Gemena : l'inquiétude gagne la population
Inquiétude ce lundi à Gemena, chef- lieu du sud Ubangi. A l’origine de cette situation, la rumeur de l'arrivée des agresseurs baptisés Mouvement de Libération Indépendante des Alliés, dans la ville. Plusieurs habitants auraient commencé à quitter la ville par précaution, rapporte radiookapi.net
Plusieurs habitants joints ce lundi à Gemena affirment que la cité entière est dans l’émoi. A peine quelques services ont ouvert les portes. La plupart des marchés, shops et écoles ont été désertés dès l’avant-midi. De ombreux habitants ont déjà quitté la ville pour s’abriter, notamment vers Gbadolite mais aussi vers les villages environnants. Le mouvement s’est poursuivi dans la soirée par motos et surtout par vélos ainsi qu’a pied, selon les moyens du bord. Plusieurs responsables, indiquent des sources, avaient déjà évacué pendant le week-end, leurs familles par vols affrétés par le gouvernement sur Kinshasa. Des agences et ONG internationales ont également réduit leurs mouvements. Sur le terrain, plusieurs sources indiquent que les agresseurs seraient à une soixantaine de kilomètres de Gemena, sur la route de Bowase.
La population est calme, selon Guy InengePour sa part, le gouverneur intérimaire Guy Inenge, reconnaît la surchauffe ce lundi à Gemena. Il estime plutôt qu’il y a plus de peur que de mal, car l’ennemi qui pratique la guérilla, attaque d’abord par des rumeurs pour pousser la population à vider les localités, avant que les assaillants ne viennent les occuper.
Selon des témoins, deux bataillons de soldats rwandais sont arrivés dans l’après-midi de lundi à Gemena. «Les Rwandais ne passent pas inaperçus. En plus, quelques-uns ont été surpris entrain de parler en kinyarwanda», rapporte un des témoins.
Toutefois, renchérit Guy Inenge, la situation reste sous contrôle du gouvernement : « Les autorités de la police ne sont pas à Gemena. Mais les autorités sont au niveau de l’endroit où ils s’étaient repliés pour éviter un carnage humain inutile étant donné que ces insurgés utilisent les femmes et les enfants. Leur méthode, c’est la rumeur et l’intoxication…toutes les autorités militaires, politiques et administratives de Gmena sont sur place. »
Le gouverneur intérimaire de l’Equateur déclare, par ailleurs, que la population est calme mais traumatisée suite à d’autres guerres successives qu’il y a eu dans cette région ces dernières années. « La population, qui est suffisamment appauvrie, peut-elle encore attendre subir les affres de la guerre ? », a répondu Guy Inenge à la question de savoir pourquoi la population fuyait Gemena.