, dans le cadre d'une médiation...
A.M. : La République d'Angola est comme ma seconde patrie. J'y ai été décoré et j'ai même un passeport diplomatique angolais. C'est un pays que j'aime et qui m'aime. Il faut un dialogue franc et constructif pour trouver une solution a ces expulsions arbitraires et dans des conditions inhumaines. Je souhaite qu'on aide ses ressortissants congolais à se relever. Ils ont, surtout, besoin de l'assistance financière du gouvernement congolais, de sécurité et de paix.

En parlant de paix... Que pensez-vous de la situation sécuritaire au Nord-Kivu ?
A.M : Le président a lancé un ultimatum clair et net. Il faut parvenir à une solution politique et diplomatique qui n'humilie personne afin d'éviter que le Congo replonge encore dans la guerre civile. Mes frères et soeurs du Kivu ont trop souffert, la paix n'a pas de prix  ! Il faut aller la chercher là où elle se trouve. J'ai confiance en la sagesse de notre président Joseph Kabila.

On connaît mal vos passe-temps...
A.M. : A Camfufu...(Rires)... C'est la zone, des que j'ai un temps libre, je regarde beaucoup la télévision, surtout congolaise via satellite. J'ai une petite chaîne hi-fi pour écouter les infos et de la musique. La musique afro-cubaine me ramène à mon adolescence. Je lis beaucoup. Ce sont généralement des ouvrages qui me sont recommandés par des amis et d'autres. Enfin, je fais du sport, je joue au basketball surtout, trois fois par semaine, de la gymnastique et de la culture physique. C'est la seule activité dont je ne peux pas me passer...

A SUIVRE...

Comments

[roger]

Ca fait un bail que je n'étais pas vu, je vois que ça avance bien en ce moment Bravo pour ta nouvelle vie. Roger. Tel: 00243/811444457