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LOSAKO
24 décembre 2009

Après l'AFDL, le RCD... Le CNDP au gouvernement. Qu’est-ce que cela veut dire ?

cndpLa lecture et la relecture de l’histoire immédiate de notre pays révèle le rôle nocif du Rwanda dans la guerre d’agression à laquelle nous ne cessons de résister jusqu’à ce jour. Pour remplir son rôle de sous-traitant des transnationales, le Rwanda s’est servi de plusieurs rébellions au sein desquelles plusieurs Congolais(es) ont été, souvent, de parfaites marionnettes. L’AFDL (et le PPRD), le RCD et le CNDP sont les créatures du Rwanda. Croire que c’est au nom des accords signés à Goma au mois de mars que le CNDP, ayant à sa tête actuellement, un criminel de guerre (Bosco Ntaganda) recherché par la CPI, participera au futur gouvernement de Kinshasa relèverait d’une absurde naïveté.

Au jour d’aujourd’hui, il devient de plus en plus clair que mâter les Congolais(es) sur la terre de leurs ancêtres est une entreprise périlleuse. Contrairement aux compatriotes qui nous voient à partir de l’image (négative du Congolais) que les autres leur renvoient, nous estimons que les organisations congolaises réussissent, tant bien que mal, à résister face aux assauts de la mort fomentés par «les maîtres du monde et ceux qui leur obéissent». L’image négative du Congolais inconscient, naïf et responsable participe de la longue guerre psychologique accompagnant les crimes économiques, les crimes humanitaires, les crimes socio-politiques et culturels que les transnationales commettent sur notre sol à travers le Rwanda, ses bras armés (dont le CNDP) et ses bras politiques (dont l’ex-AFDL, le RCD et le PPRD).

pourparlers_gvnt_cndp04Dans ce contexte, l’entrée du CNDP au gouvernement signifie profondément que le processus dit démocratique déclenché en 2006 fut un leurre. Il est possible qu’avec ce coup-là, «les plus sceptiques» d’entre nous en viennent à comprendre ce qui se joue chez nous depuis les années 90 : le pillage de nos matières premières par ceux qui ont bâti leurs fortunes sur notre dos depuis cinq siècles passe aujourd’hui par les guerres qualifiées d’ethniques, les génocides et les processus démocratiques biaisés.

Comment imaginer un seul instant que ceux qui nous ont foutu la guerre soient aussi ceux qui, aujourd’hui, nous disent que pour faire la paix, ils doivent avoir à leurs côtés et cela dans toutes les institutions du pays leurs compagnons de crimes ? Et cela contre toutes les règles nationales et internationales du droit ? Le comble est que « les petites mains du capital » nous somment de plus en plus de ne plus poser ce genre de questions au nom de notre irresponsabilité ? Elles utilisent « les petites mains médiatiques congolaises » pour nous culpabiliser et nous criminaliser. Elles nous demandent d’arrêter de chercher de boucs émissaires comme si nous n’avions pas découvert comment elles opèrent !

Dans Bush le cyclone, Michel Collon note ceci : « Les trois grands blocs (Etats-Unis, Europe, Japon) (et nous pouvons ajouter les pays émergents) mènent la guerre chaude, froide ou tiède, contre les peuples du tiers-monde. Mais ils se font aussi la guerre entre eux pour savoir qui va dominer le monde et ses richesses. La guerre économique bien sûr. Mais aussi la guerre politique et, dans certaines conditions, militaire. Quand le rapport de forces change entre les grandes puissances, quand une superpuissance veut en remplacer une autre, ou simplement la priver de l’accès à certaines matières stratégiques, cela se règle aussi par la violence. Soit directement, soit indirectement, par l’intermédiaire d’Etats ou de mouvements contrôlés. La guerre est le moyen fondamental pour repartager les richesses du monde, c’est-à-dire les sources de profits. » (p.20-21. Nous soulignons). Pour contrôler « le non-Etat » congolais, les escadrons de la mort du FPR y sont injectés et rejoints par « les mouvements contrôlés » dont le CNDP.

Chine_RDCLa montée de la Chine au Congo fait peur aux «grandes nations de droits de l’homme». Elles nous confient de plus en plus ceci : «Si nous sommes trop regardant du point de vue des conditionnalités de droits de l’homme, les gouvernants Congolais vont nous chasser et la Chine aura à elle seule le marché.» Ce raisonnement apparemment judicieux est faux sur toute la ligne. Les transnationales ne connaissent pas les frontières étatiques. Les mêmes investissent en Belgique, aux USA, en France, en Allemagne, etc.

