Marchands d’illusions !
Il va faire exactement deux mois depuis que les travaux de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement des provinces du Nord et Sud-Kivu ont été clôturés. Seulement, sur le terrain, les compatriotes de cette partie de la République Démocratique du Congo sont loin de trouver leur quiétude des années Mobutu. Il n’y a ni paix, ni sécurité et encore moins un début d’action pour le développement. Parce qu’après un calme relatif observé en janvier suite à l’instauration d’un cessez-le-feu, du reste, arraché à la fin de la conférence, les bruits de Kalachnikov ont repris à l’Est du Congo-Kinshasa.
La Monuc, éternel observateur inactif, ne cesse de faire son habituel décompte macabre des victimes civiles innocentes.
En effet, depuis la semaine dernière, en tout cas, les affrontements ont repris. Quand bien même on atténue pour parler d’accrochages entre groupes armés.
A en croire M. Jean-Paul Dietrich, porte-parole militaire de la Monuc, au Nord et Sud-Kivu, des affrontements sporadiques entre différents groupes armés se sont poursuivis la semaine dernière. Ils ont opposé, soutient-il, des combattants Maï-Maï des Patriotes résistants congolais (PARECO) aux éléments irréductibles de Nkundabatware Laurent dans plusieurs localités du territoire de Masisi, à environ 50 Km au Nord-Ouest de Goma.
Pas plus tard que les lundi et mardi de cette semaine, d’autres tirs ont été signalés entre les éléments du CNDP de Nkunda et ceux de PARECO à Moheto, Kanzenze et Kahanga, au Nord de Masisi. Puis, entre CNDP et ‘‘Cobra’’ à Ngingwa, Busheke et Kiluku, à environ 40 Km au Sud-Ouest de Goma. A ce jour, on a déjà recensé plus d’une centaine d’accrochages dans le Nord-Kivu, impliquant le plus souvent les Maï-Maï et le CNDP.
Au regard de cet état des lieux, il n’y a pas mille manières de dire que l’acte d’engagement de Goma a volé en éclats. Fini donc les illusions d’un désengagement progressif des troupes sur le terrain. Même si la Monuc a mis sur pied un ‘‘dispositif’’ opérationnel pour surveiller le cessez-le-feu sur terrain, rien n’augure des lendemains meilleurs.
La conférence de Goma n’aura pas servi à grand-chose. La paix ou mieux, le cessez-le-feu a été imposé par les puissances extérieures comme c’était le cas pendant le dialogue ‘‘intercongolais’’.
La dynamique interne faisant toujours défaut, la paix imposée ne fera jamais long feu.