UDPS : Mubake à couteaux tirés avec le couple Tshisekedi !
Convoqué
par le Collège des Fondateurs de l’UDPS pour rendre compte de
l’évolution du parti, Valentin Mubake aurait brillé par l’absence. Il a
boycotté les travaux préparatoires du Ier Congrès de l’UDPS. Dans
l’entourage d’Etienne Tshisekedi, on ne se rappelle plus quand est-ce
que les deux hommes se sont vus pour la dernière fois. Des sources
laissent entendre que Madame Marthe, épouse de Tshisekedi, aurait eu
recours à ses muscles pour s’en prendre à Mubake. Apparemment, c’est le
je t’aime moi non plus.
Il n’y a point d’UDPS en dehors d’Etienne Tshisekedi. Celui-ci est
pour son parti ce que vaut Antoine Gizenga pour le PALU. C’est dire que
si l’on devait demander aux « parlementaires debout » de faire un choix
entre Tshisekedi et Valentin Mubake, ce serait comme le jour et la
nuit. Etienne Tshisekedi ou rien, entend-on souvent clamer les
‘’combattants de l’UDPS’’. C’est un peu à cela qu’on a assisté tout au
long du week-end à la paroisse Saint Dominique de Limete où se
clôturaient les travaux préparatoires du Ier Congrès de l’Union pour la
Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Les lignes ont bougé dans la
direction du parti. Les activités du Comité National de l’UDPS –ndlr
l’équivalant du Parlement- que dirige d’une main rigide Valentin Mubake
ont été suspendues, le samedi 27 octobre 2007, pour une durée
indéterminée par le Collège des Fondateurs, autorité morale et organe
suprême de ce parti. Le même Collège a reconduit Etienne Tshisekedi à
ses fonctions de président national de l’UDPS. Il faut voir par ces
décisions des signes prémonitoires de grands bouleversements attendus
lors du Congrès proprement dit. En aparté, plusieurs cadres de l’UDPS
se sont dits solidaires des mesures prises par le Collège des
Fondateurs. Mais comme on pouvait s’y attendre, Mubake n’est pas de
tempérament à pouvoir encaisser la décision suspendant le Comité
National. La preuve, c’est que Valentin Mubake n’était pas, le dimanche
28 octobre, à la cérémonie de clôture des travaux préparatifs.
Pourrait-il y être, lui qui, pendant un mois n’a pas pris part aux
travaux du Centre Béthanie ? Une absence aux travaux que d’aucuns
expliquent par la bataille rangée qui avait opposé le 22 septembre
dernier au temple de l’UDPS les partisans de Mubake à la garde
rapprochée de l’opposant historique. Les hommes de Mubake, si l’on peut
se permettre de les appeler ainsi, s’étaient enfuis avec des blessures.
Mais là n’est pas la cause principale. Car, des batailles comme celle
du 22 septembre, on en a vu à la 10ème rue/Limete. Entre les deux tours
de la présidentielle de 2006, Mubake s’était fait lunché. A l’époque,
Joseph Mukendi, un des hauts cadres de l’UDPS, avait minimisé
l’incident, préférant parler d’échauffourées liées à toute vie en
groupe. C’était tout de même compréhensible du moment que les cadres de
l’UDPS étaient écartelés entre l’idée d’apporter un soutien à l’un des
candidats du second tour de la présidentielle et la ligne
abstentionniste boycottiste du processus électoral.
Le fonds du problème serait la lutte sans merci pour le contrôle
de la présidence de l’UDPS. Mubake a été accusé de vouloir dédoubler la
commission préparatoire du Ier Congrès, de ne choisir comme délégués
des provinces que leurs proches, avec pour objectif d’obtenir du
Congrès le remplacement de Tshisekedi dont le poids de l’âge
constituerait un handicap pour assumer correctement les missions lui
confiées et conduire le parti à la prise du pouvoir politique. Faut-il
conclure que si Mbubake semble avoir perdu, avec ce qui s’est passé à
Saint Dominique, la bataille de la direction de l’UDPS, qu’il est
absolument exclu, mieux, ‘’auto exclu’’ du parti ? Le principe
d’exclusion ou d’auto exclusion, c’est selon, ne serait plus à la mode
chez Tshisekedi. La tendance, à voir l’ambiance qui a régné pendant les
travaux préparatoires, est au repêchage des partants. On peut, toutes
proportions gardées, dire que Mubake ne sera pas exclu de l’UDPS. Sauf
s’il prenait la suspension du Comité National pour un affront. Au PS
français, Laurent Fabius et tous ceux qui l’avaient suivi pour dire non
à la Constitution européenne, en contradiction du mot d’ordre de la
hiérarchie du parti, furent dégradés. Ils demeurent, néanmoins, très
influents. C’est ça la discipline du parti ou l’esprit du groupe. La
logique aurait exigé que les intérêts du parti passent avant les
ambitions et intérêts individuels ; et que l’individu se soumette au
groupe.