LA GUERRE DU KIVU : Joseph Kabila... gaffes, manquements ou complicité ?
Depuis le début de son mandat en fin 2006, le président de la République proclamait << FINI LA RECRÉATION >>, la situation sécuritaire au Nord-Kivu était au centre du discours du Président Joseph Kabila, et devant les parlementaires le 06 décembre, le président avait promis d'écraser le dernier mouvement armé et a même donné des délais.
Joseph Kabila a, contre toutes les attentes de la communauté internationale, privilégié la voie de la guerre. Depuis le mois de septembre à décembre 2007.
Kabila qui a massé près de 25.000 hommes au Nord-Kivu contre quelque
4.000 insurgés, avait lancé le 3 décembre une vaste offensive contre
les troupes de Nkunda, après trois mois d'affrontements réguliers dans
la région.
Les soldats loyalistes avaient bien progressé les premiers jours autour de Sake, puis s'étaient emparées avec plus de difficulté de Mushake et de Kingi, respectivement à 10 km à l'ouest et au nord de Sake.
Un cadeau tombé du ciel pour les insurgés
A la fin de l'année 2007, le CNDP de Nkunda bâtard est toujours la. Bien plus, au lieu de se débarrasser des insurgés, l'armée de Kabila a pris une sévère raclée deux jours seulement apres la prise de Mushake, les troupes insurgées de Nkunda ont lancé une
attaque surprise et se sont emparées en quelques heures de deux
localités du territoire de Masisi, Mushake et Karuba, situées à environ
40 km au nord-ouest et à l'ouest de Goma, infligeant un cinglant revers
à l'armée de Kabila.
L'avancée fulgurante des troupes insurgées a entrainé une fuite désordonnée de soldats de différentes brigades débordés, laissant derrière eux, les armes lourdes et munitions aux rebelles de CNDP de Nkunda.
Urgent: l'occupation du Nord-Kivu
Après l'échec cuisant de son armée, Joseph Kabila manifeste la volonté de s'engager dans le processus de négociation avec le CNDP de Nkunda et autres partis politiques pro-rwandais ( RCD, ) pour trouver une solution au Nord-Kivu et sauver sa face aux yeux du monde entier. Le gouvernement Gizenga II qui continue a tâtonner, qui travaille au jour le jour sans programme a brillé par des fuites en avant en disant que la négociation avec le CNDP de Nkunda était devenue une question de la région. Donc, le processus de négociation avec le CNDP de Nkunda est jusqu'à présent un échec.
Le nouveau pouvoir se cherche encore sans beaucoup d'améliorations. Les conséquences bonnes ou mauvaises touchent tout le monde.
En matière de sécurité, il faut signaler l'accord de Nairobi qui prévoyait le désarmement des Forces démocratiques de libération du Rwanda ( FDLR ), mais non pas le CNDP de Nkunda .
Les Tutsis... reviennent en force !
Pourquoi toujours cette partie du territoire national ? Les protagonistes autant
que les tireurs de ficèles nous disent-ils la vérité ? Enfin, qui va participer à cette conférence et pour
quel rôle précis ?
En réalité, toutes ces questions se résument en une seule
: la RD Congo a-t-elle encore une existence comme Etat, Nation et peuple
? Une question cruelle, soulevée par une foule d’interrogations qui hantent
les Congolais depuis bientôt une semaine : que s’est-il réellement passé à
Mushake ? Comment plus de 20 milles hommes de troupes ont-ils pu perdre ce
précieux verrou et imposer à tout un pays une si cruelle humiliation ? Enfin, la
RDC avait-elle les moyens d’une approche qui eut pu faire la différence ?
Le
soutien du Rwanda n’explique pas tout. Il est d’ailleurs symptomatique qu’aucun
officiel ne se soit aventuré sur ce terrain. Comme si tout le monde découvrait
soudainement que le mal était ailleurs, connu, assumé.
La conférence sur la paix et la sécurité
dans le Kivu telle qu’elle est préparée marque une nette remontée en selle des
tutsi rwandais partisans des thèses du dissident Laurent Nkunda apparemment en
quête de légitimisation de sa démarche.
