Côte d'Ivoire: les forces pro-Ouattara à 40 km de la capitale - le camp Gbagbo appelle à un cessez le feu
Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont pris mercredi le contrôle de la ville de Tiébissou, située à 40 km au nord de la capitale politique Yamoussoukro, ont indiqué à l'AFP plusieurs habitants.
"Ce sont les Forces républicaines (pro-Ouattara) qui contrôlent Tiébissou. Le commandant Ousmane Chérif (un de leurs chefs) est entré à Tiebissou sous la clameur des populations", a indiqué un habitant du centre de la localité.
Après les combats à l'arme lourde, qui avaient débuté dans la nuit, "les tirs ont cessé (en début d'après-midi) et actuellement, les Forces républicaines défilent dans la ville. Certains sont dans des 4X4, d'autres à pied", a confirmé une résidente. Un correspondant de l'AFP a vu en début d'après-midi des combattants pro-Ouattara, à bord de véhicules 4X4 surmontés d'une mitrailleuse, quitter leur fief de Bouaké (au nord de Tiébissou) pour prendre la route du sud. "On s'en va maintenant à Yamoussoukro", a lancé l'un d'eux.
Les forces armées pro-Ouattara sont à seulement 200 km d'Abidjan alors que Laurent Gbagbo a appelé, mardi 29 mars 2011, à un « cessez-le-feu immédiat » et à une « ouverture du dialogue » avec Alassane Ouattara. Alors que selon le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello son camp a opéré une stratégie de repli militaire. Et dans un entretien à la télévision américaine NBC, Barack Obama a accusé Laurent Gbagbo de se servir de « voyous » pour se maintenir indûment au pouvoir.
Le camp Ouattara aurait-il changé de stratégie en privilégiant la force pour en finir avec la crise postélectorale ? En tout cas c'est la première fois qu'il affiche clairement cette option militaire.
Car depuis mardi, les combattants pro-Ouattara ont pris le contrôle d'Abengourou situé à seulement 220 km au nord-est d'Abidjan. Cette ville est la capitale économique et le cœur du pouvoir du régime Gbagbo. Un succès militaire qui s'ajoute à d'autres : à Bondoukou, Daloa et Duékoué.
Acculé sur le plan militaire, isolé diplomatiquement et de plus en plus asphyxié économiquement, le camp Gbagbo demande en urgence un « cessez-le-feu immédiat » et l'ouverture d'un dialogue sous la médiation du haut représentant de l'Union africaine.
Selon Ahoua Don Mello, le porte-parole du gouvernement, le président Gbagbo a reçu un courrier de l'Union africaine l’invitant à une négociation du 4 au 6 avril prochain à Addis-Abeba. « On n'a pas encore répondu mais il n'y a pas de raison de refuser une occasion de dialoguer », assure Ahoua Don Mello.
Réponse sans détour des alliés d'Alassane Ouatara : « toutes les voies pacifiques pour amener Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite sont épuisées ».