Après l’éclipse, Joseph Kabila parle... pour ne rien dire aux congolais !
"La République Démocratique du Congo est devenue, depuis 2001, une clinique psychiatrique où se traitent les grands projets délirants ou déséquilibrés et déconnectés de la réalité", estime un diplomate sous l'anonymat.
Ce samedi, il n’y aura pas de sujets tabous. La presse nationale et internationale interrogera le Président de la République sur diverses questions cruciales. La situation sécuritaire à l’Est, avec l’arrivée des troupes rwandaises et le bien-fondé des opérations conjointes contre les Fdlr et la LRA, l’arrestation de Laurent Nkunda ainsi que la problématique de son extradition et les propos de Nicolas Sarkozy sur le partage des ressources et de l’espace entre le Rwanda et le Congo.
En économie, Kabila aborderait les problèmes de hausse des prix, de la décote du Franc Congolais et de la rareté de certains produits tels, le ciment et consorts. Enfin, les cinq chantiers et les perspectives d’avenir avec les bailleurs des fonds. L’éclipse aura été longue, pour Joseph Kabila de s’adresser aux professionnels des médias à Kinshasa. La dernière fois en date, ce fut au mois de septembre 2007, un certain le 13, qu’il s’était prêté au traditionnel jeu de questions-réponses, sur des questions liées à la vie et à l’avenir de la nation. Toute l’année 2008, il n’avait fait aucun signe de vie.
Ce samedi, dans la matinée, le Président de la République va, enfin, parler. Seul devant diverses préoccupations, il s’expliquera. Kudura Kasongo, son Porte-parole, l’a dit et répété hier, en avant-goût, à une quarantaine de journalistes réunis, pour la circonstance, pour un briefing, au Palais de la Nation. Là où il y a plus de deux ans, le même Kabila fut investi pour cinq ans, à la tête de la République Démocratique du Congo. Le choix du lieu a toutes les allures d’un symbole. C’est, au fait, un petit bilan qu’il tentera certainement de dresser à mi-parcours de sa mandature. Kabila qui a tout à dire pour mériter davantage de la "confiance" du peuple congolais est désormais à la croisée des chemins. Sur sa table, tous les dossiers sont urgents.
La situation sécuritaire à l’Est, la crise financière internationale et ses effets pervers sur l’économie nationale, les élections locales, urbaines et municipales projetées en juin 2009. La brouille interinstitutionnelle suscitée par l’entrée sur le sol congolais des troupes rwandaises dans le cadre de la traque organisée contre les Fdlr, au Nord-Kivu. En Province Orientale, des opérations militaires similaires sont dirigées contre l’armée de résistance du seigneur, du rebelle ougandais Joseph Kony. Là également, des troupes congolaises joignent leurs efforts à ceux des ougandais et sud-soudanais, pour en venir à bout de ces rebelles récalcitrants qui troublent, pillent et sèment mort et désolation parmi des populations civiles. Des explications attendues de ces deux dossiers qui touchent profondément les racines de la souveraineté nationale et de l’intégrité morale et physique de l’Etat, nécessitent, sur un autre registre, des éclaircissements supplémentaires.
Le Président ne saurait valablement convaincre s’il ne livre pas sa lecture des faits sur l’arrestation et, éventuellement, l’extradition de Laurent Nkunda, le processus d’intégration des groupes armés dans les Fardc, l’accord conclu avec les rwandais etc. Tout comme, il ne saurait survivre aux critiques, s’il ne parvient pas à se dévoiler sur les soubassements du deal conclu avec Paul Kagame au sujet de la suite des événements, après la traque des Fdlr.
Aussi, devra-t-il réagir contre les propos de son homologue français, Nicolas Sarkozy, qui entrevoyait récemment, un règlement global de la crise dans la région des Grands Lacs par son souci, pour la RD. Congo, de partager ses espaces et ressources avec le Rwanda voisin. La reprise de la coopération avec la Belgique, les contacts et discussions en cours avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, la normalisation des rapports avec les autres Etats limitrophes... sont des sujets d’une importance primordiale qui n’échapperont pas à la vigilance de la presse. Sans tabou, ils seront évoqués et vidés, rassure-t-on, à l’Office de son Porte-parole.
En économie, Kabila sera placé face à l’épineuse question des tensions inflationnistes avec leurs conséquences dramatiques sur l’équilibre macro-économique. Les flambées incessantes des prix, l’effritement du Franc Congolais, la rareté de certains produits de première nécessité tels, le ciment et consorts. Enfin, les chantiers de la République dont les chinois sont passés désormais pour maîtres, la lutte contre les anti-valeurs, la corruption et l’impunité, les affaires pendantes de Bemba Gombo et Thomas Lubanga, à la Cour Pénale Internationale, seront au menu de cet échange avec la presse. Au plan strictement social, des inquiétudes sont multiples. Le panier de la ménagère est toujours vide chez les fonctionnaires, les étudiants attendent la bourse, ... Bien d’autres matières pimenteront cet âpre exercice auquel veut se livrer Joseph Kabila qui a totalisé, le 26 janvier dernier, huit ans de pouvoir en RD. Congo. Rendez-vous est donc pris.
L’acquis démocratique est un parcours long et douloureux ; au peuple d’accélérer les événements pour atteindre un Etat où le président ne sera pas le dieu de la nation, mais le représentant et le responsable de tous, avec des fonctions précises, qui va gouverner avec des lois et non un caractère versatile et des délires dont on connaît l’impact tragique sur la destinée des peuples.
Mais quelle que soit la durée de la nuit dans laquelle Kabila et ses frères de sang "Tutsi" avec la complicité de la fameuse communauté internationale ont plongés notre peuple, ils doivent cependant savoir qu'ils ne pourront empêcher le jour, dont les rayons éclairent déjà nos coteaux et nos bois, de se lever !
"... l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère..." Thomas Sankara
Debout Peuple Congolais... Telema !!!
La Prospérité/O.M... bla bla bla, il doit partir !