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LOSAKO
10 décembre 2008

Envoi des troupes en Rdc: L’UE entre le devoir moral et les intérêts économiques

149763La réunion de lundi à Bruxelles n’a rien donné de concret quant à l’envoi d’une force européenne en République démocratique du Congo. Les pays européens sont divisés : entre le « devoir moral » d’éviter une catastrophe humanitaire et « les intérêts économiques » au regard du caractère justement économique de la « guerre du Kivu ». Voilà qui explique toute la tergiversation de réserver une réponse définitive au secrétaire général de l’Onu.

Ba Ki-moon, secrétaire général de l’Onu, n’a pas encore lâché prise. Il continue à faire pression sur l’Union européenne pour l’envoi d’une force intermédiaire en République démocratique du Congo en attendant le déploiement du contingent supplémentaire de la Monuc qui ne pourrait être effectif que d’ici 3 à 6 mois. Si au début de la semaine passée, Javier Solana, Haut Cadre de l’Union européenne en charge des Affaires étrangères, faisait savoir que la question n’était pas à l’ordre du jour, il est désormais de plus en plus convaincu qu’il faut accéder à la demande du secrétaire général de l’Onu.

Il en est de même du ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, lequel continue à discuter de ce problème avec ses collègues européens. Certes, la rencontre de ce lundi n’a rien donné. Mais les discussions ne sont pas pour autant closes.

2.500 à 3.000 soldats européens

A en croire les premières estimations, cette force européenne sera composée de 2.500 à 3.000 soldats, lourdement armés et bien équipés pour faire face à toute situation et de façon dissuasive. Mais dans les discussions, il est question de définir son mandat face à la chaîne de commandement militaire sur le terrain. Les uns souhaiteraient qu’elle soit sous le commandement militaire de la Monuc pour accompagner ses actions de la protection de la population. Tandis que d’autres soulignent que cette force devrait aussitôt quitter la RDC dès que le contingent onusien aura été déployé, en s’interposant durant la période intermédiaire dans les limites actuelles des lignes de front séparant les belligérants. Aussi, certains pays européens estiment que l’Europe a un « devoir moral » de déployer cette force face à la catastrophe humanitaire qui se déroule au Kivu. Si l’Europe ne le fait pas, cela équivaudrait à rester indifférente et inactive devant ce drame.

Cependant, d’autres observateurs rajoutent que ce « devoir moral » ne se limite pas seulement à l’aspect moral. En effet, pour avoir porté à bras-le-corps le processus électoral en République démocratique du Congo avec les élections de 2006 qui ont coûté une bagatelle somme de 500 millions de dollars émanant du contribuable européen, l’Europe ne pourrait assister à une remise en cause par les armes de l’« ordre constitutionnel » actuel. Ce qui expliquerait l’enthousiasme manifesté par la Belgique et la France à l’envoi justement de cette force européenne. Or, les deux pays ne peuvent le faire seuls. D’abord, la Belgique doit avoir le quitus de la « Commission Rwanda », donc le Parlement, après l’assassinat de 11 parachutistes belges qui faisaient partie du contingent de la MINUAR. Tandis que la France est en froid avec le Rwanda au-delà de l’Opération Turquoise. Elle se montre encore prudente.

C’est dans cet ordre d’idées que, pour se faire bonne conscience, des propositions ont été faites pour que l’Union européenne renforce tout simplement les capacités d’intervention de la Monuc. Notamment dans le domaine du transport avec des avions C-130, des hélicoptères et des drones que pourrait fournir la Belgique. Mais aussi dans le cadre des renseignements militaires.

Des intérêts économiques

D’autres pays, en l’occurrence la Grande-Bretagne et l’Allemagne, ne sont pas du tout chaudes pour le déploiement de cette force. Ces pays soutiennent la thèse d’un règlement politique. Raison avancée : le risque d’internationalisation de ce conflit armé qui sévit en RDC. Mais d’aucuns ajoutent que ce refus se justifierait également par le niveau d’engagement de ces pays en Afghanistan et en Irak.

Cependant, en s’appuyant sur les analyses pertinentes consacrées à la complexité de cette guerre, les intérêts économiques obligent de nombreux pays européens à ne pas dépasser certaines lignes rouges. Tout simplement parce que de nombreuses entreprises multinationales, anglo-saxonnes par surcroît, sont pointées du doigt. Elles soutiennent cette guerre en exploitant les richesses congolaises. Elles sont aidées dans cette entreprise meurtrière par quelques pays africains, notamment le Rwanda par où transitent tous ces minerais exploités illégalement au Kivu et qui sont commercialisés dans des pays européens.

