RDC, l’absence d’une réelle Opposition inquiète !
La République Démocratique du Congo est plongée depuis quelques temps dans un marasme multiforme. D’une part, des grèves dans pratiquement tous les secteurs publics, la guerre dans la partie Est du pays… D’autres part, la conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, présentant une lueur d’espoir pour les Congolais, tarde jusqu’à ce jour à décoller.
Face à tous ces problèmes, l’on se pose la question sur le rôle que devrait jouer l’Opposition politique en RDC.
Nous nous sommes bien rendus compte de la léthargie dont souffre cette Opposition. Jusque là, l’on dénombre moins de dix Congrès organisés par les membres de la gauche. Quelques figures emblématiques comme Etienne Tshisekedi, Jean-Pierre Bemba ont pratiquement fait défection sur la scène politique. Le premier, malgré ses récentes campagnes effectuées en Afrique du Sud et aux Etats-Unis, semble bien être abattu par le départ de certains de ses lieutenants comme Valentin Mubake, et aussi par le poids de l’âge. Et le second, qui jusque là ne dévoile toujours pas son vrai statut d’exil politique. C’est la forme que présente l’opposition de la RDC aujourd’hui. Etant donné que toute la population n’est pas de la majorité, le rôle de l’opposition aurait été d’encadrer le reste de cette population.
Elle tente de soulever la voix au parlement, mais celle-ci est rapidement étouffée par la majorité. Il est de notre vécu quotidien, les coupures intempestives du courant électrique, l’insuffisance d’alimentation d’eau potable, sous l’œil lourd du Gouvernement. L’occasion faisant le larron les opposants pourraient en profiter pour sensibiliser la population. Les appels à la grève dans les secteurs publics et la fameuse aventure du général dissident Laurent Nkunda, les laisseraient-ils indifférents ? Au moment où le peuple a plus besoin de cette Opposition, elle se tait comme si son travail se limitait aux campagnes électorales. Nos opposants politiques doivent se servir de l’exemple d’autres opposants, tels que feu BENAZIR BHUTTO. L’on se rappellera que son retour au Pakistan, après une décennie passée en exile, a coïncidé avec l’état d’urgence décrété par le Président PERVERS MUSHARAF.
Celui-ci, par le fait de vouloir abroger l’ancienne constitution a provoqué des émeutes. Mme BHUTTO, populaire à son départ simplement parce qu’elle avait pris le risque de pousser les Pakistanais à dire non, et à se révolter. Où sont alors passés ceux qui levaient les deux doigts en signe de victoire ? Notons que les églises, écoles, universités, associations, organisations non gouvernementales, sont aussi en grande partie des oppositions ignorées. L’office du pasteur ne doit pas s’arrêter au miracle, à la prospérité, et à ne rien dire pour s’opposer face à des injustices. Cela nous laisse penser au fait que le congolais ait perdu son sens de l’opposition.
Par ailleurs, les improvisations des demi- terrains et des augmentations illicites du coût de transport en commun, sous le regard inactif voire passif des congolais craignant ne pas avoir accès à bord des bus ou d’être en retard à leur poste de travail sont des faits qui pouvaient pousser à la contestation.
Chris Mumpakani/CP