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LOSAKO
25 juillet 2008

L'Est de la RDC toujours en turbulences malgré l'accord de "paix" de janvier 2008

CPS_HWL88_240708170533_photo00_photo_default_512x384Les accrochages, exactions et déplacements de civils se poursuivent dans le Kivu (est de la République démocratique du Congo), riche région entrée en convulsions après le génocide au Rwanda voisin, malgré un accord de paix signé en janvier par tous les belligérants.

Ces troubles armés, alimentés par la prédation des minerais (coltan, or) pèsent aussi sur l'écosystème du Parc national des Virunga où les miliciens braconnent sévèrement les animaux sauvages, notamment les derniers gorilles des montagnes.

La Mission de l'ONU en RDC (Monuc) vient de lancer un nouvel "appel pressant" à tous les groupes armés signataires de l'accord de paix de Goma (capitale du Nord-Kivu) pour qu'ils cessent "leurs graves exactions de toutes sortes" contre les civils, selon sa porte-parole à Kinshasa, Sylvie Van Den Wildenberg.

"Une tension persiste entre les forces en présence, ce qui entretient un climat de peur permanente au sein des populations civiles et empêche le retour de plus d'un million de personnes vulnérables dans leur foyer", a-t-elle poursuivi.

L'errance sans fin des civils au gré des exactions et des accrochages armés, principalement des agriculteurs qui se retrouvent sans terre et sans moyens autonomes de subsistance, est aussi dénoncée par l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW).

L'association dit avoir recensé plus de 200 meurtres de civils et le viol de centaines de femmes et de jeunes filles commis depuis janvier par tous les groupes armés, y compris les soldats de l'armée congolaise.

"Six mois après la signature de l'accord de paix, la situation des droits humains n'a connu aucune amélioration et en fait dans certaines zones, elle s'est détériorée", selon Anneke Van Woudenberg, chercheuse pour l'Afrique de HRW.

Le programme "Amani" (paix en kiswahili) a été lancé après l'accord de Goma. Il porte sur un "acte d'engagement" prévoyant un cessez-le-feu immédiat puis un désengagement progressif des troupes sur le terrain avant leur démobilisation.

Son artisan et médiateur, l'abbé congolais Apollinaire Malu Malu, joint jeudi au téléphone à Goma par l'AFP, "regrette beaucoup et condamne ces exactions".

"Les exactions se produisent dans des lieux inaccessibles, entre groupes en compétition. Il sont à deux km les uns des autres, il faut les séparer d'une vingtaine de km", explique-t-il.

CPS_HWL88_240708170533_photo01_photo_default_512x315L'essentiel des accrochages a lieu dans les zones montagneuses de Rutshuru et de Masisi, situées au nord de Goma, et frontalières du Rwanda et de l'Ouganda.

Mais le "projet de désengagement" de l'abbé Malu Malu n'a pas été accepté par tous les groupes, notamment le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, acteur majeur de la crise dans le Nord-Kivu, et les Forces révolutionnaires fédéralistes (FRF, regroupement de banyamulenges).

Selon l'abbé Malu Malu, le groupe de facilitation internationale (Monuc, USA, Union européenne) est parti jeudi s'entrenir avec Laurent Nkunda, accusé par ses détracteurs de prendre ses ordres à Kigali.

Sans séparation des groupes, explique le médiateur, le million de déplacés assistés par de nombreuses agences de l'ONU et ONG, n'osera pas rentrer dans les collines.

Cela suppose que les Casques bleus de la Monuc, qui mène dans l'ex-Zaïre la mission de l'ONU la plus importante (17.000 Casques bleus) et la plus chère (un milliard de dollars/an) s'interposent et que soient créés et financés des centres de regroupement des combattants.

"La seule raison des miliciens qui s'affrontent est devenue la prédation. On assiste à un pillage des ressources naturelles et le braconnage dans les Virunga détruit l'environnement", constate l'abbé Malu Malu.

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