D’ailleurs, les journaux londoniens ont réservé au courant de la semaine dernière des colonnes entières pour justement dénoncer ce trafic frauduleux qui sous-tend la guerre au Kivu. C’est le cas de International Herald Tribunes, sous la plume de Jeffrey Gettleman. Ce journal a cité nommément le Rwanda qui exerce son autorité morale et militaire sur le CNDP. Il fait état de la présence des démobilisés rwandais dans les rangs du CNDP qui bénéficie de l’encadrement des officiers de l’armée rwandaise. Il relève également le nom d’un homme d’affaires rwandais, Modeste Makobuza Ngoga, non autrement identifié et qui disposerait d’un empire de sociétés de café, de thé et de transport. Ce sont ses camions qui achemineraient des minerais du Congo au Rwanda. Mais il prétend qu’il n’est qu’un commerçant travaillant avec tout le monde tant à Gisenyi, à Goma qu’à Kigali.

Les dividendes ainsi perçus permettent de disposer d’une économie de guerre qui renforce d’une part l’économie rwandaise, et de l’autre, donne des moyens de la politique militaire au CNDP.

Aussi, les pays européens où sont commercialisés tous ces minerais en tirent grand profit. Par conséquent, ils ne peuvent s’affronter à ces puissants groupes financiers installés chez eux.

Les faits sont là. L’Union européenne est bien sûr divisée sur l’envoi de la force européenne en RDC. Car, partagée entre le « devoir moral » et « les intérêts économiques ».

Bernard Kouchner : "Pas question d'envoyer des troupes au sol en RDC"

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a exclu mardi d'envoyer des troupes françaises au sol en République démocratique du Congo, tout en regrettant l'inaction de l'Union Européenne. Le secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (Onu) Ban Ki-moon a demandé le 4 décembre dans une lettre officielle l'envoi d'une force intérimaire de l'UE pour renforcer la force de maintien de la paix (Monuc) déjà présente.

L'Union est très divisée sur la réponse à y apporter. "Il n'est pas question qu'il y ait des troupes françaises au sol car l'aéroport de Goma est trop proche de la frontière rwandaise", a dit Bernard Kouchner lors de son audition par la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, faisant référence aux relations tendues entre Paris et Kigali. "Nous pouvons être l'armature de quelque chose qui serait une force de sécurisation qui ne participerait en rien aux combats", a nuancé le ministre.

Trois mille hommes doivent être envoyés par la communauté internationale en soutien des 17.000 hommes sur le terrain mais le redéploiement pourrait prendre six mois, d'où la nécessité que l'UE envoie une mission "relais", selon Ban Ki-moon. Bernard Kouchner, reconnaissant "un embarras profond" de l'Union européenne, a estimé que "ne pas répondre serait une démission morale." "La réponse devrait venir demain soir ou après-demain soir, à temps pour le Conseil européen" de jeudi et vendredi, a-t-il dit. "Les Belges proposent 600 hommes, les Hollandais et les Suédois aussi (...) des gens souhaitent répondre de façon positive." "Les observations présentées ne sont pas en faveur d'une intervention", a néanmoins dit le ministre qui "regrette de voir cette lassitude".

Aucun grand pays européen n'a pour l'instant donné son accord pour diriger l'opération, et l'Allemagne comme la Grande-Bretagne sont particulièrement réticentes à celle-ci. L'Onu souligne que les combats en RDC ont provoqué une catastrophe humanitaire et les ONG reprochent à l'UE d'avoir déjà trop attendu. "Je ne veux pas renoncer à protéger les gens", a conclu Bernard Kouchner sur le sujet.

