Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LOSAKO
1 décembre 2009

Rapprochement Londres -Kigali- Paris... La RDC en danger !

obama_kabilaL’heure de la distribution des cartes a sonné dans la région des Grands Lacs depuis l’élection de Barack Obama, l’actuel président des Etats-Unis. Après la fin de la guerre à l’Est de la RDC émaillée d’agressions contre la RDC par le Rwanda et l’Ouganda, les pays de la région sont entrés dans l’ère de la normalisation de leurs rapports. Et comme pour dire que les choses allaient pour le mieux, Paris vient de renouer ses relations diplomatiques avec Kigali, au même moment que le Commonwealth accepte le Rwanda comme nouveau membre de cette organisation. Le Rwanda et le Burundi qui sont également membres de l’East African Commitee, qu’en reste-t-il encore de la Communauté économique des pays des Grands Lacs ? De grandes manœuvres diplomatiques qui ne peuvent laisser indifférente la RDC au risque d’être « surprise » de nouveau par les rapports de forces qui pourraient s’établir bientôt.

Les prophéties du professeur Kankwenda Mbaya sont-elles en train de s’accomplir ? En effet, dans une interview accordée au Journal Le Potentiel publiée au mois de novembre 2008, l’intéressé répondait en ces termes à une question qui lui a été posée sur ce qu’il pensait des agressions du Rwanda et de l’Ouganda contre la RDC. « …Je vous ai parlé de ces puissances présentes au Congo. Je vous ai dit que l’Est du Congo est devenu une zone d’influence anglo-américaine-sud-africaine. Le monde anglo-saxon qui gère ces pays-là a trouvé une porte d’entrée avec comme tête de pont le Rwanda et l’Ouganda… »

Depuis la semaine dernière, le Rwanda a été admis officiellement comme pays membre du Commonwealth. Il est vrai que lorsque l’on s’appuie sur des considérations sociologiques et historiques, on parlerait d’une liaison contre nature. Mais les guerres d’agression qu’a connues la République démocratique du Congo ont créé « de nouvelles alliances » que de telles réalités ne peuvent plus surprendre. D’autre part, les péripéties de ces guerres d’agression ont largement démontré que la Grande-Bretagne a soutenu les points de vue du Rwanda et de l’Ouganda au sein des instances internationales, et précisément aux réunions du Conseil de sécurité. En plus, à en croire certaines analyses, les pays anglophones ont fourni la logistique nécessaire à ces deux pays pour soutenir leur agression contre la RDC. Et comme pour appuyer toutes ces allégations, l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, figure parmi les conseillers privés du président rwandais. Que le Rwanda soit aujourd’hui membre du Commonwealth ne peut donc plus surprendre. Une sorte « de prime à la guerre » menée et exécutée par « procuration ».

Mais un tel rapprochement dans la région des Grands Lacs, après toutes ces années tumultueuses caractérisées par la mort de millions d’hommes en RDC, des pillages des ressources minières de la RDC au bénéfice de certaines multinationales, profiterait-il à toute la région ? Un tel rapprochement ne s’inscrirait-il pas, dans le temps, dans cette multitude de « Plans » pour faire « partager » les richesses congolaises avec ses pays voisins ?Car, le Rwanda, outre qu’il appartient à la CEPFGL, est également membre de la Communauté de l’ Afrique de l’ Est avec le Burundi. Faut-il encore croire que la CEPGL serait une réalité ? Ce dernier développement de la situation diplomatique consacre déjà « la mort » de la CEPGL.

RELATIONS DIPLOMATIQUES PARIS - KIGALI

kou_kagAvant de répondre à ces interrogations, il est important de souligner que Kigali et Paris ont décidé de renouer leurs relations diplomatiques. Et ce, après trois ans de brouille. Tout est parti de la décision du juge Jean-Louis Bruggère d’enquêter sur les circonstances de la mort du président Juvénal Habyarimana. Dans sa démarche judiciaire, le juge français avait cité les dirigeants actuels à Kigali. C’est dans ces circonstances que Mme Rose Kabuye, responsable du protocole du chef de l’Etat rwandais, a été appréhendée en Allemagne avant d’être extradée en France, à Paris. Mais après quelques séquences judiciaires, Paris a décidé de ne plus la soumettre à des poursuites judiciaires. Les négociations secrètes entre Paris et Kigali avaient repris de plus belle jusqu’à cette décision de reprise des relations diplomatiques.

