Condoleezza Rice pour un partage du pouvoir au Kenya
La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a prôné, lundi à Nairobi, un partage du pouvoir et une grande coalition de gouvernement entre les protagonistes de la crise kenyane. Cependant, Nairobi a refusé toute ingérence extérieure dans la crise kenyane. Cette opposition un peu voilée à la visite de Rice fait dire à plus d’un analyste que le pouvoir en place veut empêcher à la communauté internationale de se rendre compte des irrégularités enregistrées lors de la présidentielle du 27 décembre.
Après son arrivée hier lundi à Nairobi, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a insisté sur la nécessité d’un « véritable partage du pouvoir » et d’une « grande coalition » de gouvernement entre les camps du président Kenyan Mwai Kibaki et de son rival Raila Odinga afin de sortir le Kenya de la crise post-électorale.« Il y a besoin d’un accord de gouvernance qui permettra un véritable partage du pouvoir et une grande coalition de gouvernement », a déclaré Mme Rice lors d’un point de presse à Nairobi à l’issue d’un entretien avec le médiateur de l’Union africaine (UA) dans cette crise, Kofi Annan.
Selon la secrétaire d’Etat américaine, il est opportun que les deux protagonistes kenyans mettent la bouchée double pour signer un accord de gouvernance et trouver une solution politique à la crise kenyane.
« Je pense que les progrès accomplis jusqu’ici montrent qu’une solution peut être trouvée à la question de la gouvernance », a-t-elle estimé avant d’ajouter que les Kenyans attendent que leurs dirigeants dépassent leurs différends et mettent sur pied un gouvernement.
A en croire AFP, Mme Rice a, par ailleurs, souligné que sa mission à Nairobi était soutenue pleinement par toute la communauté internationale qui tient à la stabilité du Kenya et à la mise en place d’un gouvernement légitime dans ce pays de l’Afrique de l’Est .
CACHER DES IRREGULARITES
Dimanche, le gouvernement kenyan avait réitéré son refus de toute ingérence extérieure dans le règlement de la crise, dans une allusion voilée à la visite de Mme Rice. En tournée en Afrique, le président américain George W. Bush avait assuré dimanche à Dar es-Salaam (Tanzanie) qu’il ne voulait pas «imposer» une solution à la crise kenyane.
Evoquant cette polémique, l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan a déclaré que « personne n’allait imposer une solution aux Kenyans ». C’est dans ce contexte que M. l’ancien patron de l’Onu a indiqué qu’il y a des dirigeants politiques kenyans qui sont mécontents de l’intervention de la communauté internationale dans la crise qui prévaut actuellement au Kenya.
De l’avis de certains observateurs, en refusant toute ingérence extérieure dans le règlement de la crise Kenyane, Nairobi veut empêcher à la communauté internationale de se rendre compte des irrégularités enregistrées lors de la présidentielle bidon du 27 décembre denier qui a plongé le Kenya dans une crise coûtant la vie à plus de 1.000 personnes et faisant environ 300.000 déplacés. Et cela sans oublier tous les cas d’abus des droits humains et d’impunités observés au cours de ces tristes événements, ont-ils conclu. Le potentiel