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LOSAKO
15 février 2010

Le Congo de Joseph Kabila : Un Etat "indigent" et dépendant

kabila_hillaryIl ne se passe plus un jour sans qu’un gouvernement ou une organisation internationale offre une subvention - souvent dérisoire - à la RD Congo, devenue quasiment un Etat sous-tutelle de la communauté internationale. Et pourtant, le pays ne manque pas des moyens financiers pour se passer de certains types d’aides. Pendant que l’Etat congolais «survit» grâce à la charité internationale, Joseph Kabila et les siens dilapident l’argent public pour acheter des allégeances sous forme de dons, financent en toute opacité des prétendus travaux de reconstruction et des opérations de «pacification». La mauvaise gestion des ressources nationales constitue plus que jamais l’épicentre du «mal congolais».

Analyse

«Qui manque des choses les plus nécessaires à la vie». Telle est la définition de l’épithète «indigent». C’est devenu presque banal pour les médias congolais d’annoncer avec une certaine béatitude l’«aide multiforme» que reçoit leur pays. Moulés dans la culture de la dépendance, les Congolais ont perdu toute capacité de gêne face à ce qu’il faut bien appeler la «mendicité d’Etat». Dans certains pays africains, la dépendance est considérée comme un «vice». C’est le cas notamment de l’Ethiopie. N’ayant pas été colonisé, le peuple éthiopien est sans doute «vacciné» contre le «complexe d’ancien colonisé». Certains Etats du Maghreb affichent le même état d’esprit d’autonomie. C’est le cas également en Afrique de l’Est.

Arrivée à Kinshasa, lundi 8 février, la secrétaire d’Etat française au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, a annoncé l’octroi d’une subvention d’un million d’euros au patronat congolais (Fédération des entreprises congolaises). Vous avez bien entendu : un million d’euros. Madame Idrac a fait cette annonce à l’issue de l’audience lui accordée par le Premier ministre Adolphe Muzito. Un vice-ministre congolais peut-il être reçu par le chef du gouvernement français ? Un accord a été signé dans la capitale congolaise entre ce membre du gouvernement français et le président de la FEC, Albert Yuma. Les deux parties ont, dans leurs allocutions respectives, salué «l’excellence» de la coopération entre les deux pays.

Impulser le progrès économique et social

Le geste posé par la France est sans doute louable. Il ne reste pas moins humiliant voire infantilisant. Et ce au moment où la RD Congo se prépare à commémorer le cinquantième anniversaire de son accession à l’indépendance. L’idéal aurait été que les gouvernants de ce pays commencent à manifester un certain sens de responsabilité en prenant en mains le rôle d’«impulseur» du progrès économique et social, abandonné depuis cinquante ans à des pays dits amis. La réalité est là : les dons et les aides étrangères reçus depuis un demi-siècle n’ont guère réussi à stimuler le développement économique encore moins à améliorer les conditions sociales de la population.

La télévision publique française «France 5» a organisé, début février, un intéressant débat sur la situation économique et financière de la Grèce. Membre de l’Union européenne, ce pays traverse actuellement une situation économique difficile - c’est un euphémisme - avec une dette estimée à 300 milliards d’euros. Le présentateur de l’émission a posé aux participants une question cruciale : «La Grèce produit quoi ?». On apprendra que, hormis sa marine marchande qui est la première d’Europe, ce pays ne «fabrique» qu’un seul «produit» : le tourisme. Ce qui est plutôt peu. Il va sans dire que l’importance d’un pays est directement proportionnelle à son poids économique, politique et militaire.

L’interrogation soulevée à l’égard de la Grèce pourrait s’adresser à n’importe quel autre pays de la planète. Que produit la RD Congo? Par production, il faut entendre naturellement l’ensemble des richesses découlant des biens et services générés. La réponse pourrait tenir en un mot à quatre lettres : Rien. Et pour cause, ce pays aux ressources naturelles encore insoupçonnées se complait dans une posture de simple «consommateur». Il importe tout et ne produit rien. Comment fait, dès lors, l’Etat congolais pour subsister ? La réponse tient en sept mots : il compte sur l’aide extérieure. Et pourtant, les Etats modernes sont hantés par un souci constant d’indépendance. En ce qui concerne la RD Congo, cette indépendance semble se limiter à la disposition d’une monnaie nationale et d’un drapeau. Alors que l’indépendance - la vraie - se mesure surtout par la capacité de l’Etat à disposer des moyens autonomes pour satisfaire les besoins essentiels de sa population y compris la défense de ses frontières.