Elles sont «victimes» de l’appât du gain. Il est tellement fort que l’humanité de l’autre homme passe après l’accumulation des biens matériels. C’est une inversion des valeurs. Elle traduit le niveau très avancé d’incompétence morale atteint par les donneurs de leçons de démocratie au Nord du monde.

Heureusement, les Congolais(es) résistent et résisteront toujours. En plus de cette résistance interne, il serait judicieux que nous soyons nombreux à mener une lutte juridique et de l’intelligence aux côtés de ces jeunes générations occidentales qui s’investissent dans la recherche des instruments juridiques pouvant contraindre les Etats du Nord et leurs transnationales à tenir compte des droits économiques, sociaux et culturels.

kab_kag1Rejoindre les auteurs de Noir Canada (dont Delphine Abadie) là où ils se battent pour que le Canada cesse d’être « un paradis juridique » pour les transnationales ; rejoindre le CADTM (comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde) dans sa lutte pour l’annulation de notre dette odieuse et la mise à nu des mécanismes mortifères utilisés par les IFI pour nous rendre à tout jamais esclaves serait un pas de géant effectué sur le front où les acteurs majeurs de ce qui se passe chez nous opèrent. L’hybridité est une dimension importante de nos luttes de libération à ne pas négliger.

Il y a d’autres fronts internes. Par exemple : l’implication des mobutistes dans la dérive autoritaire montante chez nous ne devrait pas nous laisser indifférents. Des observateurs avertis se réalisent de plus en plus que ceux qui, hier, ont adulé Mobutu pendant plus de trois décennies, se retrouvent, aujourd’hui, majoritaires aux côtés de Joseph Kabila et à des postes importants dans les institutions (formelles) du pays. Plusieurs parmi eux font partie de la bourgeoisie compradore travaillant à la sauvegarde de ses intérêts privés au détriment de tout un peuple. Il n’est plus tellement sûr qu’ils échappent au jugement populaire demain s’il arrivait que les dignes filles et fils de notre peuple luttant sur plusieurs fronts accèdent à la gestion de la res publica. Qu’on se le dise !

