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LOSAKO
15 mai 2009

Admirateur de Dos Santos, Kagame et Museveni : Joseph Kabila tenté par le pouvoir totalitaire

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Près de trois années après les élections générales de 2006, la République démocratique du Congo reste «démocratique» sur papier. Le régime de liberté pour lequel le corps électoral congolais est allé aux urnes tarde à se matérialiser. Le Congo-Kinshasa est en passe de devenir un vaste pénitencier en plein air pour les contradicteurs du «raïs» Joseph Kabila. Les défenseurs des droits de l’homme sont devenus la cible privilégiée d’un pouvoir allergique à toute prise de position «politiquement incorrecte». Les syndicalistes ne sont pas épargnés. La liberté d’aller et de venir des Congolais dépend désormais du bon vouloir du «raïs» et des membres du premier cercle du pouvoir. Des députés nationaux en ont fait l’expérience. Des leaders politiques croupissent en prison pour avoir exprimer leur opinion. Les manifestations pacifiques sont violemment réprimées. Sauf, celles organisées par des formations politiques d’obédience kabiliste.

kinshasa_manifUn prédateur des droits et libertés

Chaque jour qui passe, Joseph Kabila montre son véritable visage de prédateur des droits et libertés. Les faits énumérés dans les lignes qui suivent le démontrent. Admirateur de quelques autocrates africains (José Edouardo dos Santos de l’Angola, Paul Kagame du Rwanda, Robert Mugabe du Zimbabwe et Yoweri Museveni de l’Ouganda), Joseph - qui connaît très mal l’Histoire politique du Congo-Zaïre – semble résister difficilement à la tentation d’asseoir un pouvoir totalitaire en RD Congo. Tous les ingrédients sont en place avec le détournement de la Justice et des forces de sécurité de leur noble mission de préserver d’une part la cohésion sociale par une vie collective harmonieuse et de l’autre, la survie de l’Etat.

Que voit-on ? L’appareil judiciaire, la DGM (Direction générale des migrations), la Police nationale, l’ANR (Agence nationale de renseignements), la Garde présidentielle rebaptisée pompeusement «Garde républicaine» (GR) s’autorisent à priver de liberté qui ils veulent quand ils veulent sur simple «ordre de la haute hiérarchie». Le plus surprenant est l’absence de réaction de la part de la «société civile». Il en est de même des opérateurs politiques. Toutes tendances confondues.

Le quotidien français «Le Monde», daté 29 avril dernier, a publié, dans son cahier du Monde n°199987, un intéressant débat intitulé «Réinventer la démocratie». Président de l’association «La République des idées», professeur au Collège de France, Pierre Rosanvallon a écrit ces mots : «(…). L’élection, en effet, ne garantit pas qu’un pouvoir soit au service de l’intérêt général, ni qu’il y reste». Et d’ajouter : «Un pouvoir n’est désormais considéré comme pleinement démocratique que s’il est soumis à des épreuves de contrôle et de validation à la fois concurrentes et complémentaires de l’expression majoritaire.» Traduction : il n’y a point de démocratie sans contre-pouvoirs. Par contre-pouvoirs, il faut entendre en premier lieu le respect du principe cher à toute démocratie. A savoir : la séparation entre les trois Pouvoirs. Le but est que «le pouvoir arrête le pouvoir». Au plan organique, les autres contre-pouvoirs sont notamment : la presse, les syndicats, les Eglises, les partis politiques, l’armée etc.

magistrats_congolaisLa justice caporalisée

Dans un communiqué cité dans une dépêche de l’Agence congolaise de presse datée 12 mai, l’Association de défense des droits de l’homme (Asadho) s’insurge contre «l’instrumentalisation de la justice congolaise» pour «faire taire les membres de l’opposition politique». L’association de rappeler qu’aux termes de l’article 150 de la Constitution, «le pouvoir judiciaire a pour rôle de garantir les libertés individuelles et les droits fondamentaux les citoyens. Il ne peut servir d’instrument dans le but d’intimider ou museler ceux qui critiquent certaines dérives constitutionnelles et les violations des droits humains.» Comme à l’accoutumée, à l’instar d’autres organisations de défense des droits humains, l’Asadho se contente de faire de recommandation notamment «le respect des instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC et l’acceptation de la contradiction et la garantie de la sécurité de tous». Sans omettre que «le Conseil supérieur de la magistrature doit s’assurer de l’impartialité et de l’indépendance de la justice.»

