Dongo : Des bombes au napalm utilisées par les FARDC-CNDP, appuyés par la Monuc ?
Dans une interview accordée à radio Bendele (www.radiotvbendele.net) , le porte-parole des Patriotes-Résistants du Congo (PRC), Ambroise Lobala Mokobe, accuse les Forces armées de la RD Congo d’avoir pilonné la région de Dongo avec des bombes au napalm ou bombes incendiaires. Selon lui, les bombardements auraient fait plusieurs victimes civiles. Par ailleurs, le général FARDC Mustapha Mukiza aurait été tué au combat. De passage à Kinshasa, samedi 9 janvier, où il a été reçu par Joseph Kabila, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a exhorté les Nations unies à aider les habitants de Dongo réfugiés au Congo-Brazzaville dont le nombre est désormais estimé à 107.000 âmes.
«Les FARDC recourent maintenant aux bombes au napalm. Des armes de destruction massive. Nous faisons face à une grande guerre. Il y a beaucoup de victimes dont des femmes et des enfants». L’homme qui parle s’appelle Ambroise Lobala Mokobe, porte-parole des «PRC» qui affrontent, depuis fin octobre, les forces gouvernementales appuyées par des éléments de la Mission de l’Onu au Congo. Un silence assourdissant règne depuis plusieurs jours sur le «Front de Dongo» où règne une atmosphère de ni paix ni guerre. Des observateurs commencent à se poser des questions sur ce qui se passe réellement sur cette partie de la province de l’Equateur. Faute d’images. Peut-on affirmer que la situation est normalisée dans le district du Sud Ubangi ? Est-ce le calme avant la tempête ?
Dans une déclaration à l’agence britannique Reuters, dimanche 3 janvier, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich a fait état de «violents combats le 31 décembre et le 1er janvier dans le secteur de la ville d’Inyele». Selon lui, ces affrontements auraient fait «157 morts parmi les rebelles». Et que «les gouvernementaux auraient également subi des pertes». A en croire le porte-parole des PRC, cet officier de la Monuc n’aurait pas dit la vérité : «Ce sont les forces gouvernementales qui ont perdu 157 hommes». Pour étayer sa thèse, Lobala signale l’existence d’un rapport que le chef d’état-major général des FARDC, le général Didier Etumba, aurait adressé à Joseph Kabila afin de lui dire que «le bilan donné par le ministre Lambert Mende était erroné».
A en croire Lobala, des «mercenaires» participeraient également aux combats. Plusieurs d’entre eux auraient péri lors des combats. Il a promis de mettre, sur la place publique, les cartes d’identité de plusieurs de ces «affreux» avant de démentir l’information annoncée par le porte-parole de la Monuc faisant état de la prise de la localité d’Enyele. «Nous mettons les autorités de Kinshasa au défi d’envoyer des journalistes sur le terrain », a-t-il lancé.Après sa visite éclair, samedi 9 janvier, à Kinshasa, le chef de la diplomatie française s’est rendu à Brazzaville. "Les organisations internationales, notamment les Nations unies, doivent accorder une attention particulière à ces réfugiés, a-t-il déclaré à des journalistes. Avec le gouvernement de la République démocratique du Congo, nous travaillons à trouver une solution urgente et définitive à la situation de ces personnes déplacées qui ont aujourd’hui besoin d’être logées, nourries, habillées et soignées pour, à terme, regagner leurs foyers.»
Devant la réticence des autorités de Kinshasa a apporté l’aide aux habitants de Dongo réfugiés au Congo-Brazzaville, Ambroise Lobala a lancé un appel aux Congolais de la diaspora afin d’assister ces compatriotes estimés aujourd’hui à 107.000 âmes selon les estimations du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). "Les besoins sont énormes. On va lancer très bientôt un appel international. On a besoin de fonds, de logistique, de nourriture", a déclaré le représentant du HCR au Congo, Stephan Grieb. Et d’ajouter que «la situation est maintenant calme» du côté de Dongo. "L’atout pour nous, c’est l’hospitalité des gens du Congo qui reçoivent les réfugiés les bras ouverts. Cela nous aide énormément et a contribué à éviter une catastrophe majeure jusqu’à maintenant", a-t-il expliqué.
B.A.W (avec Reuters et AFP)