La RDC peut nourrir deux milliards de personnes / La Croix-Rouge assiste 700 familles victimes de violences au Bas-Congo...
La République démocratique du Congo (RDC) peut nourrir plus de deux milliards de personnes au monde avec son potentiel agronomique exceptionnel et la superficie inégalée de ses terres agricoles en Afrique, a affirmé un représentant du ministère wallon de l'Agriculture à Kinshasa, Alain Hiart.
Selon M. Hiart, seuls 10 pc des superficies agricoles en RDC sont mises en valeur et les rendements à l'hectare s'apparentent à ceux des pays du Sahel, nettement plus arides. La superficie totale de la RDC est de 2.345.000 km2, soit 78 fois celle de la Belgique.
Mais seule une infime portion du territoire est cultivée -et encore, avec des techniques souvent artisanales. Le projet de code agricole en RDC dispose de 80 millions d'hectares de terres arabes, soit la deuxième surface de terres cultivables au monde après le Brésil. La diversité des climats et le réseau hydrographique ajoutés à ces potentialités agricoles permettront à la RDC de pratiquer une gamme variée de cultures et de rente, a expliqué lundi M. Hiart.
La Croix-Rouge de République démocratique du Congo (CRRDC) a annoncé mercredi avoir assisté 700 familles dont des habitations ont été détruites lors des affrontements qui ont opposé en mars la police et une secte politico-religieuse au Bas-Congo (ouest). Quarante-trois personnes, dont 34 civils, auraient été tués fin avril dans une série d'affrontements entre des éléments du chef rebelle Laurent Nkunda et des miliciens locaux Maï Maï au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, a rapporté l'ONU mercredi.
La distribution de "kits familiaux" - comprenant bâches, couvertures, vêtements, produits d'hygiènes, ustensiles de cuisine et de jardinage - s'est déroulée du 1er au 5 mai sur dix sites, dans les territoires de Luozi, Seké-Banza, Tshela et Lukula, avec le soutien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
"Les actions de la CRRDC et du CICR visent à assister et protéger les victimes de violence et à atténuer les souffrances des plus vulnérables", souligne un communiqué conjoint des deux organisations, qui insistent sur le caractère impartial de leur démarche, purement humanitaire.
Fin février et début mars, de violents affrontements ont opposé la police et le mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo (BDK) au Bas-Congo, entraînant une répression brutale des forces de l'ordre, qui ont systématiquement incendié des lieux de cultes du BDK et des maisons habitées par ses adeptes ou sympathisants supposés.
Pour le gouvernement, le bilan de ces violences est de 27 morts, alors que des députés de l'opposition estiment que 100 à 300 personnes ont été tuées. Le bilan serait de plus d'une centaine de morts selon des sources onusiennes contactées par l'AFP.
RDCongo: des combats entre groupes armés auraient fait 43 morts fin avril
"Selon des informations locales, 34 personnes civiles et 9 éléments des Pareco (Patriotes résistants congolais, groupe Maï Maï) auraient été tués lors des affrontements", a déclaré le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich, porte-parole militaire de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), au cours d'un point presse à Kinshasa.
Ces combats "ont opposé des éléments du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda) aux Pareco entre le 20 et le 28 avril 2008 dans les localités de Rurere, Bokombo et Mashango", situées en territoire de Walikale, à environ 100 km au nord-ouest de la capitale provinciale Goma, a-t-il poursuivi.
"Le processus de vérification de ces incidents a commencé", a-t-il dit, indiquant n'avoir pas d'autres informations sur ces affrontements pour le moment.
Le lieutenant-colonel Dietrich a rappelé que le 24 avril, une patrouille de Casques bleus en mission dans la région de Mashango avait "été prise dans des échanges de tirs entre les éléments du CNDP et ceux des Pareco".
Cet incident n'avait pas fait de victime et les belligérants avaient regagné leurs positions respectives après une intervention du commandant local des forces de la Monuc, a-t-il affirmé.
Une semaine plus tard, dans le territoire voisin de Rutshuru, une patrouille des Forces armées congolaises (FARDC) "a été prise sous le feu par des éléments des Forces armées de libération du Rwanda (FDLR, rebelles hutus rwandais)", a-t-il indiqué, ajoutant que des accrochages similaires s'étaient répétés le 5 mai dans la même zone, non loin de la frontière ougandaise, provoquant des déplacements de populations.
"Ces regrettables affrontements, bien que constituant des violations du cessez-le-feu (conclu en janvier à Goma entre groupes armés congolais des Kivu), dénoncés par la MONUC, n'ont pas remis en cause les accords de Goma", a tenu à préciser le porte-parole.
Le 23 janvier à Goma, tous les groupes armés congolais des Nord et Sud-Kivu avaient signé des "actes d'engagement" - le même pour chacune des provinces - qui prévoyaient un cessez-le-feu immédiat et un retrait progressif de tous les belligérants des lignes de front.
Au Nord-Kivu, les accrochages sont quasi-quotidiens et en dépit du lancement du programme Amani, de mise en oeuvre des actes de Goma, aucun des groupes armés n'a cédé un pouce de terrain ni commencé à démobiliser ses troupes, soit plus de 4.000 éléments pour le CNDP et plusieurs milliers de combattants issus de différents groupes Maï Maï.
La province compte actuellement 847.000 déplacés internes, dont plus de 500.000 ont été forcés d'abandonner leurs villages au cours de vagues de violences depuis décembre 2006, selon l'ONU.