Le 9 février 2008, Joseph Kabila «en sa qualité de garant de la continuité de l’Etat» (Ndlr, dixit l’ancien ministre de la Justice Symphorien Mutombo Bakafwa Nsenda), prit tout le monde de vitesse en procédant à la nomination de hauts magistrats en violation d’une condition constitutionnelle essentielle : l’avis préalable du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM). Les réactions timorées émanant des deux Chambres du Parlement ont laissé le «raïs» de marbre. Il en est de même des protestations de Nsambayi Mutenda Lukusa, président du syndicat national des magistrats (Synamag) : «Le président de la République est l’autorité de nomination mais il ne peut y arriver que sur proposition d’un organe constitutionnel prévu qu’est le Conseil supérieur de la magistrature» ; «S’il le fait sans se référer à cet organe, il viole manifestement la Constitution».

Le Parquet général de République et la Cour suprême de justice sont dirigés, depuis plus d’une année, par deux hauts magistrats en l’occurrence Mushagalusha Ntayondeza Ndi et Ntinkamanyire Bin Ndingeba, qui doivent leur ascension à un homme : Kabila. Deux hauts magistrats nommés en violation de la Loi fondamentale. Le Pouvoir exécutif a ainsi réussi à réassujettir le Pouvoir judiciaire contrairement à la volonté des constituants.

Samedi 3 novembre 2007, le prédécesseur de Mushagalusha, le truculent Tshimanga Mukeba, créait l’événement lors de la rentrée judiciaire en annonçant sans broncher qu’à l’avenir son office mettre en mouvement des poursuites judiciaires à l’encontre de toute personne suspectée d’«offense au chef de l’Etat». Et d’ajouter que «l’action publique ouverte sur ce «fait infractionnel ne sera plus désormais subordonnée à une plainte». L’arbitraire est ainsi institutionnalisé.

HRW_RDcongo_rapportL’ANR, cet Etat dans un Etat

L’ANR et la police nationale procèdent chaque jour à des arrestations. Sans mandat délivré par un magistrat compétent. Pire, des agents de l’ANR, c’est-à-dire des officiers de police judiciaire (Opj) – censés travailler sous la direction des autorités judiciaires - se sont arrogés le pouvoir de réclamer des dossiers judiciaires ouverts dans les Parquets. Conséquence : la détention est devenue la règle. La liberté, l’exception. Devenue un Etat dans l’Etat, l’Agence ne rend compte qu’à Joseph Kabila.

Quelques faits à titre illustratif sur les abus commis tant par la Police que l’ANR.

Tentative d’intimidation des militants des droits de l’homme

Mardi 12 mai 2009, vers 12h30, à Kasangulu, dans la province du Bas-Congo, Robert Ilunga Numbi, président national de l’Ong «les Amis de Nelson Mandela pour les droits de l’homme (ANMDH)» a été arrêté par des agents de la Police nationale sur ordre de l’administrateur du Territoire de Kasangulu, Jean-Bosco Mukinzi. Celui-ci reproche à ce militant des droits humains d’avoir, au cours d’une conférence de presse, dénoncé l’exploitation dont les habitants de Kasangulu seraient victimes du fait de «la surfacturation à outrance» de la part de la Société Nationale d’Eléctricité (SNEL) et la Régie de Distribution d’Eau (REGIDESO).

Au plus fort du bras de fer Kabila-Kamerhe, les organisations de défense des droits de l’Homme décident d’organiser un sit-in devant le Palais du peuple à Kinshasa afin «de soutenir» la «jeune démocratie congolaise». Date choisie : lundi 16 mars, jour de la rentrée parlementaire pour la session mars-juin.

Dimanche 15 mars, Floribert Chebeya Bahizire, Dolly Ibefo Mbunga et Donat Tshikaya Malengu, respectivement directeur exécutif de la VSV et secrétaire exécutif national du Réseau national des Ongs des droits de l’Homme (Renadhoc), directeur exécutif adjoint de la «VSV» et chargé de réception au Renadhoc sont arrêtés par des agents de l’ANR avec une «brutalité inouïe».

Les trois hommes ont été relâchés 48 heures plus tard. Ils ont porté plainte auprès du PGR, pour «arrestation arbitraire, détention illégale, torture et mauvais traitements» et «destruction méchante des locaux et saisie illégale du matériel informatique et documents de travail» du Renadhoc.

