Dongo : la police, les FARDC et la Monuc préparent l’assaut
Joseph Kabila a décidé de sortir l’artillerie lourde pour écraser les «patriotes-résistants» de Dongo. Selon la radio Okapi, la police, les FARDC et les forces de la Monuc se préparent, depuis Gemena, à passer à l’assaut sur Dongo. L’annonce a été faite par le porte-parole militaire de la Monuc, le colonel Jean-Paul Dietrich.
En provenance de Mbuji-Mayi, Joseph Kabila est arrivé à Gemena le dimanche 29 novembre : Un seul objet à l’ordre du jour : la reconquête de Dongo. Le «raïs» a visité, le lendemain, l’hôpital général de référence du chef-lieu du district du Sud-Ubangi. Il a également «inspecté» la Centrale thermique de la SNEL (Société nationale d’électricité) et l’usine de captage et d’épuration d’eau. Avant de quitter le chef-lieu du district du Sud Ubangui, la «haute hiérarchie» s’est fendu, comme à l’accoutumée, de quelques promesses démagogiques. A savoir notamment l’asphaltage de 15 kms de voirie urbaine, la réhabilitation des infrastructures citées précédemment. Des annonces dignes d’une pré-campagne électorale.
A Gemena, Kabila est surtout venu voir l’état de «conditionnement» des forces de sécurité devant se déployer sur la localité de Dongo. Une localité devenue célèbre non seulement suite au conflit ayant opposé les Enyele et les Monzaya mais surtout à cause des affrontements entre des «patriotes-résistants» et des policiers. Selon des sources, une cinquante d’agents auraient péri. Une hécatombe. Les sources officielles parlent de 7 tués. Conséquence : les policiers paraissent peu motivés à prendre d’assaut la petite contrée de Dongo, dans le territoire de Kungu, où résideraient plusieurs centaines de démobilisés apparemment aguerris au combat. Les forces onusiennes semblent occupés «à reconditionner» les troupes. «Le chef de l’Etat trouve que ce conflit a trop duré, a déclaré, mardi 1 er décembre, à radio Okapi, le gouverneur de l’Equateur Jean-Claude Baende. Il voudrait que Dongo soit pacifiée dans les 24 heures qui suivent.» Plus facile à dire qu’à faire. Selon Baende, les autorités nationales et provinciales voudraient recourir dans un premier temps au dialogue. «Si la négociation se révélait inopérante, nous allons demander aux assaillants de déposer les armes par la force de la loi.» Il faut dire que le premier magistrat de la province de l’Equateur n’a pas été en mesure de répondre à la question suivante : Qui contrôle actuellement Dongo? L’homme a, en revanche, démenti les informations faisant état d’une «progression» des «assaillants» vers d’autres localités. C’est le cas de Bomongo. D’aucuns rapportent que des "patriotes-résistants" auraient encerclé
Libenge.A Kinshasa, à Brazzaville et en Europe, des Congolais suivent avec le plus grand intérêt ce qui se passe à Dongo. «Si les patriotes-résistants mènent un combat pour renverser le régime Kabila, nous sommes prêts à les suivre, déclare un officier ex-Faz. Nous ne voulons plus d’opération loufoque dans le style de ce qui s’est passé à Bolobo sous Kabila père.» Un officier joint au téléphone à Brazzaville ne dit pas autre chose : «Des milliers de soldats et officiers ex-Faz éparpillés aux quatre coins du monde sont en "stand by" pour rejoindre Dongo au premier signal sérieux. Nous échangeons chaque jour des informations. Joseph Kabila a déçu tous les espoirs placés en lui après les élections. Il a instauré un régime brutal et sanguinaire. Un régime à balayer.»
Selon des sources bien informées, un certain froid serait perceptible entre les deux Congo. En cause, "Joseph" suspecterait son homologue brazzavillois, Denis Sassou Nguesso, de laisser opérer les «patriotes-résistants» sur le territoire du Congo d’en face. Faux, rétorquent ceux-ci qui assurent la main sur le cœur n’avoir jamais quitté le territoire de la RD Congo. D’autres sources croient savoir que les «patriotes-résistants» auraient été rejoints par quelques milliers de soldats et officiers ex-Faz.
«Nos patriotes-résistants ne donneront pas aux autorités de Kinshasa l’occasion de rééditer à Dongo les atrocités commises par des policiers dans la province du Bas-Congo à l’encontre des adeptes de Bundu dia Kongo», déclarait Ambroise Lobala Mokobe dans un entretien avec Congoindependant. Fofanterie? Seul l’avenir le dira.
Madeleine Wassembinya/B.A.W