Une mascarade... Ruberwa fait exception et ça inquiète
L’ancien vice-président de la République en charge de la Défense et sécurité
continue à garder ses bureaux, sa garde rapprochée n’a jamais été ni désarmée ni
brassée comme c'est fut le cas avec les éléments armés de Bemba. Et il entreprend des tournées à travers le monde en quête de soutiens à
la cause des Banyamulenge. Ses accointances avec le général déchu Nkundabatware
ne cessent d’inquiéter les RD-Congolais.
On pouvait reconnaître facilement, sur les images de différentes chaînes de
télévision, les têtes couronnées de l’espace Kivu avec surtout une bonne
fourchette des Tutsi, notamment Azarias Ruberwa qui signe sa rentrée
politique après des déclarations faites à partir des USA, Bizima Karaha, le «
revenant » le sénateur Nyarugabo et tant d’autres compatriotes
rwandophones.
Chose curieuse, à travers ce forum où « chacun peut venir
dire tout ce qu’on veut », à en croire Vital Kamerhe, on a l’impression que ce
nouveau schéma entend légitimer les négociations prônées par Laurent Nkunda et Azarias Ruberwa.
Car, s’il faut que chaque ethnie congolaise qui se sent “menacée” emprunte la
voie des armes pour faire entendre sa voix, il y a vraiment lieu de se demander
à quoi ressemblerait la RDC si les 400 ethnies empruntaient la même voie que les
Tutsi.
Deux poids, deux mesures...
Aujourd’hui c’est la régression au Congo alors que c’est un pouvoir élu qui devrait
prendre en compte les préoccupations de la population plus que les anciens
régimes issus des coups de force. Il y a beaucoup de cas de malversations comme
le marché des minerais etc...
Pour ce qui est de la situation des droits de l’homme, elle ne s’est pas du tout
améliorée. Des violations systématiques des droits de l’homme orchestrées par le
régime de Kabila à travers la garde présidentielle ( GSSP ) et la Police
Nationale sont enregistrées au quotidien. En plus, 80% des cas de violations des
droits de l’homme sont commis par les membres de la GSSP.
Le cas de Jean-Pierre Bemba, le président du MLC en est
l'illustration parfaite. Après le départ en exil de Bemba, on a assisté à une chasse à l’homme à
l’encontre des ressortissants de la province de l’Equateur considérés
collectivement comme des partisans du leader du MLC. Début janvier dernier, 134 adeptes du
mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo sont abattus dans plusieurs villes
de la province du Bas-Congo. Motif : ils ont contesté l’élection du gouverneur
PPRD de la province au cours d’une manifestation pacifique.
Pour la
première fois dans l’histoire du Congo, les forces de sécurité de Kabila ont séquestré cette année plus d'une cinquantaine de journalistes, près de 60% de ces cas (assassinats, agressions, emprisonnements, menaces,
censures et pressions diverses) et 163 cas d'attaques diverses contre les journalistes et contre les médias ont été
enregistrés.
La question que tout le monde se pose; pourquoi Joseph Kabila aujourd,hui offre la tribune à nkunda << un bandit >> pour parler de son état ethnique à créer si jamais le
gouvernement lui refusait l'autonomie. Nous devons nous poser des questions à
savoir pourquoi le président kabila a ouvert l'hostilité contre Nkunda tout en
sachant très bien que le Congo n'a pas une armée mais plutôt des bandes armées ?
Pourquoi il s'est précipité de mettre sur pied ce forum où nkunda et son équipe
participeront ? Pourquoi il a à plusieurs reprises négocié avec nkunda sans le
quitus du gouvernement ? Le problème du kivu concerne tous les
congolais, ce n'est pas un problème des kivutiens seuls. Le problème territorial
est un problème national.
Le seul moyen de nous sortir de cet état de pauvreté et de la faiblesse notoire,
c'est nous organiser. La grandeur d'un état se mesure par rapport à son
organisation. Il y a des causes endogènes qui nous mettent dans cette situation
de faiblesse et de médiocrité qu'il faut absolument éradiquer. C'est le moment.
Mes frères et soeurs congolais... Nous ne devons rien attendre de cette mascarade de conférence sinon de nous mêmes.
Losako