Chine_RDC«Etat indigent»

Depuis son accession à l’indépendance, le Congo-Zaïre a fonctionné comme un «Etat indigent» pour la grande masse, mais prospère pour les dirigeants. Le pays a pris l’habitude de tendre la main pour recevoir tout et n’importe quoi. Les dirigeants, eux, affichaient et continuent d’afficher une opulence ostentatoire. La «libération» du 17 mai 1997 n’a nullement engendré la «rupture» annoncée avec l’ordre ancien. En dépit du slogan : «Les Congolais doivent se prendre en charge». L’état de dépendance s’est aggravé au lendemain de l’arrivée aux affaires du régime dit «1+4» au cours duquel les institutions de transition ont été équipées «de la tête aux pieds» par la «communauté internationale». Les mauvaises habitudes ayant la peau dure, depuis 2004 à ce jour, le Congo démocratique a besoin, chaque année, des apports financiers des «partenaires internationaux» pour boucler son budget. La «fin de la récréation» annoncée par Joseph Kabila lors de son investiture le 6 décembre 2006 tarde à produire des effets sur ce terrain de la dépendance.

Quelques faits récents en témoignent.

La Mission des Nations unies en RD Congo vient d’approuver le financement de 41 projets pour un montant de 548.213 dollars américains. Des projets qui concernent au moins huit provinces. Ces actions portent sur cinq secteurs : la santé, l’éducation, le développement rural, le soutien à la société civile et la gouvernance locale. Où sont passés les pouvoirs publics ? Pourquoi les gouvernants zaïro-congolais ont toujours manifesté un certain dédain vis-à-vis des secteurs sociaux ayant un impact direct sur le développement humain ? Que vient faire la Monuc dans un champ d’activité qui n’est pas le sien ? Est-ce pour donner un coup de pouce déguisé au «raïs», lequel n’aura qu’à insérer les réalisations attendues dans les fameux «Cinq chantiers»?

Au Katanga, la Coopération technique belge (CTB) est sur le point de financer la «réhabilitation» des ports de Kalemie, de Kalundu et de Moba. Coût : 450.000 euros.

En janvier dernier, l’ambassade des Etats-Unis à Brazzaville a octroyé une subvention estimée à 3,17 millions d’euros au Programme alimentaire mondial (PAM) pour fournir de l’assistance aux 110.000 réfugiés venus de Dongo, province de l’Equateur. La France, elle, a annoncé un «soutien exceptionnel» de 200.000 euros. Les autorités de Kinshasa ont conditionné leur assistance au retour des exilés dans leurs villages.

Dépendance et gabegie

kabila_brule_manif_kabilaLa politique de dépendance que mènent les gouvernants congolais a un côté déroutant au regard de la prodigalité qu’affichent les gestionnaires de l’argent public en général et le président de la République en particulier. Le 16 janvier dernier, «sur instruction» de Joseph Kabila, le gouvernement congolais a consenti une aide de 2,5 millions dollars américains soit 1,7 millions d’euros au peuple haïtien. Un chèque a été remis au représentant de l’Onu au Congo, Alan Doss, par le Premier ministre Adolphe Muzito. Cette générosité, qualifiée au demeurant d’immorale, continue à susciter la controverse. Le geste de solidarité en lui-même n’est pas en cause. C’est l’importance du montant qui choque au regard des problèmes internes. Une semaine après, on apprenait que l’Union européenne a accordé à la RD Congo un don de 6,5 millions de dollars américains pour le «renforcement» des Forces armées de la RD Congo.

Depuis son accession à la magistrature suprême, il y a neuf ans, Joseph Kabila dirige la RD Congo à l’image d’un chef du village. Il ne se passe pas un mois sans que l’on apprenne que l’homme a offert un "cadeau" en nature par-ci et un don en argent par-là. Des véhicules 4x4 ont été donnés aux 22 joueurs de l’équipe nationale "Les Léopards". Sans oublier les membres du staff technique. Des chefs coutumiers dans les provinces du Kivu ont reçu, il y a peu, des pick-up.

refugies_fuyant_les_combats_dans_la_region_de_goma_rdc_fin_octobre_2683573pkhss_1378Aide… à la pauvreté et à la misère

Pour avoir dénoncé cette prodigalité présidentielle alors que des fonctionnaires et des agents des entreprises publiques accusent plusieurs mois de salaires impayés, le syndicaliste Mulumba Kapepula, agent à la Société Nationale des Chemins de Fer du Congo, à Lubumbashi, a été interpellé le 7 mars 2009 par des agents de l’ANR (Agence nationale de renseignements). Mulumba a été «copieusement passé à tabac» par des éléments de cette police politique.

