RDCongo: échauffourées au Bas-Congo, six morts et sept blessés
Six civils ont été tués et sept grièvement blessés vendredi au cours d'échauffourées entre la police et des adeptes d'un mouvement politico-religieux au Bas-Congo, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de source hospitalière.
Adeptes de Bundu dia Kongo (BDK), ces personnes ont été tuées lors d'affrontements à Luozi, cité située à plus de 150 km au sud-ouest de Kinshasa, ont affirmé les responsables de l'hôpital général de Luozi.
Plusieurs témoignages d'habitants recueillis indiquent que ces incidents se sont produits après que la police avait renforcé sa présence dans cette cité d'environ 50.000 habitants, où trois civils ont été brûlés vifs cette semaine par des inconnus présentés comme des adeptes de BDK.
Les éléments de la police, chargés de renforcer la sécurité, sont arrivés à Luozi jeudi en début de soirée en provenance de Kinshasa.
Selon le vice-gouverneur du Bas-Congo, Deogratias Nkusu, la situation a dégénéré quand les adeptes de BDK, rassemblés jeudi soir devant leur quartier général, ont commencé à lancer des pierres sur des policiers.
Des témoins ont indiqué que la police avait d'abord fait usage des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants avant d'ouvrir le feu.
Ces troubles ont perturbé l'activité à Luozi où les écoles ainsi que le petit commerce sont restés fermés.
La tension était toujours vive vendredi soir à Luozi, en dépit d'un calme apparent.
Le chef spirituel de BDK, le député national Ne Muanda Nsemi, a déclaré vendredi soir sur les antennes de la radio Okapi être "victime d'un complot" visant à déstabiliser son mouvement.
Début janvier, cinq civils avaient été tués, fauchés par un véhicule de la police qui tentait de s'échapper face à une menace des adeptes de BDK à Seke-Banda (Bas-Congo).
En janvier 2007, des échauffourées entre forces de l'ordre et adeptes de cette même secte tribale avaient fait plus de cent morts dans quatre villes du Bas-Congo où BDK est très actif.