J-P. Mbelu

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Commentaires
B
Joseph Kabila serait-il déjà en campagne électorale ?<br /> Comme discours bilan des trois ans de présidence, il est plutôt maigre au vu des attentes suscitées par l’annonce du “contrat chinois” dans l’opinion tant national qu’internationale. En trois ans d’exercice Joseph Kabila devait être capable de démontrer, chiffres à l’appui, les améliorations apportées par ses « cinq chantiers » sur le plan de l’éducation, de la santé, de l’eau, de l’électricité et même des infrastructures pour lesquelles il vante quelques réalisations souvent à la va vite seulement à Kinshasa et à l’Est du pays. Pour bien percevoir les progrès l’on devrait se baser sur les indices de développement humains qui sont plus parlants que la liste des réalisations énumérées dans un discours d’autosatisfaction aux allures de campagne électorale.<br /> Contrairement aux années précédentes, ce discours semble apparemment conçu par des mobutistes qui pullulent dans le sérail du « rais ». C’est l’exemple type de la démagogie et de la propagande avec un langage rodé dans le style du fameux Institut Makanda Kabobi. Dans la forme, ce discours est présenté dans un bel emballage stylistique -quand l’on sait par ailleurs que son lecteur n’a pas toujours été friand d’un tel exercice intellectuel, il appartiendrait plutôt au monde du silence - mais dans le fonds pas grand chose de substantiel n’a été présenté au peuple par rapport aux cinq chantiers (Infrastructures, éducation, eau, électricité, emploi). Le « rais » a donc, par prémonition, prévenu des critiques sur le manque de consistance de son rapport en fustigeant les mises en garde des spécialistes comme si le développement ne peut être susceptible de mesure. Aussi remarquons nous qu’il n’hésite pas à mentionner un indice qu’il croit naïvement lui être lui favorable : un taux de croissance de 2,7% en 2009 qu’il projette à 5,4%. Il y a lieu d’ajouter un bémol lorsque l’on constate, en parallèle, un taux d’accroissement naturel de la population de plus de 3,63% en 2009 (selon statistiques mondiales) a toujours eu une incidence sur la croissance économique et sur le développement. A mon avis il nous faut, à défaut de parvenir à une croissance soutenue à deux chiffres à moyen terme, créer des conditions pour dépasser le chiffre de 7% pendant plusieurs années. Ce qui parait moins réaliste à première vue mais reste du domaine du possible avec la fin de la prédation incarnée par le « rais » lui-même, des contrats léonins (pas de la revisitation), de la corruption érigée en système au sein de toutes les institutions (de la Présidence de la République en passant par le Gouvernement jusqu’au Parlement et l’appareil judiciaire), des tracasseries administratives et policières qui entretiennent le mauvais climat des affaires. <br /> Peuple oublié, Peuple délaissé, Peuple floué <br /> Dans son discours, le « rais » s’est beaucoup plus illustré dans l’annonce de quelques réalisations qui constituent une goutte d’eau par rapport aux vrais défis à relever sur le plan social que dans l’étalage des actions coordonnées suivant un plan bien établi . Sur le plan concret la population continue à subir les conséquences de la mauvaise gouvernance héritée des années mobutu et pérennisée par le régime kabila. Parallèlement au décor planté dans ce discours très applaudi dans l’hémicycle, dehors c’est l’envers du décor : les hôpitaux publics manquent de tout et sont devenus à la fois mouroirs et prisons ou l’on retient les anciens patients insolvables, le personnel soignant est sous payé et impayé, la majorité de la population n’a d’accès ni à l’eau potable ni à l’électricité, les écoles publiques sont à l’abandon et les enseignants ne sont pas payés régulièrement, les fonctionnaires de l’Etat sont impayés. Et le peuple attendait du discours présidentiel des réelles solutions aux maux qui gangrènent la société congolaise malade de ses dirigeants en panne de vision. <br /> Devant tel tableau sombre, un gouvernant doit se garder d’afficher la moindre autosatisfaction à cause de la misère dans laquelle est plongé tout un peuple suite une coupable incurie. Il malheureux de voir qu’au plus sommet de l’Etat l’on se réjouit d’être qualifié de pays PAUVRE très endetté. Voila comment la médiocrité est devenue la règle et l’excellence l’exception. Kasa Vubu, Lumumba, Tshisekedi et Laurent Désiré Kabila n’auraient jamais prononcés une telle phrase devant le peuple. Nous pouvons tout perdre sauf notre fierté … <br /> Le paradis de l’impunité <br /> Dans son discours d’investiture le 06 décembre 2006, avait annoncé la fin de la recréation avec en toile de fonds la fin de la corruption. Le 21 août 2008, c a d plus de huit mois, Réveil FM résumait la gouvernance kabiliste en RDC de la manière suivante : "Je pioche, tu pioches, il pioche, nous piochons et nous nous régalons de la misère du peuple congolais ". Un mois auparavant, lorsque le Potentiel faisait suite au rapport de la Cour des Comptes en titrant : « Congo-Kinshasa, Opération Mains Propre ! », les congolais s’étaient mis à rêver d’un environnement sans impunité. Ils ont vite déchantés puisque les fameux troubadours et vautours continuent à jouir de bonnes grâces présidentielles. Le self service dans la caisse de l’Etat et la corruption sont des « disciplines sportives » pratiquées autant par la famille politique que la famille biologique du Chef de l’Etat qui constituent des véritables pouvoirs parallèles. Lutter efficacement contre la corruption et mettre fin à l’impunité reviendrait à dire que le « rais » prenne le courage politique de démanteler ces pouvoirs parallèles. Ce qui n’est pas envisageable dans la