Dans une dépêche datée 12 février, l’Agence congolaise de presse annonce que Joseph Kabila vient d’offrir «des tôles d’une valeur de cinquante quatre mille dollars américains ainsi qu’une somme de quinze mille dollars américains (15.000 USD)» aux «populations sinistrées» de Kasumbalesa, au Katanga. Et ce à la suite des dégâts causés par des pluies diluviennes. L’aide présidentielle a été remise par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Célestin Mbuyu Kabango, qui y conduisait une délégation gouvernementale. Celle-ci a été «chargée d’évaluer les dégâts (…), avant d’engager les grands travaux de réhabilitation des différentes infrastructures». Notons que la délégation conduite par Mbuyu s’était rendue également à Manono et à Ankoro et dans le territoire de Kabongo». Sans commentaires.

La RD Congo est-elle un Etat indigent ou un Etat mal géré ? Une chose paraît sûre : l’argent public de ce pays est dépensé au gré des caprices infantiles du «raïs». Celui-ci prétend financer des travaux de reconstruction. Les deniers publics sont dépensés dans une opacité totale à l’Est au nom d’une prétendue "pacification" de cette partie du pays. Pendant ce temps, le développement économique et social du pays est «abandonné» à la «communauté internationale».

Et pourtant, comme le note la Zambienne Dambisa Moyo à la page 25 de son ouvrage «L’aide fatale» (Editions JC Lattès), les dons n’ont jamais développé un pays : «Des millions de gens en Afrique sont plus pauvres aujourd’hui, à cause de l’aide internationale. La misère et la pauvreté n’ont pas diminué, elles se sont accrues. L’aide a été et continue d’être, pour la plus grande partie du monde en développement, un désastre total sur le plan politique, économique et humanitaire.» L’auteur d’expliquer à la page 81 que «(… ) l’aide donnerait les meilleurs résultats quand un pays serait en parfait état de marche.» Vivement le Changement!

B.A.W

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Commentaires
P
les congolais sont gouvernés par des politiciens incompétents qui ont établis un bilan de cadre macro économique de temps de crise en 2009.<br /> Comment un Etat qui n'arrive pas en s'en sortir peut-il octroyer 2500000$millions à un pays ami étant dans les mêmes galères, pendant que la RDC avait prévu de réaliser 469000000$ des dépenses contre la réalisation en dépense de 1054 milliards de dollars non réalisés,par dessus sans se préoccuper du social économique de la population ,le sommet de l'Etat s'est permis d'allonger encore la dépense de 2500000millions de dollars ,pendant que la balance financière était déficitaire,l'importation en hausse de 2 milliards472 millions de dollars en bref rien ne tourne bien dans ce pays pour amortir le pire avenir quand le pays sera saucissonné des aides extérieurs sonnant 500+621 millions de dollars en attendant le casino en crache toujours pour un futur étranglement ,en bref le pays est déjà vendu avec le réajustement monétaire mondial qui ne tardera de réguler et de tout contrôler là "TOKO LIANA" CAR CEUX QUI FONT POUSSER DES IMMEUBLES AUX PAYS A CREDITS COMME CE SONT LES MEMBRES DU GVT ET L'ENTOURAGE du sommet ,bientôt ils deviendront des surendetteés de l'économie mondialisée alors "la TOLERANCE ZERO EST SANS EFFET" CES DERNIERS N'ONT dautres possibilités que la corruption, clientèlismme et les détournements comme image qu'ils envoient des nouveaux riches comme signe des valeurs pendant qu'ils prêchent les anti-valeurs. UNITED STAND UP CONGOLAIS. EN ATTENDANT LES 15 PERSONNES DEMEURENT INTROUVABLES POUR VENIR PRÊTER MAIN FORTE A QUOI? ET QUAND ?LE PAYS SERA BIEN PILLER JUSQU'A L'OS, ainsi nous finirons plus squelettes qu'il y a 32 ans passé et à l'assemblée personne ne hausse la voix ,ni ne bouge comme KAMERHE à son étonnement sentant la douleur ou bien l'amour de ses proches this the question?. Kamehre aboie la caravane passe jusqu'à aujourd'hui dans la pièce de théatre politicienne congolaise qui continue :"si les troupes rwandaises viennent d'entrer au congo, je prefère croire que c'est faux ,puisque si c'est vrai, c'est tout simplement grâve,et les députées en vacances parlementaires??ALORS UNE REUNION EXPREss POUR INTERPELLER LE GVT , 1ER Ministre." Maintenant c'est l'argent des congolais qu'on distribue pendant que le peuple crèvent de faim et dans la misère. ENTRE TEMPS L'ambassadeur SUISSE "LINUS a dit : aucun pays dans le monde s'est développé avec l'argent des aides internationales, nos politiciens à kinshasa applaudissent voilà la comèdie théatrale qui nous soumettent chaque jours à la fragilité d'un pays.<br /> A BIENTÔT LA LIBERATION TOTALE POUR QUE LA CORRUPTION RETOURNE A SA SOURCE AVEC UN NOUVEAU VRAI DEPART, les collabos sont avertis.<br /> UNITED STAND UP CONGOLAIS.
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