Kasaï Oriental : 114 détenus s’évadent d’une prison
A moins de deux mois de la tenue des élections présidentielles et législatives, cent quatorze détenus se sont évadés de la prison de Tshikapa dimanche 25 septembre a annoncé lundi le gouverneur de la Province du Kasaï Oriental. Le 7 septembre dernier, 970 détenus sur 1305 ont "fait la belle" à la prison de la Kasapa dont le très redouté ex-chef milicien Kyungu Mutanga, alias "Gédéon".
"La police a capturé 90 évadés et un autre a été tué". C’est la déclaration faite par le gouverneur du Kasaï-Occidental Hubert Kabasubabu Katulondji. Un habitant de Tshikapa a déclaré de son côté que deux prisonniers ont été tués, l’un par balle et l’autre a succombé à ses blessures.
Que s’est-il passé? Selon le gouverneur, l’évasion a eu lieu alors qu’un détenu malade était emmené à l’hôpital. On apprend que les détenus de la prison s’étaient déjà plaints auparavant d’un manque de nourriture et d’eau.
C’est la deuxième fois, au cours de ce mois de septembre, qu’on assiste à une importante évasion de prisonniers en RD Congo. Le 7 septembre dernier, des individus, présentés comme appartenant à la nébuleuse "Maï Maï", ont attaqué la prison de haute sécurité de la Kasapa. Bilan : 970 détenus en fuite dont l’ex-chef milicien "Gédéon". Celui-ci qui doit bénéficier des complicités au sein de la hiérarchie tant politique que militaire continue à courir. Selon le ministre provincial de l’Intérieur, deux cents fugitifs ont été repris..
Pour les observateurs, ces évasions qui interviennent à quelques semaines de l’élection présidentielle et des législatives sont nullement le fait du hasard. Les mêmes observateurs se disent stupéfaits de constater qu’aucune responsabilité n’a déterminée après l’évasion de "Gédéon". Qui est resposable de quoi? La question reste sans réponse dans un pays où les dirigeants n’ont pas l’habitude de rendre compte en cas de dysfonctionnement. A qui profite ces évasions?
Madeleine Wassembiniya (avec AP)