Les vérités selon Joseph Kabila, un an après son investiture !
J. Kabila: << Nous devons impérativement en finir avec la guerre (au Nord-Kivu) quoi qu'il en coûte. >>
Le
Président Joseph Kabila s’est adressé aux sénateurs et députés, ce
jeudi 06 novembre 2007. Dans son discours général sur l’état de la
nation, le président a souligné les grandes réalisations du
gouvernement notamment en matière de sécurité, de développement et de
relations internationales.
Le président Kabila a commencé son intervention par saluer la
«nouvelle culture politique» qui s’est instaurée en RDC. Elle est,
selon lui, «entretenue grâce au dialogue permanant entre gouvernants et
gouvernés et fondée sur la transparence dans la gestion». Il a ensuite
précisé que l’objectif de ce bilan n’était pas de mesurer l’approbation
de l’action du gouvernement mais de «vérifier si nos avancées vont dans
la bonne voie».
Le premier point passé en revue était en rapport avec la situation
sécuritaire dans le Nord et Sud Kivu, rappelant que pour lui la
construction de la paix est un «devoir sacré».
«La pacification du pays est acquise dans la quasi totalité du
pays. Sur les 145 territoires seuls le Rutshuru et le Masisi au Nord
Kivu, comptent encore en leur sein quelques foyers des tensions». Il a
rendu hommages aux soldats congolais, «je voudrais saluer le courage de
nos hommes et femmes en armes, ces héros souvent anonymes, et leur
renouveler la gratitude de la nation», tout en reconnaissant les
exactions commisses par certains d’entre eux et pour lesquelles il a
demandé des excuses et annoncé des sanctions.
Le président a condamné la violence des «groupes armés incontrôlés
à l’Est du pays». «Nous devons en finir impérativement et ça sera
bientôt chose faite quoi qu’il en coûte».
Joseph Kabila a poursuivi son intervention par la reforme déjà
commencée, du secteur sécuritaire pour ensuite annoncer des projets de
développement dans le domaine économique et social, inclus dans son
programme des cinq chantiers, notamment l’annonce d’une exploitation
pétrolière conjointe avec l’Angola, dans le bassin central et la
création des deux nouvelles universités à Kindu et à Bukavu.
Dans le domaine économique, il a relevé la reprise économique et la
stabilisation du cadre macro-économique mais surtout il a mis l’accent
sur la coopération avec la Chine. «On a aujourd’hui une coopération
exemplaire avec la Chine», «pour la première fois dans notre histoire,
le peuple congolais pourra enfin voir à quoi aura servi son coblat,
nickel ou cuivre».
Il s’est longuement exprimé sur la réforme du secteur judiciaire
«pierre angulaire de l’état de droit», qui fait «cruellement défaut».
Pour lui, accomplir cette réforme est «une priorité absolue».
«Il est temps que les décisions de justice deviennent justes». «La
RDC n’est pas une république des juges, les juges doivent répondre au
peuple».
Néanmoins il a précisé que pour y parvenir «il ne faut pas une
révision constitutionnelle», comme la majorité présidentielle de
l’assemblée l’avait souhaité il y a quelques semaines.
Le président a aussi évoqué la lutte contre la corruption, la décentralisation et «perversion des mœurs».
Il a fini son discours en affirmant que «notre pays se trouve à un
virage unique de son histoire et on est prêt pour le décollage».