RDCongo: le Conseil de sécurité appelle au désarmement des milices dans l'est
Une mission du Conseil de sécurité de l'ONU, en visite dimanche à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a appelé une nouvelle fois au désarmement des milices et groupes armés sévissant dans l'est du pays, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Le Conseil exige le désarmement des milices sur le terrain dans cette région, qui doit être mené par le gouvernement et l'armée, et si on le lui demande, la Monuc (Mission de l'ONU en RDC) pourra apporter son appui", a déclaré dans la matinée le chef de la délégation, l'ambassadeur français Jean-Maurice Ripert.
"Si ça doit passer par plus de pression, voire par des opérations militaires, alors le Conseil de sécurité de l'ONU adaptera le mandat de la Monuc. Pour l'instant, le mandat, c'est le soutien (...) aux autorités congolaises pour améliorer la situation sécuritaire", a-t-il ajouté plus tard, après avoir visité un camp de déplacés proche de Goma, capitale du Nord-Kivu.
Il a également insisté sur la "nécessaire coopération de la RDC avec ses voisins et notamment le Rwanda".
Deux processus de paix sont actuellement en cours dans la région: celui de Nairobi, qui vise le rapatriement au Rwanda de plus de 6.000 rebelles hutus rwandais sévissant dans l'est congolais et dont certains ont participé au génocide rwandais de 1994, et celui de Goma, pour le désarmement des milices congolaises.
En janvier 2008 à Goma, tous les groupes armés congolais des provinces du Nord et Sud-Kivu ont signé un cessez-le-feu et se sont engagés à désengager puis désarmer leurs troupes sur le terrain, dans le cadre d'un programme appelé "Amani" (paix, en langue swahili).
Si aucun affrontement d'envergure n'a éclaté depuis, certains groupes continuent à recruter des combattants, notamment des enfants, selon l'ONU, et les accrochages restent réguliers au Nord-Kivu, qui compte 857.000 déplacés de guerre.
Arrivée dans la matinée à Goma, capitale du Nord-Kivu, la délégation du Conseil a rencontré le gouverneur de la province, Julien Paluku, qui a souligné "l'importance de lutter contre l'impunité et les chefs de guerre qui causent des problèmes".
La délégation a ensuite eu une réunion avec le coordonnateur du programme Amani, l'abbé Apollinaire Malu Malu, qui a demandé l'aide du Conseil de sécurité pour "le désengagement des milices et groupes armés, afin que la Monuc puisse se déployer (dans les zones libérées) entre ces groupes".
"Les massacres et les tracasseries continuent et les coeurs ne sont pas encore à la paix", a souligné l'abbé, demandant notamment l'appui de la Monuc pour exercer une "pression militaire" sur les rebelles hutus rwandais, qui ont tué 9 civils mercredi dans un camp de déplacés du Nord-Kivu.
La Monuc est actuellement la plus importante mission de maintien de la paix de l'Onu. 90% de ses 17.000 Casques bleus sont déployés dans l'est de la RDC.
La délégation qui devait quitter la RDC dans la soirée pour la Côte d'Ivoire, dernière étape de sa tournée africaine, était encore vers 17H00 GMT coincée sur le tarmac de l'aéroport de Goma, à la suite d'un incident.
Une balle est accidentellement partie de l'arme d'un agent de sécurité et a traversé le plancher du petit jet de la Monuc qui devait ramener la délégation à Kinshasa, où l'attendait son avion gros porteur (qui ne pouvait atterrir à Goma, où la piste est trop courte).
Cet incident a contraint la délégation à monter à bord d'un bus des Nations unies pour gagner Kigali, à environ trois heures de route de Goma.
Dans la capitale rwandaise, la délégation retrouvera son avion - parti de Kinshasa dans la soirée. Elle devrait arriver dans la nuit à Abidjan, dernière étape d'une tournée africaine qui l'a conduite à Djibouti, au Soudan et au Tchad.