Au cours de ce même mois, le député national Justin Bitakwira, proche de Vital Kamerhe alors président de l’assemblée nationale, a été empêché par deux fois de prendre son vol pour se rendre à Nairobi, au Kenya "sur ordre de la haute hiérarchie", lui a dit un agent de la DGM. Bitakwira avait fustigé la décision de l’autorité morale de l’AMP (Alliance de la majorité présidentielle) qui n’est autre que Joseph Kabila contraignant les membres du Bureau de la Chambre basse à la démission. Notons que le gouverneur de la province de l’Equateur en titre, le MLC José Makila Sumanda, a vécu la même déconvenue au cours de ce mois de mai. Sur ordre de la "haute hiérarchie".

2009_icc_childsoldiersSyndicalistes brutalisés pour offense au chef de l’Etat

On a encore frais en mémoire le communiqué de l’association de défense des droits humains «La Voix des Sans-Voix pour les droits de l’homme» (VSV), daté 10 mai 2009 au sujet Mulumba Kapepula, syndicaliste et agent à la Société Nationale des Chemins de Fer du Congo (SNCC) à Lubumbashi.

Ce syndicaliste, précise le communiqué, a été arrêté samedi 7 mars à Lubumbashi par des agents de l’ANR/Katanga. L’homme a été «copieusement tabassé» par les sbires de l’Agence. Motif : «outrage au chef de l’Etat, atteinte à la sûreté de l’Etat,... » pour avoir dénoncé sur les antennes de la RFI les conditions de travail inhumaines des agents de la SNCC lesquels ont totalisé 36 mois d’arriérés de salaire «pendant que d’importantes sommes d’argent sont distribuées, par le chef de l’Etat, aux joueurs locaux «Léopards», suite à leur participation à la première édition du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2009) à Abidjan, Côte d’Ivoire.

520x«Sympathisants» du CNDP

Dans la province du Katanga toujours, la section locale de l’Asadho s’est dite «préoccupée» par la vague d’arrestations des personnes suspectées d’être de sympathisantes du CNDP. Des arrestations ont été menées par des agents de l’ ANR/Katanga. Parmi les personnes appréhendées le 20 janvier 2009, l’association cite notamment : major Magesha wa Kasongera ; Mirindi, dit La Fayette ; Neri Foma, cambiste et homme d’affaires, 21 janvier 2009 ; Monsieur Alphonse Mulega, commerçant, arrêté le vendredi 23 janvier 2009, il est toujours détenu à l’ANR.

L’Asadho /Katanga de déplorer que «toutes ces personnes et plusieurs autres dont les noms n’ont pas été cités ici fassent l’objet d’arrestation et de détention au mépris de la loi, qu’elles soient gardées sans être entendues, ni même informées des motifs de leur arrestation, privées du droit de visite familiale et de l’assistance d’un avocat de leur choix, selon le prescrit de l’article 18 de la Constitution.» L’association de déplorer également «que des militaires, dont le général Major Bosco Ntaganda sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par la Cour pénale internationale, très impliqués dans la perpétration des crimes internationaux passeraient au brassage pour réintégrer l’armée congolaise, au bénéfice d’un accord secret conclu entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et celui du Rwanda. Ce qui constitue un mépris total de la mémoire des plusieurs victimes congolaises dont le sort d’indemnisation ou de compensation judiciaire reste pour le moins très obscur.»

bemba_cpi2008Opposition muselée

Depuis bientôt une année, Gabriel Mokia, président du Mouvement de Démocrates Congolais (MDCO) est embastillé à la prison centrale de Makala à Kinshasa. Il a été appréhendé le 29 juillet 2008 à son domicile par des agents de l’ANR. Il est accusé d’«offense au chef de l’Etat». Pour cause ? Intervenant dans une émission télévisée, Mokia avait dénoncé «la détention irrégulière» de plusieurs ressortissants de la province de l’Equateur. Après neuf mois sans jugement, le tribunal de paix de Kinshasa/Gombe a condamné le président du MDCO le 21 avril, sous R.P 19.936, aux peines de dix mois et quinze jours «pour incitation à la haine tribale, quatre mois pour propagation des faux bruits, et huit mois pour offense au Chef de l’Etat.»

Un autre homme politique a été arrêté le 4 février dernier par des agents de l’ANR. Toujors, eux. Son nom : Norbert Luyeye. Il s’agit du président de l’Union des Républicains (UR). Il a été d’abord détenu au secret dans un cachot de l’ANR avant d’être transféré, le 30 avril, au parquet général de Matete. Chef d’inculpation : «atteinte à la sûreté de l’Etat». Luyeye avait dénoncé, lors d’un point de presse, l’intervention des troupes de l’armée régulière du Rwanda sur le sol congolais pour «traquer» des miliciens hutu rwandais des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) dans la province du Nord- Kivu.

