Insécurité - Sud Kivu : le gouverneur Muderwa clame son impuissance
Serge Maheshe, Didace Namujimbo et Bruno Koko Cirambiza. Trois journalistes tués dans la province du Sud Kivu en l’espace de deux ans. Trois meurtres – assassinats ? – de trois personnalités en vue qui demeurent non élucidés. Les commanditaires et les tueurs restent introuvables. Impunis. A Bukavu, le gouverneur la province du Sud Kivu, Léonce Muderwa, a raté l’occasion de se taire en dénonçant le dernier meurtre de journaliste comme le ferait un observateur passif. Pas un mot sur les dispositions arrêtées pour retrouver les présumés meurtriers. Un aveu de l’impuissance publique?
La Mission de l’Onu au Congo a offert ses «services» pour assister la justice congolaise dans l’information judiciaire que les autorités judiciaires du Sud Kivu n’ont pas manqué d’ouvrir en vue d’élucider le meurtre, survenu le 23 août, du journaliste Bruno Cirambiza de la radio Star à Bukavu. Crime crapuleux ou assassinat ? La question reste pour le moment sans réponse. Le risque est grand qu’il n’y ait pas de réponse à l’image de ce qui est arrivé à Serge Maheshe et Didace Namujimbo, deux journalistes de radio Okapi. Au moment où nous couchons ces lignes, les pouvoirs publics congolais n’avaient pas encore donné suite à la main tendue onusienne.
De retour d’un voyage à Kinshasa, le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Louis Léonce Cirimwami Muderhua, «a dénoncé» ce qu’il appelle «la recrudescence de l’insécurité au Sud-Kivu». Il a souligné au passage son «indignation» face à «la culture de tuerie qui bat son plein ces derniers temps, sur l’ensemble de sa province plus particulièrement à Bukavu». Inimaginable ! Ce gouverneur découvre-t-il ce que ses concitoyens vivent au jour le jour ? On croirait entendre un «citoyen ordinaire» exprimer ses états d’âmes. Hélas non ! Il s’agit du premier magistrat de toute une entité administrative. Cette situation met à nu l’irresponsabilité autant que l’impuissance des autorités tant au niveau national que local dont le pouvoir se limite à brimer la population, incapables qu’elles sont d’assurer la sécurité des personnes et des biens et réprimer les auteurs des infractions ?
De son côté, l’Observatoire des médias congolais (OMEC), a dénoncé la mort de ce confrère que l’association qualifie d’«assassinat» en évoquant «un crime visiblement commandité, prémédité et exécuté de sang froid» aux motifs notamment que le compagnon du défunt n’a été que légèrement blessé et «le fait que les présumés assassins n’aient touché à aucun bien de leur victime». L’Omec condamne cet «acte ignoble» posé, selon lui, par «les ennemis de la vérité, de la transparence et de la démocratie». L’organisation invite la justice congolaise à mener une «enquête sérieuse» au sujet de ce nouvel «assassinat» d’un journaliste. L’Omec de rappeler les dossiers antérieurs non élucidés à ce jour. A savoir : Franck Ngyke, Louis Bapuwa Mwamba, Serge Maheshe et Didace Namujimbo.
S’agissant de la province du Sud Kivu, Léonce Muderwa doit prendre ses responsabilités en invitant le parquet et l’auditorat militaire à fixer l’opinion locale sur les dossiers Maheshe et Namujimbo. Il en est aussi de l’état d’avancement de l’enquête ouverte sur la mort de «Koko». Congoindependant