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LOSAKO
20 juin 2008

Crise entre Kinshasa et Bruxelles, qui dénonce la corruption en RDC

kabila300Les relations diplomatiques entre la Belgique et la République démocratique du Congo (RDC), son ancienne colonie, traversent une crise profonde. Le premier ministre belge, Yves Leterme, a dû concéder récemment qu'il n'était pas parvenu à remédier aux problèmes créés, à la fin du mois d'avril, par son ministre des affaires étrangères, le libéral flamand Karel De Gucht. Le chef de la diplomatie belge avait dénoncé la corruption des élites congolaises et estimé que la Belgique devait exercer une sorte de "droit moral" sur la politique de ce pays et sur l'utilisation, par celui-ci, de 180 millions d'euros qui lui sont alloués annuellement par le gouvernement belge, au titre de la coopération.

Interrogé devant le Parlement, M. Leterme avait estimé, le 12 juin, que, si le président congolais Joseph Kabila "(voulait lui) parler, son téléphone était ouvert". En clair, Laurent-Désiré Kabila n'entend pas renouer avec la Belgique alors que leur différend se solde, à ce jour, par le rappel de l'ambassadeur congolais à Bruxelles, la fermeture du consulat du Congo à Anvers, ainsi que celle, réclamée par Kinshasa, des consulats belges à Bukavu, dans le Sud-Kivu, et Lubumbashi, au Katanga. Des lieux-clés pour observer la situation militaire et l'évolution économique dans ces deux régions.

En toile de fond de cette crise, il y a également le rapprochement entre Kinshasa et la Chine, concrétisé notamment par la signature d'importants contrats miniers. La Belgique subit depuis quelque temps une perte d'influence au profit de Pékin et elle sait qu'elle ne peut compter que sur un timide soutien européen. Les ministres de l'Union européenne ont bien demandé la réouverture des consulats belges et insisté sur le respect des droits de l'homme, mardi 17 juin, mais "Paris s'accommode de Kabila, et Londres ou Berlin signent des contrats de coopération à tour de bras", regrette un diplomate du ministère belge des affaires étrangères.

D'autres épisodes sont survenus, dont la mise en examen, à la mi-mai, de la Banque centrale du Congo par un juge bruxellois dans une affaire de blanchiment d'argent. Le 24 mai, la Belgique a procédé à l'arrestation de l'ancien vice-président de la RDC Jean-Pierre Bemba, qui devrait être livré prochainement à la Cour pénale internationale (CPI). L'arrestation de cet opposant à son régime n'a pas dû déplaire au président de la RDC, mais n'a pas suffi à faire retomber la tension entre Bruxelles et Kinshasa.

Invité, par le régime congolais, à présenter ses "excuses" et à renoncer à des "relations de maître à esclave", le ministre des affaires étrangères n'a rien concédé. Il juge que le "débat stérile" en cours ne porte que sur le ton de son message. Il se dit convaincu que son analyse de la mauvaise gouvernance congolaise est partagée par la communauté internationale, la plupart des dirigeants belges et la société civile congolaise. Le ministre semble se tromper pour ce qui est de son propre pays. Au fil des semaines, l'histoire congolaise a, en effet, révélé une autre facette de la crise du régime belge. Les partis francophones reprochent au ministre flamand d'avoir utilisé des mots "inutilement blessants" qui n'aboutiront qu'à pénaliser la population congolaise et à remettre en cause le "partenariat équilibré" recherché par Bruxelles.

Des dirigeants francophones ont dénoncé le "populisme" de M. De Gucht. Ils l'accusent de renforcer l'idée qu'une population noire est, par définition, corrompue et paresseuse. Et lui reprochent de sous-entendre, dans la foulée, que le monde politique francophone belge est moins soucieux que les Flamands de la bonne utilisation de l'argent de la coopération.

Charles Michel, ministre libéral francophone de la coopération, fils du commissaire européen Louis Michel, s'est ouvertement demandé si les Flamands voulaient "casser" la politique menée par le royaume au Congo. La réponse viendra, au plus tôt, le 15 juillet, après une réunion commune prévue, en principe, sur ce thème entre des représentants belges et congolais. Quant à MM. Leterme et Kabila, ils ne devraient pas se rencontrer avant le mois de septembre, aux Nations unies.

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