"KABILA DEGAGE!": COUP DE SEMONCE A BRUXELLES
Ce
n’est peut-être pas à Bruxelles qu’habite monsieur Joseph Kabila, mais c’est
sûrement au moins à partir de la capitale belge qu’une prise de conscience
collective pour suivre l’exemple tunisien puis égyptien fera boule de neige.
Pourquoi ?
Samedi
19 février 2011, suite à l’appel d’un groupe d’activistes, un peu plus de deux
cent congolais ont marché de la Porte de Namur jusqu’à l’ambassade de la RD
Congo, sise rue Marie de Bourgogne à 1000 Bruxelles avec comme demande
principale le départ du pouvoir de Joseph Kabila au cri de « Kabila
dégage ! »
A
14h00, heure prévue pour le démarrage, en attendant l’arrivée de la délégation
des Congolais de Liège, les organisateurs feront un tour sur la chaussée de
Wavre avec un mégaphone pour sensibiliser les retardataires et les peureux.
La
police avait placé des agents devant la galerie Porte de Namur et la galerie
d’Ixelles afin que les sensibilisateurs n’aillent pas plus loin.
Peu
avant 15h00 la marche démarre après une assez longue discussion entre les
manifestants et la police sur la trajectoire à suivre. Finalement la poire sera
coupée en deux : les véhicules de sonorisation passeront sur la petite ceinture,
Boulevard du Régent, les manifestants eux sur l’avenue Marnix.
Le
déploiement policier était tel qu’il était presqu’impossible de rompre le cordon
encadrant les manifestants.
Avec
des temps d’arrêt le cortège se dirigera lentement vers sa destination
finale.LA
VEUVE D’ARMAND TUNGULU RECUE A L’AMBASSADE DES USA
Durant
le parcours, un officier de police accompagnera à l’ambassade des Etats-Unis,
Mme Nzomina, veuve d’Armand Tungulu.
Lors
des manifestations contre l’assassinat à Kinshasa du bruxellois, le groupe de
soutien à la famille Tungulu avait saisi l’ambassade des USA en Belgique de
cette grave violation des droits de l’homme.
Un
diplomate américain attendait la veuve. Après avoir écouté ses doléances, il la
réconfortera avec promesse de transmettre le message à qui de droit.
Pendant
ce temps, la marche continuera jusque près de l’ambassade congolaise, sous très
haute surveillance.
Avant
de disperser la manifestation, les organisateurs liront un message adressé à
Monsieur Kabila : son parcours, son accession au pouvoir, sa megestion, ses
manœuvres pour se cramponner au pouvoir, torsion de la constitution à la clé,
l’état piteux de la nation sous sa botte, et surtout cette demande : de
« dégager ! »
Simple
coup de semonce, ou amorce d’une dynamique que plus personne n’arrêtera ?
La
tension politique congolaise actuelle, le réveil progressif de l’opposition et
sa montée en puissance malgré quelques cacophonies et couacs de parcours, le
ras-le-bol de la population, les promesses électorales non-tenues, les
accusations d’imposture, l’obligation d’organiser les élections dans le délai
sous peine de vide juridique voie toute indiquée à une désobéissance civile
généralisée, les aspirations d’une jeunesse aux repères échappant à l’expertise
des dirigeants congolais, le déferlement de la vague en provenance du nord du
continent et qui secoue le cocotier où nichent les potentats, le tout dans un
contexte médiatique mondialisé… Trop de clignotants rouges qui ne faciliteront
pas le maintien au pouvoir de monsieur Joseph Kabila au-delà du 6 décembre
2011.
Cheik
FITA
Bruxelles,
le 20 février 2011