Ces deux faits qui interviennent quasiment au même moment, ne sont nullement des faits du hasard. Elles s’inscrivent dans le cadre de grandes manœuvres diplomatiques dans cette région de l’Afrique des Grands Lacs où l’on assiste maintenant à la redistribution des cartes. Cela, dans le cadre de la mondialisation.

Mais une fois de plus, cette redistribution des cartes s’appuie toujours sur les raisons profondes qui sont à la base de deux guerres d’agression contre la République démocratique du Congo. Or, ces causes n’ont jamais été éliminées ou disparues, c’est selon. Pour preuve, le dernier rapport des experts de l’ONU sur les efforts de pacification de l’Est de la RDC demeure une parfaite illustration. Des ONG humanitaires ont été mises en cause pour autant qu’elles travaillent pour le compte de tous ces pays qui ont été accusés dans les précédents rapports de l’ONU de soutenir les agresseurs de la RDC. Une preuve de plus que la CEPGL ne pourra plus résister à cette épreuve de grandes manoeuvres diplomatiques.

EFFET OBAMA ET LE ROLE STRATEGIQUE DE LA RDC

cartes_barack_obama_L_1Il est un fait que cette redistribution des cartes ne se fera pas sans l’Amérique de Barack Obama qui a une autre vision sur l’Afrique. Bien avant son entrée en fonction, le président américain avait critiqué « tous les gouvernements étrangers qui déstabilisent la République démocratique du Congo pour qu’ils soient tenus pour responsables ».

Aussitôt après, il nommait Johnnie Carson au poste de secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines. « Avant, les Etats-Unis travaillaient pour l’Afrique. Nous voulons maintenant travailler avec l’Afrique ». Cette déclaration de Carson résumait la nouvelle vision de coopération et de partenariat des Etats-Unis à l’endroit de l’Afrique.

C’est dans cet élan que les Etats-Unis se sont fixés quatre priorités dans cette nouvelle politique africaine. La première relève du domaine de la sécurité. A ce sujet, les Etats-Unis replacent la RDC au centre du débat compte tenu de sa position géostratégique en Afrique. Il sera question « de fournir aux payas africains la formation dans le domaine précis, l’équipement, la logistique nécessaire à leur stabilité, comme en République démocratique du Congo, au Liberia ou au Sud Soudan ».

Des faits qui ont été confirmés par le passage du Général William E. Ward, Commandant de l’ AFRICOIM (commandement militaire régional pour l’Afrique) et Mme Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine. Les Etats-Unis qui n’avaient pas participé au morcellement de l’Afrique, imposent de plus en plus leur présence, leur style dans une Afrique contrôlée par des Européens.

610x8Cette nouvelle politique africaine des Etats-Unis exige un réajustement politique de la part de plusieurs pays africains. Elle sonne même le glas de plusieurs régimes « qui s’accrochent au pouvoir par la corruption et la fraude et en baîllonnant les opinions dissidentes ». B. Obama précisait : « Sachez que vous êtes du mauvais côté de l’ histoire… Pour ceux qui veulent faire avancer leurs objectifs en créant la terreur et en massacrant des innocents, nous vous disions maintenant que notre résolution est plus forte et ne peut être brisée ; vous ne pouvez pas nous survivre et nous vous vaincrons ». Le message est clair. Cette évidence pousse déjà les agresseurs de la RDC à trouver un « refuge ». Comprenne qui pourra. C’est dire que ces grandes manoeuvres diplomatiques que nous observons ces derniers jours dans la région des Grands Lacs ne sont rien d’autre que « cette guerre des stratégies » déjà en marche. Un peu comme la « guerre des étoiles » avec des objectifs bien ciblés.

Il revient à la République démocratique du Congo, à tous les Congolais, de savoir lire ces signes des temps. Pour éviter d’autres surprises plus désagréables. Qui ne se souvient pas de cette lettre écrite par cinq chefs d’Etat africains, parmi lesquels le président rwandais, alors que Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine, était en visite en Afrique, avec la RDC comme une étape ? Dans cette lettre, les cinq chefs d’Etat africains faisaient remarquer à Hillary Clinton que l’Afrique n’avait pas besoin de « donneurs de leçons ».

C’est dire que le Rwanda qui ne figurait pas dans le carnet de voyage de la secrétaire d’Etat américaine suivait de très près cette balade diplomatique. C’est tout dire. O.M/Le Potentiel

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
LOSAKO
  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Catégories
Publicité