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LOSAKO
13 juin 2009

Affaire Muzito : marchandage politique

muzito993Le sursis vient d’être confirmé pour le Premier ministre Adolphe Muzito. La motion de l’honorable Clément Kanku est gelée par le Bureau de l’Assemblée nationale La question ne rebondira qu’en septembre 2009. Signe évident d’un marchandage politique qui affaiblit et discrédite les institutions nationales.

La plénière d’hier vendredi a été marquée par la poursuite du débat sur les quinze ministres convoqués sur base des questions orales. Mais quelle que soit l’importance de cette séance sur l’état général de la Nation, le peuple congolais tenait à connaître la suite réservée à la motion de défiance déposée par l’honorable Clément Kanku contre le Premier ministre. Pas nécessairement sur sa destitution, comme certains le croiraient, mais la substance de cette interpellation en rapport avec la gestion du pays.

Rien n’a été dit au cours de la plénière d’hier vendredi. Toujours est-il que, selon des sources concordantes, cette motion a été gelée. Elle ne rebondira qu’au mois de septembre prochain.

En effet, dans une lettre datée du 12 juin 2009, N/Réf. RDC/AN/CP/EB/MNT/309/2009 du Président de l’Assemblée nationale adressée à l’auteur de la motion, « il ressort qu’elle est recevable dans sa forme et dans son fond. Mais au vu des dispositions de l’article 196 du Règlement, et de la clôture de la session qui intervient le lundi 15 juin… votre motion est versée,malgré nous dans les arriérés à traiter prioritairement à la session de septembre prochain».

Le Potentiel avait déjà évoqué cette éventualité de sursis que pourrait bénéficier le Premier ministre avec l’enclenchement du processus de sa destitution. De prime abord, le Parlement doit aller en vacances parlementaires.

Dès lors qu’il n’existe aucune matière urgente, le Président de l’Assemblée nationale, le Professeur Evariste Boshab, avait prédit qu’ il n’y aurait pas de session extraordinaire. Une session qui, en principe, dure un mois nécessite des frais supplémentaires. Or, si l’on tient compte des difficultés financières que connaît le Trésor public et qui a poussé le chef de l’Etat à mettre sous surveillance financière le Premier ministre, cette décision soulève de nombreuses interrogations comme s’il y a marchandage politique. Mais dans quel intérêt ? Jusqu’à preuve du contraire, ce sont les institutions nationales qui en prennent un sacré coup : la fragilisation et la discréditation des institutions nationales.

image_file_194L’AUTEUR DE LA MOTION REAGIT

Contacté par téléphone, l’auteur de la motion, l’honorable Clément Kanku, a déclaré qu’il venait d’être saisi par le Bureau de l’Assemblée nationale que matériellement, il est impossible d’examiner cette motion à 48 heures de la fin de la présente session ordinaire de l’Assemblée nationale. Mais qu’il n’y avait pas de doute que cette motion soit inscrite à l’ordre du jour au cours de la session du mois de septembre.

Mathématiquement parlant, il estime impossible d’examiner cette motion en toute sérénité en l’espace de 24 heures. Devant une matière aussi sensible avec probabilité de la démission d’un gouvernement, cette réaction ne surprend pas les personnes avisées.

Une opportunité qui se dégageait au terme des audiences que le président de la République a accordées à ses plus proches collaborateurs ainsi qu’à ceux du PALU. La confirmation d’une telle lettre du président de l’Assemblée nationale n’aurait qu’un impact négatif. Elle affaiblirait et discréditerait les institutions nationales. Car, en conformité avec l’article 196 de la Constitution, selon l’ honorable Kanku, la motion de méfiance ayant été déposée le mercredi 10 juin, le Bureau avait 48 heures pour la présenter à la plénière afin qu’ elle soit examinée. C’est-à-dire le 12 juin. « Malheureusement, j’ai réceptionné la lettre du président de l’Assemblée nationale le vendredi 13 juin à 18 heures alors que ma motion a été déposée le 10 juin et réceptionnée au Bureau de l’Assemblée nationale à 12 heures », a dit le député Kanku.

Il ne s’agit nécessairement pas de l’adoption de cette motion pour destituer le Premier ministre. Mais dans un Etat qui se veut de droit, il importe de se conformer aux prescrits de la Constitution et du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Fâcheux précédent. Le Potentiel

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