Pêcheurs cuits ?
La Monuc saura-t-elle, cette fois-ci, imposer la paix à l’Est de la République où les groupes armés, ivres d’argent et déterminés à se maintenir dans l’opulence, se livrent à des pillages et exactions de tous ordres ?
Dans sa nouvelle robe datée d’hier, la Monuc a douze mois supplémentaires pour sévir. Elle aura notamment, pour tâche cardinale, de dissuader toute menace au double processus de paix initié à Goma et Nairobi. La protection des civils, du personnel humanitaire et de ses installations est au nombre de nouvelles priorités.
La Monuc encore et toujours elle, est renforcée dans son rôle d’arbitre face aux perspectives combinées de pérennité de la guerre au Nord et Sud-Kivu. Telle est la quintessence de la résolution adoptée à l’unanimité, ce lundi, au Conseil de Sécurité. Toutes les thèses avancées aussi bien par Karel De Gucht, Alexis Thambwe Mwamba que le Représentant du Rwanda convergent vers l’urgence de la mise en œuvre d’une stratégie globale des représailles contre tous les pêcheurs en eaux troubles. Ils sont donc cuits, tous ceux-là qui trouvaient un vif plaisir à distribuer mort et désolation parmi les innocents. C’en est donc fini avec l’aventure, espère-t-on, au terme de cette résolution aux accents fermes.
Désormais, le Conseil de Sécurité récupère la situation en mains et confie à la Monuc un mandat plus clair, tout au long de l’année 2009. Il est question d’instaurer un climat de paix et sécurité pour favoriser la tenue des élections locales, municipales et urbaines transparentes, libres et démocratiques. Le mois de juin 2009 a été ciblé, pour ce faire. Puis, toutes les parties à l’interminable conflit de l’Est, sont tenues de respecter les accords conclus à Goma et Nairobi. Le Conseil qui demande, en outre, le dépôt immédiat des armes, exhorte cependant la RD. Congo et le Rwanda à prendre des mesures concrètes pour baisser les tensions actuelles.
Allusion faite particulièrement, au fameux mécanisme conjoint de vérification mais surtout, au renforcement de la coopération bilatérale. Aussi, le Conseil de Sécurité, dans une vision plus large, invite-t-elle les Etats de la Région, à mettre fin au commerce illicite et exploitation illégale des ressources naturelles de la RD. Congo. Voilà. Tout est dit. Il appartient à Alan Doss qui n’attendait que cette résolution pour passer à la vitesse supérieure quand bien même la résolution de ce conflit fera encore l’objet de négociations directes entre le gouvernement et l’un des groupes armés, le CNDP, le 7 janvier prochain. L’heure est grave. La population civile, en cette fin d’année, a droit aux fêtes paisibles.
Qu’on se le dise !