BARACK OBAMA... LA PROMESSE AMÉRICAINE
.................................................«Oui j’accepte la nomination.» Ce 28 août, quarante-cinq ans après le discours «I have a dream» de Martin Luther King, 20 ans après l’échec de Jesse Jackson, Barack Obama est donc devenu le premier candidat afro-américain à une présidentielle américaine. Même John McCain et tous les républicains ont un temps rangé les gants pour saluer «un beau jour pour l’Amérique».
«L'Amérique mérite bien mieux que ces huit dernières années. Assez !»
Aucun doute dans mon esprit : il s’agit d’un grand discours et le meilleur que je l’ai vu prononcer à ce jour. C’est d’autant plus remarquable que les attentes étaient grandes. Un grand observateur attentif comme David Gergen a qualifié ce discours de chef-d’œuvre. Je n’irais pas jusque là, mais ce discours contenait tout ce qu’Obama se devait de dire et qu’on attendait qu’il dise.
Le ton, le contenu et la structure de ce discours sont franchement admirables. Obama débute en remerciant tous ceux qui comptent au sein du Parti démocrate (les Clinton, Biden, Ted Kennedy, etc.) comme pour marquer l’unité retrouvée au sein du Parti démocrate. Puis il se fait plus personnel en parlant de sa femme, de ses filles et de ses proches parents.
Obama en arrive ensuite au cœur de son discours, à 18 minutes très exactement. Pendant la douzaine de minutes qui suit, il réussit à articuler sa vision des USA tout en montrant, avec plusieurs exemples concrets, en quoi elle se distingue de celle de McCain. Plus encore, Obama réussit le tour de force d’être très critique de McCain sans sombrer dans le négativisme.
En s’attaquant clairement et résolument aux principaux enjeux (ex. : fiscalité, autonomie énergétique, économie, environnement, énergies alternatives, éducation, santé, politique étrangère faite de diplomatie musclée, de restructuration de l’appareil militaire, de regain d’une crédibilité sur le plan international et de missions de combat pour lesquelles les soldats doivent être appuyés en zones de conflits comme à leur retour au pays), il donne une forme concrète à ce qu’il appelle la promesse de l’Amérique qu’il prétend être le seul des deux candidats à pouvoir honorer.
McCain ? Un homme du XXe siècle.
Un homme dépassé par les événements et qui ne comprend pas les réalités actuelles ou du moins qui les envisage dans une optique rétrograde. Un homme honorable et un héros de guerre, mais un homme tellement tourné vers une vieille manière de faire qu’il serait incapable de répondre aux nombreux défis du XXIe siècle.
Jamais auparavant Obama n’a dit aussi clairement que cette élection historique n’était pas à propos de lui, mais à propos de tous les Américains, et ce, sans exception. Pour espérer remplir cette promesse, Obama convie tous les Américains à faire preuve de responsabilité individuelle et collective. Ce moment charnière de changement, il appartient à tous les Américains d’en décider. Bref, le peuple sera l’artisan de ce changement.
Obama a viscéralisé sa démarche
Je lui trouve enfin l’instinct du tueur, l’œil du tigre. Il veut gagner. Et, avec l’unité retrouvée du Parti démocrate (chapeau aux Clinton qui ont su se montrer à la hauteur et bien davantage au moment venu), Obama peut désormais s’engager avec force, conviction et confiance dans la bataille épique et historique qui s’annonce.
Ce discours, qui s’inscrit dans l’Histoire (Franklin D. Roosevelt, J.F.Kennedy et M.Luther King), propose avec ferveur une vision de l’Amérique du XXIe siècle en réunissant en un tout concret et qui coule de source tous les enjeux qui interpellent les Américains.
Obama attaque McCain avec classe, mais il ne l’attaque que sur les enjeux. Il n’y a rien de gratuit dans ce discours. Et je m’étonne presque que, durant ces 42 minutes (c’est très long pour un discours, croyez-moi), il n’y ait pour ainsi dire aucun temps mort.
En résumé, Obama a su se montrer à la hauteur de ce grand moment au moment même où il le fallait. He rose to the occasion. Il devait prononcer le discours de sa vie et il l’a fait. Pour moi, c’est la marque d’un leader. Peut-être même d’un grand leader. Je n’ai pas seulement vu, dans ce discours qui offre une perspective nouvelle tout en étant ancrée dans la réalité, le discours d’un leader. J’ai aussi vu le discours d’un gagnant.
J’ai toujours soutenu, dans mon blog, que la victoire de Barack Obama était possible (YES WE CAN)... Après hier, je le crois plus que jamais. Les prochaines semaines nous montreront assurément le contraste marqué entre Obama et Mccain, mais aussi quel est le candidat qui peut le mieux répondre aux exigences auxquelles les USA sont confrontés puis à repositionner avantageusement ce pays tout autant sur la scène internationale qu’en matière de politique intérieure.
Une dernière image : le discours historique de Martin Luther King devant le Lincoln Memorial. Obama qui s’inscrit dans la foulée du rêve de Martin Luther King et ce rappel de Lincoln, un président originaire de l’État de l’Illinois. Une image forte. Une double image, si je puis dire... Une image qui marquera sans doute l’Histoire de ce pays.
C'était GÉANT !!!
O.M...la rage de vaincre