perspective des élections de 2011 lorsque l’on connait la propension des politiciens congolais au retournement d’alliances et au clientélisme. Il risque de voir son AMP voler en éclat et de jouer sa facile « réélection » (avec un score stalinien, cette fois-ci!) en 2011. Le Philosophe congolais Ka Mana qualifie l’attitude irresponsable de la classe politique congolaise en ces termes : « Quand des élites politiques se mettent elles-mêmes à s'enrichir de manière indue et à devenir prédateurs dans leur propre pays tout en courant partout au monde pour chercher des financements en vue de construire des infrastructures de base pour le développement, un mot vient vite aux lèvres pour caractériser cette attitude: idiotie. » (KA MANA)<br /> L’opération « tolérance zéro » bat de l’aile après son lancement et s’est transformée en règlement des comptes et chasse à la sorcière contre ses adversaires politiques, les militants des droits de la personne et la presse. La population attendait voir les Jean Claude Masangu, Katumba Mwanke, Kalume Numbi, Kasongo Shomari et autres personnes mises en cause dans les différents rapports répondre devant la Jusitice.<br /> Un régime dangereux pour les libertés individuelles<br /> Pourquoi le « rais » n’a pas présenté son bilan sur le plan des libertés et du progrès en matière de démocratie ? Il sait qu’il est nul, pire il y a régression avec la traque menée contre les activistes des droits de la personne, les meurtres des journalistes et les intimidations à l’endroit des membres de la société civile. <br /> Sous Joseph Kabila, la RDC est devenue l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes. Les auteurs des crimes ne sont souvent ni jugés ni même recherchés ou condamnés. C’est le cas des affaires Franck Ngyke, Bapwa Muamba, Serge Maheshe, etc.<br /> Les membres de la société civile sont mis au frais subissent des traitements dégradants> C’est le cas de Me Firmin Yangambi, accusé de fomenter un mouvement armé, Golden Misabiko, écroué pour avoir dénoncé la fraude et l’exportation illégale des minerais, le pasteur Kutino dont le péché a été d’éveiller les congolais pour prendre leur avenir en main. La liste n’est pas exhaustive puisque bon nombre d’anonyme sont victime de la répression à l’abri de témoins indépendants.<br /> L’étau répressif s’étant sur tous les plans et a eu raison de l’opposition politique qui est privée de parole. Les quelques téméraire en ont fait le frais avec des traitements dégradants et des tentatives d’assassinats. C’est le cas de Gabriel Mokia et Christian Badibangi, pour ne citer ceux-ci.<br /> Peu de temps après son arrivée au pouvoir en 2001, le « rais » avait juré, la main sur cœur, avoir ferme tous les cachots et autres lieux de détention parallèles et avoir mis fin à la pratique ignoble de la torture. Dix ans après, la torture et autres traitements dégradants sont systématiquement pratiqués par tous les agents de l’ordre et les lieux de détention tels que « Kin Maziere », ANR, DEMIAP échappent complètement à l’autorité judiciaire et dépendent directement du « rais ».<br /> Vous comprenez aisément pourquoi le « rais » a été peu bavard sur le fonctionnement de sa « justice » et de son « Etat de droit ».<br /> Que faut-il encore attendre de Kabila en 2010 ?<br /> Que faut-il encore attendre de quelqu’un qui n’a pas de vision de grandeur de son pays, fut-il président ? Sinon perdre encore du temps alors que le monde progresse avec la bonne gouvernance, le progrès social, scientifique et technologique. Les quelques kilomètres de routes et les infrastructures inachevées seront agités comme preuves de travail commencé pour justifier un mandat à vie sans garantie de progrès pour le peuple puisque le développement doit être centrée sur l’homme. Faut-il encore perpétuer l’amateurisme, le clientélisme, le népotisme et le despotisme au sommet de l’Etat ? Faut-il attendre qu’un descendant de colon remarque à notre place les gouvernants congolais actuels sont « inappropriés » ?<br /> Dix de pouvoir ont suffit pour user le « rais ». Nous assistons à la montée en puissance du mobutisme. La main mise de Kabila sur toutes les institutions du pays est effective comme a l’époque du parti-Etat : il ne se passe plus un jour ou le « rais » vient installer son bureau au palais du peuple en plein débat sur la motion de censure du gouvernement, reprend le contrôle des finances publiques en lieu et place du gouvernement, change (par députés interposés) le bureau de l’Assemblée Nationale.<br /> A la question de savoir si Kabila est l’homme de la situation, un de ses mentors avait répondu en 2006 par oui. Mais il ne l’est plus depuis qu’il trahit toutes les victimes de la guerre en signant des accords secrets avec leurs bourreaux, les troupes rwandaises, les invitant à opérer sur le sol congolais sans informer le parlement avec comme conséquence le déplacement de la population et son remplacement par des « refugiés » qui retournent. Des hordes de Mbororo occupent le Nord de la Province Orientale sans rendre compte à la DGM du motif de leur séjour. La LRA et les FDLR sèment la désolation parmi la population congolaise sans que l’armée congolaise ne les inquiète sérieusement. L’Angola se permet des excursions répétées avec son armée en territoire congolais et exploite illégalement les ressources naturelles de la RDC. <br /> La RDC est devenue une grande prison à ciel ouvert pour le peuple qui a soif de la justice, du changement de leadership. Mais « Joseph » est déjà en campagne électorale. Faut-il attendre 2011 ? Le peuple congolais a besoin d’alternance « démocratique » ou pas.<br /> Bonne année 2010 !<br /> Benjamin Tshibamba
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