Le Bas-Congo bascule dans l’horreur... le régime de Kabila sème la terreur dans la région.

L’Assemblée provinciale du Bas-Congo a décortiqué vendredi, en plénière, le rapport de sa « Commission d’information » qui vient de boucler son enquête sur l’affaire des fosses communes à Sumbi, dans le territoire de Seke-Banza, dans le district du Bas-Fleuve. Selon les données contenues dans un document de 4 pages, 40 corps avaient été exhumés de 5 cimetières de la localité précitée, il y a 50 jours, par des éléments de la police nationale, ce qui fait croire au « fameux » massacre des adeptes de Bundu dia Kongo à la fin du mois de février et au début de celui de mars 2008.

Afin d’approfondir le dossier, les députés provinciaux se proposent de mettre sur pied une commission d’enquête. Mais déjà le week-end dernier, c’était l’effervescence à Matadi et au Bas-Fleuve, où les révélations de la commission d’information de l’Assemblée provinciale étaient commentées en sens divers. Car, dans la foulée, le député provincial Roger Manuana, originaire de Seke-Banza, a déposé une motion d’information dans laquelle il a donné des détails sur les 5 fosses communes.

Pour une commission d’enquête élargie

Des analystes des affaires politiques congolaises pensent qu’au lieu de laisser l’Assemblée provinciale du Bas-Congo enquêter seule, les autorités nationales installées à Kinshasa feraient mieux de se saisir du dossier et de mettre sur pied une commission d’enquête élargie. Celle-ci pourrait comprendre aussi bien des représentants du Sénat, de l’Assemblée Nationale, du Gouvernement, de l’Assemblée provinciale et du gouvernement provincial du Bas-Congo, de la Police nationale, de l’Agence Nationale de Renseignements, de la Société Civile que de la Monuc.

Une telle initiative parait d’autant fondée que le travail de l’Assemblée provinciale du Bas-Congo se situe dans la droite ligne de celui de l’Assemblée Nationale, où la question orale du député Kiakwama avait donné lieu à un débat houleux au sujet de la répression des manifestations de Bundu dia Kongo par les forces de l’ordre, après sa propre lecture des faits et ses conclusions, la réplique du ministre de l’Intérieur et les explications de Ne Muanda Nsemi, chef spirituel de Bundu dia Kongo.

Qu’on le veuille ou non, l’affaire Bundu dia Kongo est en train de se muer en affaire d’Etat. Le vœu le plus cher est que la vérité puisse éclater en ce qui concerne l’existence ou non des fosses communes non seulement à Seke-Banza, mais aussi à Luozi. Pour une bonne gestion de l’enquête, il est à souhaiter que son comité de pilotage soit tenu par des personnalités suffisamment responsables et crédibles, capables de transcender leur tendance politique au profit de l’intérêt national.

En définitive, s’il y aura de mauvaises nouvelles à « l’atterrissage » , il vaudrait mieux les précéder plutôt que de les subir. Et au besoin, s’il y a des sanctions à distribuer contre ceux qui auraient mal planifié et exécuté les tâches de « rétablissement de l’autorité de l’Etat » au Bas-Congo, on ne devrait pas hésiter à le faire. Persister à nier des faits qui seraient, par malheur, confirmé par la commission d’enquête provinciale ou élargie, aurait pour conséquence néfaste de créer une fracture difficile à réparer entre les populations autochtones et les autorités provinciales d’une part, et d’autre part, entre les mêmes populations et le pouvoir central. La carte de la transparence serait plus payante que celle de la cachotterie. Mais, on doit la jouer au bon moment. O.M/Le Phare

Comments

[kongolais]

Bjour, juste pour vous dire qu il n'était pas très juste d'illustrer vos articles avec des photos anachroniques, qui proviennent de la propagane de l'apareco.