Bemba : des pressions croisées sur les Belges ! Bemba - Louis Michel même avocat...même combat ?
Le Commissaire européen, le belge Louis Michel a dit dimanche à RTL-TVI ''Jean-Pierre Bemba voulait s’inscrire dans le cadre des institutions congolaises.''
D’un côté les bembistes qui ont décidé de gagner la rue à Kinshasa ce samedi 31 mai pendant que les avocats de la défense tentent d’obtenir une liberté sous caution de Jean-Pierre Bemba, de l’autre, les Ong de droits de l’homme et l’accusation qui poussent à ce que la procédure suive son cours devant la CPI. Dans tous les cas, la semaine s’annonce de tous les enjeux.
Une semaine après, l’arrestation de Jean-Pierre Bemba n’a pas quitté le devant de l’actualité. On en parle toujours comme si l’événement venait de se dérouler il y a, à peine, quelques heures. Signe que l’information est intéressante et que la densité événementielle détermine sa sélection et son choix. Bemba restera sous les feux de l’actualité aussi longtemps que durera son procès. Les avocats de la défense sont allés en appel pour obtenir la libération sous caution du président national du Mouvement de Libération du Congo (MLC).
La nature de la caution n’a pas été définie. Ce pourrait être une faramineuse somme d’argent, il semble que Bemba soit né avec une cuillerée d’or dans sa bouche ; la Belgique pourrait aussi apporter des garanties que Bemba ne prendrait pas la fuite ; en tout cas, ces derniers jours, les fanas débordent d’imagination.
Les attentes des bembistes, par rapport à la justice belge, démontrent qu’ils ont beaucoup de considération pour leur leader. Son potentiel politique au pays demeure intact. Il reste que pour la CPI, Jean-Pierre Bemba est un criminel de guerre qu’il faut garder en détention. La justification que l’on donne est que les crimes commis en Centrafrique sont tellement graves que les suspects ne peuvent jouir de la liberté de mouvement. Ainsi se dessine une véritable bataille juridique mettant aux prises, d’un côté les bembistes contre, de l’autre, la CPI soutenue par les Ong de droits de l’homme.
Les limites du recours à la rue
Les marches de soutien pro Bemba sont suspendues dans son fief de l’Equateur sur ordre du Gouverneur José Makila. Le Gouverneur de l’Equateur craint des dérapages. Il a peur que les ressortissants Belges, très nombreux dans la province, fassent les frais de certains extrémistes. Ç’aurait été en Afrique du Sud, les autorités laisseraient les bandes de gangs s’attaquer sauvagement, sans la moindre inquiétude, aux étrangers. En suspendant les manifestations d’appui à Jean-Pierre Bemba, José Makila sait se mettre au dessus de la passion. L’arrestation de Bemba, ne finit-on pas de dire, ferra de victimes. Mais les Belges, qui ont choisi le Congo comme deuxième patrie, devraient exiger des comptes à l’Etat belge qui les expose facilement avec des agissements teintés d’affairisme.
A Kinshasa, une marche a été annoncée pour demain samedi 31 mai. Les organisateurs entendent montrer à la face du monde que Bemba a réellement une base dans la capitale rd congolaise. Mais Bemba s’est engagé à coopérer pleinement avec la justice internationale, à ne pas faire obstruction à l’enquête qui doit suivre son cours normal. Cette coopération ne se traduirait-elle pas, dans une moindre mesure, par la démobilisation de la base ?
O.M/La Prospérité