RDC: AU LIEU DE S'ATTAQUER A NKUNDA, KABILA PREFERE NOUS DISTRAIRE AVEC LES DESARMEMENTS DES MAI MAI ET CONSORTS...
La République démocratique du Congo (RDC)
s'est engagée samedi à Nairobi à élaborer pour début décembre un "plan pour
éliminer la menace" constituée par les rebelles hutus rwandais basés dans l'est
du pays et à lancer "d'urgence" des opérations militaires contre ces groupes.
Kinshasa "s'engage à préparer pour le 1er décembre 2007 un plan détaillé pour désarmer les ex-FAR/Interahamwe et éliminer la menace qu'elles constituent", affirme un document adopté dans la nuit de vendredi à samedi à l'issue d'une réunion entre les gouvernements congolais et rwandais destinée à adopter une "approche commune" pour ramener la stabilité dans la région des Grands Lacs.
Ce document a été signé conjointement par les ministres congolais et rwandais des Affaires étrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi et Charles Murigande.
Des représentants des Nations Unies, de l'Union européenne et des Etats-Unis ont ajouté leurs signatures en tant que témoins.
"Il sera demandé à la Monuc (Mission de l'ONU en RDC) de fournir un soutien pour la planification et la mise en oeuvre" de ce plan "en accord avec son mandat et ses moyens", précise le texte.
En outre, la RDC s'est engagée "à lancer d'urgence des opérations militaires pour démanteler les ex-FAR/Interahamwe" qualifiés dans le document d'"organisation génocidaire-militaire".
Le terme ex-FAR/Interahamwe désigne des rebelles hutus rwandais essentiellement regroupés au sein des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), créées en 2001.
Certains des rebelles des FDLR, estimés à environ 6.000 par l'ONU, ont participé au génocide rwandais de 1994, essentiellement dirigé contre les Tutsis, et qui a fait selon l'ONU environ 800.000 morts.
"Ces opérations devraient être conduites simultanément avec les opérations de démantèlement des autres groupes armés illégaux au Nord et au Sud-Kivu", provinces de l'est de la RDC ravagées par les violences, ajoute le communiqué. Les gouvernements rwandais et congolais appellent également le Conseil de sécurité de l'ONU à "adopter d'urgence une résolution mettant en place des sanctions contre les ex-FAR/Interahamwe et appelant tous les Etats Membres à s'opposer aux collectes de fonds, à la mobilisation et aux activités de propagande" de ces groupes. De son côté, le Rwanda s'est engagé à prendre "les mesures nécessaires pour sécuriser sa frontière et empêcher l'entrée ou la sortie de membres de tout groupe armé, en particulier de celui du chef de milice dissident (Laurent) Nkunda, et d'empêcher que toute forme de soutien - militaire, matériel ou humain - soit fourni à aucun groupe armé en RDC". Depuis la fin août, le Nord-Kivu est le théâtre de violents affrontements entre l'armée congolaise, qui y a massé quelque 20.000 hommes, et quelque 4.000 soldats insurgés ralliés au général déchu tutsi congolais Nkunda, considéré par plusieurs responsables congolais comme le cheval de Troie du Rwanda. L'engagement signé à Nairobi a été conclu à l'issue de discussions engagées après une réunion ministérielle de la Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs qui s'est tenue jeudi et vendredi dans la capitale kenyane.
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