EST DE LA R.D.CONGO... UNE GUERRE SANS FIN: affrontements entre l'armée et la rébellion de Laurent Nkunda
Des affrontements à l'arme lourde ont éclaté jeudi matin dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) entre les hommes du chef rebelle tutsi Laurent Nkunda et l'armée régulière, selon des sources militaires et onusiennes.
Les échanges nourris de tirs ont eu lieu à Kanombe, dans le territoire de Rutshuru, à une cinquantaine de km au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord Kivu, entre le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Kunda et les Forces armées congolaises (FARDC).
Les deux camps joints au téléphone par l'AFP, et signataires de l'accord de paix de Goma en janvier 2008, se rejettent la responsabilité de l'ouverture des hostilités.
"Le CNDP nous a attaqué depuis 4 heures du matin à Kanombe. Les combats continuent, et la population a fui cette localité en raison des crépitements des balles. Nous ne comprenons pas pourquoi ils nous ont attaqué", a déclaré le général Mayala Kyama Vainqueur, commandant la 8e région militaire des FARDC.
"Les FARDC ont ouvert le feu sur nos positions à Kanombe, Kabaya et Rugari. Il y a quatre jours, nous avons hissé notre drapeau à Tchengerero (localité voisine) et c'est l'objet de l'attaque des FARDC", selon le porte-parole du CNDP, René Abandi.
Une quinzaine de soldats des FARDC, grièvement blessés, ont été admis dans la matinée à l'hôpital de Rutshuru, selon un infirmier ayant requis l'anonymat.
La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) a confirmé les combats, parmi les plus intenses depuis l'accord de Goma.
"C'est un développement assez malheureux, les deux camps s'accusent mutuellement", a indiqué à l'AFP à Kinshasa son porte-parole militaire, le Lieutenant-Colonel Jean- Paul Dietrich.
"Nous avons envoyés des véhicules blindés en patrouille, et des hélicoptères de combat sont prêts à décoller si besoin", a-t-il ajouté.
Selon lui, le CNDP, accusé par ses détracteurs de recevoir ses ordres de Kigali, "tente d'élargir sa zone d'influence".
"Ce n'est pas acceptable, car ça ne respecte pas la lettre des engagements de Goma", a-t-il ajouté.
Un hélicoptère de combat des FARDC a décollé de Goma, et l'armée régulière se renforçait en armes lourdes, a constaté l'AFP.
Depuis l'accord de Goma, des accrochages ont régulièrement lieu entre CNDP et FARDC, mais aussi avec la vingtaine de milices armées, notamment les Maï-Maï, qui sévissent dans la région frontalière du Rwanda, et les Hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Le "désengagement" des forces en présence dans les collines, prévu par l'accord, n'a pas encore pu commencer. Les violences se poursuivent, et les civils fuient toujours les zones de combats. Ils sont actuellement plus de 1,3 million de déplacés dans l'est de la RDC.