Ça passe ou ça casse demain samedi: Gizenga à l’Assemblée nationale, Lumbi au Sénat !
La journée de demain samedi 1er décembre connaîtra une intense activité
parlementaire. Le Premier ministre se doit de convaincre les Députés que le
Budget 2008 qu’il leur a présenté, le mardi 27 novembre, compte tenu des
réalités spécifiques du pays, est le meilleur qui puisse exister pour faire
décoller la RD Congo. Antoine Gizenga devra surtout apporter un message d’espoir
aux 60 millions de Congolais qui n’ont plus foi en l’avenir.
Au Sénat, c’est
demain ou jamais pour Pierre Lumbi, ministre des Infrastructures, Travaux
Publics et Reconstruction, qui est dans l’obligation de faire passer cette
fois-ci, après le raté du mois d’octobre, son projet de loi sur le FONER.
Pour une fois de plus, les nerfs du Premier ministre seront mis à rude
épreuve. Ses oreilles vont entendre, des heures et des heures, les Députés lui
dire des choses qui ne lui feront, de toute évidence, pas plaisir. S’il avait
été donné à Antoine Gizenga de faire adopter le projet de Budget 2008 sans qu’il
n’ait à effectuer le déplacement du Palais du Peuple, rien ne l’y aurait
empêché. A-t-il de choix lui qui est l’émanation de l’Assemblée nationale,
laquelle est reconnue autorité budgétaire ? Ainsi va la démocratie. Demain
samedi 1er décembre, le Premier ministre est attendu de pied ferme par les
Députés de l’opposition qui trouvent à redire sur les grandes lignes du Budget
2008. L’exercice auquel Gizenga va se soumettre, bien que rassuré par une
écrasante majorité des Elus, est délicat. Délicat, parce qu’à ce qui ressemble à
une formalité ou une routine, il faut joindre le fond. Il faut convaincre et les
Députés et l’ensemble du peuple congolais qui doute de l’efficacité de l’action
de l’institution exécutive nationale. On a parlé de l’absence de vision. Normal
que, non pas au moyen de la rhétorique, de signaux clairs soient lancés en
direction de la population qu’il y a de bonnes raisons d’y croire.
Lumbi,
samedi ou jamais
Après la présentation, le 22 novembre dernier, du projet de
loi portant Protection et financement des réseaux routier, fluvial et lacustre,
le ministre des Infrastructures Travaux Publics et Reconstruction, Pierre Lumbi
Okongo s’est prêté aux préoccupations et critiques des Sénateurs, hier jeudi 29
novembre.
Près de dix sept sénateurs ont tourné et retourné le projet de
loi. Le ministre des ITPR, Pierre Lumbi, apportera toutes les garanties si les
objectifs du FONER sont réalisables. Ce sera demain samedi 1er décembre à 10
heures. L’une des préoccupations des Sénateurs a été les routes prioritaires et
les voies lacustre et fluvial. A la séance d’hier, Pierre Lumbi avait brossé la
situation générale des routes en République Démocratique du Congo. L’ensemble du
réseau routier national est long de 152.400 km. 58.385 km de routes sont
d’intérêt général, 86.615 km de routes d’intérêt local et 7.400 km de voies
urbaines. Le réseau se trouve à plus de 90 % dans un état de délabrement avancé.
D’où l’urgente nécessité de faire adopter le FONER. Lumbi a fait voir aux
Sénateurs que l’insuffisance et l’irrégularité chroniques des budgets nationaux
alloués au secteur routier constituent une cause majeure de cette dégradation
généralisée.
Peut-être que cette fois sera la bonne.
Car le projet de loi
sur le FONER avait été rejeté par un vote exprimé des Sénateurs. Il y a eu des
concertations entre les Bureaux de deux chambres du Parlement. Les choses sont
donc rentrées dans l’ordre.