GOMA LA DIPLOMATIE APPELEE A LA RESCOUSSE : Bernard Kouchner se rend à Goma vendredi avec le ministre britanique David Miliband

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner devait se rendre vendredi après-midi à Goma, la grande ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), région en proie à une recrudescence des violences depuis fin août, a annoncé son ministère.

"On part cet après-midi", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Eric Chevallier, en précisant que Bernard Kouchner serait accompagné du secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet.

"Le chef de la mission de l'ONU en RDC (Monuc), Alan Doss est aussi attendu dans la journée à Goma."

Cette visite intervient au moment où le Comité politique de sécurité (Cops), regroupant les ambassadeurs des pays de l'Union européenne (UE), se réunissait vendredi à Bruxelles pour examiner l'envoi d'une mission humanitaire.

M. Kouchner, dont le pays préside l'UE, a avancé la possibilité d'envoyer dans l'est de la RDC une force européenne à vocation humanitaire, sous la forme d'un contingent de 400 à 1.500 militaires en soutien à la Mission de l'ONU dans ce pays (Monuc).

Certains pays européens semblaient réticents à cette idée, Londres estimant qu'il était encore "trop tôt" pour l'envisager.

Le diplomate en chef de l'UE Javier Solana a annoncé que des pays européens étaient prêts à mettre à disposition des avions pour acheminer de l'aide humanitaire dans l'est de la RDC.

Goma, objectif du chef rebelle "tutsi rwandais" Laurent Nkunda, est le théâtre d'une recrudescence des affrontements depuis fin août.

En début de semaine, la rébellion a pris le dessus sur les troupes régulières dans l'est de la RDC, avant de proclamer un cessez-le-feu unilatéral mercredi.

La rébellion, qui se trouve aux portes de Goma, avait annoncé jeudi qu'elle ouvrirait "des couloirs humanitaires" pour les dizaines de milliers de personnes déplacées par les combats de ces derniers jours. Vendredi, des déplacés commençaient à rentrer chez eux à pied sur la route de Goma à Kibumba, a constaté un journaliste de l'AFP.