Afrique du Sud: le vice-président de l'ANC Kgalema Motlanthe désigné chef de l'Etat
Le vice-président du Congrès national africain (ANC, au pouvoir en Afrique du Sud) Kgalema Motlanthe a été désigné lundi président de la République avec pleins pouvoirs en remplacement de Thabo Mbeki, démissionnaire, a indiqué à l'AFP le porte-parole du groupe parlementaire.
M. Motlanthe "sera le nouveau président, pas un président par interim, il sera le président de la République jusqu'aux élections" générales au 2ème trimestre 2009, a déclaré le porte-parole, K. K. Khumalo, à l'issue d'une réunion du groupe parlementaire au Cap.
Le président Mbeki a remis dimanche sa démission au Parlement, poussé vers la sortie par son propre parti qui lui a retiré sa confiance en raison d'"interférences" dans la constitution du dossier d'accusation pour corruption du chef de l'ANC, Jacob Zuma.
Un président par interim n'aurait pu qu'expédier les affaires courantes du pays. Avec les pleins pouvoirs de sa fonction, M. Motlanthe pourra constituer un vrai gouvernement de transition.
M. Motlanthe, connu pour sa modération, avait intégré le gouvernement Mbeki il y a quelques semaines afin d'assurer une transition en douceur pour le camp Zuma, en tant que ministre à la présidence.
Son choix semble témoigner d'une volonté de pondérer la crise née de la décision du comité directeur de l'ANC, qui avait appelé samedi M. Mbeki à la démission sans attendre l'alternance découlant des élections générales.
Lorsqu'il avait accédé à la vice-présidence de l'ANC, lors d'un congrès en décembre 2007 qui avait renversé le camp Mbeki pour porter celui de M. Zuma à la direction, M. Motlanthe était déjà présenté comme un candidat potentiel à la présidence de la République, moins controversé que le tribun zoulou.
Ce stratège politique de 59 ans est l'une des figures les plus populaires de la nouvelle équipe dirigeante du parti.
Il a ces derniers mois mené une campagne de réconciliation dans le pays, visant à rassurer la minorité blanche et les investisseurs étrangers inquiets de la réputation populiste de M. Zuma.