Jean-Pierre Bemba en route vers La Haye !
Il ne reste plus que l’arrêt de la Cour de cassation pour vider la procédure de transfèrement de Jean-Pierre Bemba à La Haye. La Chambre des mises en accusation de Bruxelles a rejeté, hier mercredi 25 juin 2008, la requête en appel formulée par les avocats de la défense.
La route de La Haye s’élargit pour Jean-Pierre Bemba. Les belges, pressés par la CPI, n’ont visiblement pas l’intention de lui accorder la moindre liberté provisoire. Hier mercredi, la Chambre des mises en accusation de Bruxelles a rejeté l’appel de Bemba et ses avocats. S’il n’y avait pas un pourvoi en cassation, les belges, qui voulaient se débarrasser du Président national du MLC pendant le week-end dernier, auraient accompli la tâche. La décision de la Cour de cassation est attendue en début de semaine prochaine. En attendant, Bemba reste détenu à la prison de Saint-Gilles à côté des bandits et criminels de grand chemin. A Kinshasa, plus personne dans son entourage, ne fait confiance à la CPI.
On dit souvent cette jeune juridiction internationale est infiltrée, qu’elle excelle dans l’amateurisme. On évoque la précipitation avec laquelle le premier mandat d’arrêt avait été délivré le 23 mai dernier. Un mandat d’arrêt plein de lacunes, à tel point que le Procureur Luis Moreno Ocampo s’est vu obligé de rectifier le tir. Un deuxième mandat international fut délivré le 10 juin, annulant par le fait même le premier. Les bembistes parlent beaucoup de l’affaire Thomas Lubanga. Le parquet de la CPI est très embarrassé, attaqué de toutes parts. Le procès Lubanga va de report à report. Il semble que Luis Moreno n’a vraiment rien à reprocher à Thomas Lubanga. Les garanties pour un procès équitable sont loin d’être apportées. Le dossier, apprend-on, est vide.
Les proches de Bemba font constater les arrestations sélectives de la CPI. Ange-Félix Patassé, qui avait invité les troupes de Bemba à Bangui, est en liberté. Plusieurs protagonistes de la crise centrafricaine aussi. Tout cela renforce le sentiment d’injustice, d’un procès politique.
Il est un fait qu’à partir de ce moment, il ne faut plus se faire beaucoup d’illusions. Bien au contraire, il faut imposer une analyse froide de la situation dans le but de tirer les leçons qui s’imposent. Observation qui s’adresse particulièrement à la famille politique de Jean-Pierre Bemba. Et dans une certaine mesure, à l’Opposition politique pour autant qu’il partait avec les faveurs des pronostics d’être désigné Porte-parole.
Effectivement, le transfert de Bemba à la Haye marquerait une autre étape de son parcours politique. Privé de liberté, Bemba sera absent de la scène politique. Son retour ne s’effectuera pas dans une année, dans l’hypothèse où son innocence sera prouvée. Dans le cas contraire, ce sera bien au-delà de ce temps. Nul doute que son avenir politique est compromis.
O.M/LPM