RDCongo: 13 soldats tués dans la prise de Mushake, l'armée continue à avancer
Les Forces armées de la
République démocratique du Congo (FARDC) ont continué jeudi à
progresser contre les troupes insurgées au Nord-Kivu (est), après la
prise du village de Mushake qui s'est soldée par la mort d'au moins 13
soldats loyalistes.
Les FARDC ont également repris position jeudi à Nyanzale, une autre localité du Nord-Kivu, mais ont été confrontées à une forte résistance des troupes insurgées ralliées au général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda sur le front sud, a-t-on appris de source militaire et de l'ONU.
"Nous avons repris nos positions de Kikuku et Nyanzale", localités du territoire de Rutshuru situées à entre 100 et 130 km au nord-ouest de la capitale provinciale Goma, a déclaré le colonel Joseph Tokolonga, de la 9e brigade des FARDC.
Des sources militaires de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) ont confirmé cette information, tout en indiquant que la majorité des soldats insurgés qui avaient pris ces positions dimanche dernier les avaient quittées lors du redéploiement des FARDC ce jeudi.
A
Kinshasa, le président Joseph Kabila a promis de rétablir "rapidement"
la paix et la sécurité dans cette région où l'armée combat depuis
quatre jours les troupes insurgées, lors d'un discours jeudi sur l'état
de la Nation.
"Le gouvernement est déterminé à tout mettre en oeuvre pour rétablir rapidement et durablement la paix et la sécurité dans les deux territoires du Nord-Kivu encore en proie à des troubles", a déclaré le chef de l'Etat.
Le colonel Delphin Kahimbi, commandant en second des FARDC au Nord-Kivu, avait auparavant annoncé la mort de 13 militaires dans la prise la veille de Mushake. Un quatorzième soldat se trouvait selon lui dans un état critique.
Il a affirmé que les pertes dans les rangs des soldats insurgés ralliés au général Nkunda étaient "beaucoup plus importantes".
Depuis le début de l'offensive lancée lundi par les FARDC dans le territoire de Masisi, au nord-ouest de la capitale provinciale Goma, la Monuc, qui fournit un appui logistique à l'armée, a évacué 76 soldats loyalistes blessés.
Mercredi, après avoir copieusement pilonné Mushake, les FARDC se sont emparées du village et de toutes les collines alentour, avaient constaté des journalistes de l'AFP.
Joint, le porte-parole du Congrès national pour la défense du peuple (mouvement politico-militaire de Nkunda) a minimisé l'impact de la chute de Mushake, affirmant que les FARDC étaient entrées dans le village après le retrait des insurgés.
La semaine dernière, des journalistes de l'AFP s'étaient rendus à Mushake, alors occupé par des insurgés qui avaient affirmé y avoir un "état-major opérationnel". La quasi-totalité de la population du village avait déjà pris la fuite.
Joint jeudi sur les hauteurs de Mushake, le colonel loyaliste John Tshibangu a affirmé que ses hommes ne cessaient de gagner du terrain. De son côté, le colonel Kahimbi a estimé que l'armée pourrait être "dans la soirée" aux abords de Kirolirwe.
Laurent Nkunda dispose d'une base près de cette localité, où la Monuc a déployé des Casques bleus non loin d'un camp abritant quelque 14.000 déplacés, essentiellement tutsis, ayant fui les combats.
Depuis fin août, le Nord-Kivu est en proie à d'intenses combats entre les FARDC, qui y ont massé plus de 20.000 hommes, et quelque 4.000 soldats insurgés ralliés à Nkunda.
Tutsi congolais, Nkunda se pose en défenseur de sa communauté contre les rebelles hutus rwandais installés dans l'est du pays et refuse catégoriquement de déposer les armes en dépit d'appels répétés de Kinshasa, de la Monuc et d'intenses pressions diplomatiques, notamment américaines.
Le Nord-Kivu compte quelque 800.000 déplacés de guerre, selon l'ONU.