L’étrange affaire John Lumbala

Le 11 décembre 2008, John Lumbala Tshidika est arrêté, sans mandat, à son domicile dans la commune de Barumbu, par trois agents de l’ANR. Directeur des Ressources humaines démissionnaires à la Banque Congolaise (BC), «John» est suspecté de détenir des «informations Top secret» sur certaines transactions financières réalisées au sein de cette Banque commerciale dirigée par le Franco-Libanais Roger Alfred Yaghi, un proche du «raïs» mais aussi de l’actuel gouverneur de la Banque centrale du Congo. Lumbala a été interrogé également sur le Contrat d’Assistance liant l’Ofida (Douanes) à la nébuleuse firme américaine CTC (Customs and Tax Consultancy).

Que vient faire l’ANR dans un secteur qui est loin de relever de sa compétence ? Joseph Kabila serait-il personnellement impliqué dans le fameux contrat Ofida-CTC ? A quel titre ? Au titre d’actionnaire ? Pourquoi les bureaux de CTC ont-ils été installés un moment au deuxième étage de la Banque Congolaise ? Et si la Banque Congolaise et CTC ne seraient que les deux revers d’une même médaille ?

Quel sombre tableau sur l’état des droits et libertés au Congo démocratique de Joseph Kabila ?

L’heure n’est-elle pas venue pour les Congolais d’entamer des actions de désobéissance civile contre un pouvoir inique et maffieux qui a démontré toute la mesure de son inefficacité au plan sécuritaire, économique et social autant que son mépris pour l’intérêt national?

On ne le dira jamais assez que les Congolais doivent organiser une "résistance citoyenne" pour «stopper» le régime totalitaire qui pointe à l’horizon...

B.A.W

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Commentaires
P
Que le cercle qui est autoour du chef de l'Etat stop de lui induire en erreur du jour aulandemain, Lors de l'investiture du Chef de L'Etat lui meme avait annoncer la fin de la recreation, nous ne pouvons pas condamner notre president, mais je lui rappel qu'il doit savoir que ce nous la population qui lui avions donnes notre confiance, Excellence Monsieur le president ces gents qui vous entours ne sont pas vos amis je sais des ministres qui m'ont exige la corruption pour singer ttttt
O
rien
S
Je voudrais tout simplement vous dire grand merci pour cette bonne contribution relative a l'eveil de conscience du vrai congolais"PATRIOTE".Que Dieu te benisse.
B
En dressant un tableau sombre sur le droit de l'homme, LOSAKO doit impérativement prendre le pouvoir pour sauver la situation de peuple congolais. Parlons peu parlons vrai. Comment peut-on mesurer la réussite d'un processus démocratique? Est-ce par les revendications sans cesse des activistes et détracteurs de conscience? ou par l'exercice même de fonctionnement des institutions? Est-ce en étant très critique de l'extérieure du pays? Il faudrait savoir que cette jeune démocratie n'est née qu'en 2006 et que nous avons eu 40 ans de dictature ou totalitarisme de Mobutu. Le système, les mentalités ainsi que les hommes sont encore là . Les pratiques démocratiques sont liées à une mentalité que ces hommes ont du mal en s'en débarrasser (le cas Vital Kamehre). Focaliser les critiques sur un seul homme est une obsèssion alors qu'il y a une coalition au pouvoir, est une méconnaissance de la vie politique congolaise. Après tout, c'est à l'opposition de jouer son rôle et apporter le contre-pouvoir. Le cadre institutionnel existe. NE PAS CONFONDRE LE BUDGET DE LA PRESIDENCE AVEC CELUI D'UNE ENTREPRISE (SNCC) QUI ELLE, DOIT PAYER SON PERSONNEL. La cohérence sociale, c'est le ressort du 1er ministre issu du PALU MUZITO qui applique la vision et la politique du gouvernement. Lorsque l'on considère la démonstration faite sur la séparation des pouvoirs, on peut conclure qu'un pays comme la France n'est pas aussi démocratique que l'on pense. Y a qu'à voir la conduite du pouvoir par NICOLAS SARKOZY (Président de la France). Donc,LOSAKO doit entamer déjà seul des actions de désobéissance civile, signe du désordre populaire et organiser sa propre résistance. MOBUTU disait lorsque l'on parle de droits de l'homme, il faut savoir de quel droit il s'agit et de quel l'homme il s'agit. ALORS, LE RAIS OUI MAIS LES HOMMES AUSSI. LE RAIS QUITTERA LE POUVOIR UN JOUR MAIS QUEL SYSTEME POUR NOTRE PEUPLE A SAUVEGARDER.
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