MSF aurait dû déclarer la présence de rebelles dans un hôpital
Le gouvernement de la RD Congo (RDC) a accusé jeudi Médecins sans frontières
(MSF) d'avoir "délibérément" omis de déclarer aux autorités la présence de
rebelles soignés par l'ONG dans un hôpital de l'est, où des militaires sont
venus les enlever de force.
Dans un communiqué du 18 mars, MSF avait
dénoncé "une violation des principes humanitaires" après, selon l'ONG,
l'enlèvement de force par l'armée congolaise de quatre blessés, dont deux
rebelles hutus, à l'hôpital de Katanga le 12 mars, dans la province du Sud-Kivu
(est).
Pour le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, cette
incursion des soldats dans l'hôpital était justifiée car "tout blessé ennemi
soigné dans un territoire ennemi, a statut de prisonnier", a-t-il affirmé à
l'AFP.Les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du
Rwanda (FDLR) "sont des étrangers et nous menons dans cette région une opération
contre eux. MSF devrait bien sûr les soigner mais aussi signaler leur présence à
la police", a estimé M. Mende, accusant l'ONG d'avoir "délibérément" omis de
signaler la présence de ces rebelles.
M. Mende a par ailleurs affirmé que
tous les rebelles présents à l'hôpital n'étaient pas des malades.
"Le
gouvernement rappelle MSF à l'ordre (...) Ils doivent savoir qu'en RDC aussi on
connaît les règles du droit international", a conclu le
porte-parole.
Contacté, un membre de MSF s'est dit "choqué par ces
allégations". L'ONG a réaffirmé que tous les rebelles soignés étaient malades et
dénoncé la "politisation de cette affaire".
Depuis début janvier, l'armée
congolaise a lancé une opération contre les FDLR au Nord-Kivu (est) et au
Sud-Kivu, avec le soutien de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc).
Dans ces
deux provinces instables, des équipes de MSF sont actives, souvent dans des
zones reculées, pour soutenir notamment des centres de santé, mettre en place
des cliniques mobiles ou gèrer des programmes médicaux.