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Commentaires
K
Fonder son profit dans le pillage, quelle malhonnêteté!!! Pourquoi les multinationales ne passent-elles pas par la porte qui est le gouvernement congolais et négocier loyalement l'exploitation des matières premières? Le sang d'un innocent venge le sang, dit-on. Elles s'écrouleront et les états qui bénéficient de leurs services avec elles. car complices de vol et coupable de non assistance à personnes en danger.<br /> La honte est une valeur!!!!!!!!!! Comprendront-elles un jour????????????????????<br /> Kapilimba
K
Les semblants de réunions que l'UE organisent ces derniers temps autour de la possibilité d'envoi d'une force européenne ou pas en R.D.C. se révèlent être une véritable manoeuvre dilatoire. Ceux qui se réunissent déclarent que des divergences subsistent quant à l'envoi ou pas d'une force européenne mais disent pas ce qui fait le réel agenda de leur réunion. En réalité, comme en 1948, ils essayent de se partager des intérêts cette fois-ci au Congo. Le fait qu'il y ait mort d'homme n'est que épiphénomène prévisible. Ce qui compte c'est l'intérêt à tirer sans frais et le sang des congolais serait le prix à payer. Ils examinent en même temps la stratégie que le gouvernement congolais serait entrain de mettre en place afin de trouver des sortilèges qui puissent y faire échec. Tout ce qui compte c'est leur profit, surtout en ce moment où ils cherchent -en remuant ciel et terre- à venir à bout de la crise qui gangrène leur capitalisme vieillissant. Leurs rencontres sont devenues des lieux où ils se moquent des congolais et de tous les africains. C'est là qu'ils paufinent la pire colonisation de l'Afrique sans tenir compte ni de droit de la personne ni de leur devoir moral. Pourvu que leurs intérêts marchent bien qu'au prix de sang des congolais.<br /> L'Union Africaine reçoit un semblant de soutien de ses financement de ses projets et ferment la bouche et les yeux. Les autres présidents africains, assoiffés du pouvoir pour le pouvoir, se sont assimilés aux esclaves toujours prêts à faire la volonté de leur maître. Ils acceptent de sacrifier le sang innocent des millions des congolais, pourvu qu'ils se maintiennent au pouvoir bien que sans pouvoir; parce que ce sont les occidentaux qui tiennent les rênes en Afrique. Je rends ici hommage au digne et valeureux fils de l'Afrique, le Raïs Robert Mugabe qui, jusqu'au bout, ne se lasse de lutter pour l'indépendance de son peuple et de l'Afrique, bien que cerné de toute part. Cet autre Raïs Kadaffi, a choisi de tempérer ses positions ou se tait carrément par souci de ne pas s'attirer encore les courroux des occidentaux. <br /> M. Kagame croit que ce qu'il bénéficie comme soutien de l'extérieur maintenant est une légitimation de son pouvoir. Ils l'utilise et l'utiliseront encore, en leur guise, aussi longtemps qu'il servira leurs intérêts. Je le loue, parce qu'il fait construire Kigali qui, aujourd'hui est devenue la perle des capitales des pays des grands lacs. Qu'il n'oublit pourtant pas qu'ils sont capables de la détruire par des mains rwandaises interposées. <br /> Kinshasa, dans son désarrois, fait aussi confiance à l'Union Européenne de manière à ne rien faire que celle-ci ne soit mise au courant. <br /> L'argent que cette Union donnent au Congo sera remboursé au centuple bien que les congolais ne puissent en sentir l'odeur, car il passe par des Ongs occidentales qui effectuent des opérations retours. A l'U.E. le droit de l'homme, au congolais le droit à la mort.<br /> C'est vraiment une justice qui tue, une mort qui punit sans qu'il y ait une raison. Les congolais ont beau crier, mais personne pour se sentir solidaire de ce peuple traqué jour et nuit sans raison. Pourvu que leurs intérêts marchent, la mort des millions des congolais n'est qu'un fait anodin et même inévitable et normale. <br /> M. Nkunda, se disant congolais et pasteur, ne trouve pas un tout petit moment pour revenir à la raison et se décider de faire résolument partie de défenseurs de la Patrie.<br /> Mzee Kabila, d'heureuse mémoire, avait pressenti la gravité de la situation. Il disait que si nous organisons des élections chez nous, avec l'argent venu de l'étranger, nous serons obligés d'obéir à la politique de l'étranger qui ne tiendra pas compte de nos intérêt ou de notre bien tout cout. C'est le producteur qui dicte au musicien le style et le genre de musique de son goût. <br /> Nous avons droit à la vie et le Congo est notre mère Patrie. L'envoi d'une force européenne ne viendra pas donner une solution miracle, sinon augmenter le mécontentement et la souffrance des congolais. Si un jour, les dirigeants de l'UE arrivent à avoir un coeur d'homme capable de voir la souffrance et en être révolté, alors ils pourront nous aider à juguler la crise dont ils tiennent les tenants et les aboutissants. S'ils n'y arrivent pas, nous ne baisserons pas les bras pour autant. Car, les ennemis négligeables sont les plus redoutables. La question de notre territoire est liée à notre vie. Pour avoir combattu pour une cause juste, nous vaincrons. Nous cautionnons pas les présentes négociations de Nairobi qui continuent à nous sucer nos petits moyens ainsi que notre énergie. <br /> Nous partageons les mêmes droits et nous mourrons dans la défense de nos droits. Un seul congolais pourra sortir des cendres et remportera la victoire finale, celle de faire valoir nos droits les plus fondamentaux au monde.<br /> Hommes de bonne volonté, réagissez et empêchez que le pouvoir au monde ne tombe entre les mais des mercenaires qui foutent en l'air ce nouveau millénaire.<br /> Kapilimba
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