Assemblée Nationale - Après Kamerhe : Clément Kanku dans la course !
A l’Assemblée Nationale, deux sentiments rivalisent d’ardeur. Les Députés sont totalement divisés. D’un côté, les partisans de la démission. Et, de l’autre, ceux qui se cachent derrière la Constitution et le Règlement Intérieur, pour justifier un éventuel bras de fer contre la volonté de l’AMP de Kabila. Dans les coulisses, des langues se délient. Cette fois-ci, l’Opposition veut prendre le morceau, dès que Kamerhe jette l’éponge. Clément Kanku Bukasa, un élu du Kasaï Occidental, un proche du Mlc de Bemba Gombo, est annoncé dans la rude bataille de succession.
Décidément, des craintes et incertitudes se multiplient au Palais du Peuple, à Lingwala. Jusqu’ici, aucune invitation n’a été lancée aux Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques, ni aux autres autorités politico-administratives habituellement conviées à la traditionnelle cérémonie d’ouverture de la session ordinaire prévue lundi 16 mars prochain, conformément au Règlement Intérieur.
Au cabinet de Vital Kamerhe, rien n’a filtré, en ce sens, tant que ce dernier reste recroquevillé, chez lui, à la maison. Une folle rumeur a, du reste, laissé entendre, hier soir, que la démission exigée par l’AMP, par le biais du Pprd, était imminente. Mais, le mystère est toujours au rendez-vous. Les congolais devraient encore prendre leur mal en patience, pour en savoir un peu plus, sur la suite de ce long feuilleton. En attendant, le suspense brume encore le ciel politique et institutionnel congolais. Une autre information non officiellement confirmée, avance plutôt le nom de Christophe Lutundula Apala Pen Apala, le Premier Vice-Président démissinnaire, comme maître de céans de la toute prochaine cérémonie d’ouverture.
L’idée alléguée, dans cette acception, serait peut-être d’ôter à Kamerhe, la possibilité de se prononcer devant les Députés, ce jour-là. Tout ceci, dans le but d’éviter le pire, c’est-à-dire, de briser, à priori, le fameux bras de fer contre la volonté maintes fois exprimée de l’AMP, de changer la composition de l’actuel bureau de la petite chambre du Parlement. L’ouragan souffle et soufflera très fort ce week-end, avant le moment « m ». La machine mise en branle pour évincer Kamerhe s’y active. Elle finira, apparemment, par l’emporter, si l’AMP refuse de se dédire. C’est donc une question d’heures.
Clément Kanku Bukasa affûte ses armes L’Opposition parlementaire veut, pour sa part, se couper en quatre morceaux, pour prendre la tête du perchoir de l’Assemblée Nationale. Mû par l’intérêt de servir la nation, Clément Kanku Bukasa, un fils de Tshibuabua Ashila Panshi, un élu du Kasaï Occidental, un très proche du Mouvement de Libération du Congo, le parti cher à Jean-Pierre Bemba Gombo actuellement devant les juges, à la Haye, et, Vice-Gouverneur Honoraire du Kasaï Occidental, sous l’empire 1+4, s’apprêterait à se lancer dans la course. L’annonce officielle de sa candidature est conditionnée, semble-t-il, à la confirmation de la démission de Kamerhe. Les limiers de La Prospérité ont glané cette nouvelle auprès d’un des membres de son office de travail. Lui-même n’a encore rien dit. C’est aussi une question de temps. « Il le fera », rassure-t-on.
Auparavant, d’autres noms étaient également annoncés, pour succéder à Kamehre. Dans ses éditions précédentes, La Prospérité y avait consacré ses colonnes. Pour rappel, il s’agissait, en effet, de Boshab Evariste, un ancien Directeur de Cabinet de Kabila, de Théophile Mbemba Fundu, lui aussi, Ancien Directeur de Cabinet du Président de la République, et de Tshongo Tshibinkubula wa Ntumba, un ancien Président Délégué Général de la Régideso, de l’ère Mobutiste. Quant aux postes restants, des noms furent, en vrac, cités. Martin Mukonkole, Emery Okundji, Boris Mbuku… seraient en ordre de bataille, pour occuper l’un ou l’autre poste vacant au bureau de la chambre basse.
Kabila disait : « personne n’est irremplaçable » A Musienene, non loin de Butembo, le Président de la République a coupé dernièrement l’herbe sous les pieds des marchands d’illusions. Pour lui, quel que soit le poste, y compris le sien, personne n’est irremplaçable. Il affirmait, en outre, devant la presse : « les hommes passent et les institutions restent ». Cela veut dire, en définitive, qu’en ce qui concerne le cas Kamerhe, il n’excluait pas l’éventualité de sa démission. LPM